HOLLYWOOD
ENDING
Article
publié dans la Lettre n° 201
HOLLYWOOD
ENDING. Film américain de Woody
Allen avec Woody Allen, Tea Leoni, Treat Williams, Mark Rydell (2001-couleurs-1h50).
Pas simple du tout pour un metteur en scène génial mais sur le déclin
de commencer le tournage d’un film lorsqu’il est tout à coup frappé
de cécité. C’est pourtant ce qui arrive à Val Waxman au moment où
il va faire son grand retour au cinéma. La réalisation de ce film,
il la doit à son ex-femme Ellie, pour qui le nom de Val s’est immédiatement
imposé à la lecture du scénario de La ville qui ne dort jamais,
dont le producteur n’est autre que Hal Yeager son futur époux. Pour
elle, ce film sur New-York, seul Val peut le réaliser parce que
new-yorkais d’âme et de coeur, il connaît cette ville mieux que
lui-même. Hal est plus que dubitatif sur le choix d’Ellie. Il engage
beaucoup d’argent dans l’aventure et il est de notoriété publique
que Val n’a plus rien tourné de valable depuis dix ans parce qu’il
a lassé tous les producteurs d’Hollywood avec ses exigences insupportables,
son hypocondrie chronique et ses fantaisies de toutes sortes. Mais
amoureux d’Ellie, il s’est laissé convaincre. Bref, le jour fatidique
du premier tour de manivelle, hypocondrie ou psychosomatie, c’est
le noir complet, Val ne voit plus rien. Sur le plateau, tout le
monde est sur le pied de guerre. Val a imposé un cameraman chinois,
donc accompagné d’un interprète qui traduit tous ses ordres et ce
n’est pas triste, les décors sont délirants, et il a glissé subrepticement
sa petite amie dans un petit rôle. Pour Al Hack, son agent à qui
il a confié l’horreur de la situation, il est hors de question que
son poulain renonce à ce film même s’il doit le diriger à l’aveuglette.
Il tente tous les stratagèmes mais la situation, devenue ingérable,
va rapidement lui échapper. Quant il s’agit de situations rocambolesques,
on peut faire confiance à Woody. Plus c’est dément, plus il semble
galvanisé. On se laisse une fois de plus prendre à ses histoires
loufoques et compliquées, à ses théories ahurissantes, à son humour
décapant et aux situations pittoresques que l’on suit avec un plaisir
toujours renouvelé. On a beau connaître toutes les ficelles, il
parvient toujours à surprendre. Ce grand coup de patte au cinéma
et aux critiques américains et à la grande machine hollywoodienne
est conduit de main de maître et son clin-d’oeil à la France déclenche
l’hilarité et les applaudissements de nous, son public français
acquis d’avance, qui l’avons toujours célébré, reconnu et aimé.
« Si Dieu existe, j’espère qu’il a une bonne raison », avait-il
confié un jour. Aujourd’hui, cette raison, Woody l’a découverte!
Lien: www.bacfilms.com/hollywood/
Retour
à l'index des films
Nota:
pour revenir à « Spectacles Sélection »
il suffit de fermer cette fenêtre ou de la mettre en réduction
|