HUIT
FEMMES
Article
publié dans la Lettre n° 196
HUIT
FEMMES. Film français de François
Ozon avec Catherine Deneuve, Isabelle Huppert, Virginie Ledoyen,
Fanny Ardant, Emmanuelle Béart, Danielle Darieux, Ludivine Sagnier,
Firmine Richard (2001-couleurs-1h40).
Après un an d’absence, Suzon rentre passer Noël à la maison. Sa
mère est allée l’accueillir à la gare de bon matin. Elle retrouve
le grand manoir blotti sous la neige, sa grand-mère et son fauteuil
roulant, madame Chanel, la cuisinière et nounou, sa petite soeur
Catherine et l’espièglerie de ses 16 ans et sa tante Augustine,
toujours aussi revêche. Une surprise l’attend: la présence de Louise,
la nouvelle soubrette, diablement jolie dans son uniforme impeccable.
On discute tout en prenant le petit déjeuner, en attendant le réveil
du maître des lieux. Il se fait décidément bien attendre et pour
cause. Catherine le retrouve allongé sur son lit, un couteau planté
dans le dos. Il est vain d’appeler la police, les fils du téléphone
ont été coupés, vain d’aller chercher du secours en voiture, elle
a été sabotée, ou à pied, la grille trop haute à franchir, a été
condamnée. C’est alors que dans l’affolement général surgit une
femme à la quarantaine sulfureuse. C’est Pierrette, la soeur du
défunt, mise à l’écart par la famille pour cause de conduite dissolue,
qui annonce avoir été prévenue par un coup de téléphone anonyme.
Huit femmes vont donc se retrouver face à face, en vase clos, se
soupçonnant mutuellement, tout comme dans un bon policier d’Agatha
Christie. Cependant, ce n’est pas tant l’intrigue policière qui
retient l’attention, on comprend vite les tenants et les aboutissants,
mais la mise à jour de huit caractères de femme et de celle, plus
en retrait, du défunt, caractères très bien dessinés et uniquement
façonnés par leur passé.
Ces huit femmes sont interprétées par huit artistes d’exception,
rivalisant de talent, chacune dans son rôle, un plaisir des yeux,
mais aussi de l’ouïe, puisque chacune chante une chanson sur le
même thème: l’amour qu’elles ont toutes raté. Très bien construit
et filmé, le film de François Ozon séduit pour ses continuels rebondissements,
les secrets peu à peu dévoilés, et sa peinture de caractère à peine
forcée. Après Sous le sable, qui a remporté un franc succès, Ozon
conquiert définitivement son public. On pense à Jacques Demy dont
le style n’avait jamais, jusqu’à ce jour, trouvé de successeur.
Lien: www.8femmes-lefilm.com.
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