FRIDA
Article
publié dans la Lettre n° 214
FRIDA. Film américain de Julie Taymor,
avec Salma Hayek, Alfred Molina, Geoffrey Rush, Valeria Golino (2002-couleurs-2h00).
En 1907, naît à quelques kilomètres de Mexico, d’une mère mexicaine
et d’un père d’origine austro-hongroise, une petite fille nommée
Frida Kahlo. Deux événements majeurs vont orienter va vie, un terrible
accident d’autobus et sa rencontre avec le peintre Diego Rivera.
Le premier va la mutiler à vie, la clouer sur un lit un an durant
et lui faire souffrir mille morts. Le second va l’unir au peintre
Diego Rivera. Artiste reconnu, ce muraliste peint des grandes fresques
murales pour les bâtiments officiels. Révolutionnaire et membre
du parti, l’artiste dit préférer le mot évolution à celui de révolution,
l’important étant d’éduquer le peuple et non de le tuer. Pour Frida,
seul un tel homme peut partager sa vie. Ils vont se marier, divorcer,
se remarier. Leur vie commune passionnée et engagée marquera l’époque
de l’entre deux guerres. « Il y a eu deux accidents dans ma vie,
dira Frida à Diego, le trolley et toi mais c’est toi qui fut le
pire ». Souffrant dans sa chair, elle souffre encore plus dans son
coeur, ayant lié sa vie à celle d’un artiste hors du commun, qui
l’aime mais qui la trompe. Ces douleurs physiques et morales, elle
les reproduit dans sa peinture aux allures à la fois baroques et
surréalistes. « Son oeuvre est âcre et tendre, dur comme de l’acier
mais douce comme les ailes d’un papillon; elle exprime dans ses
tableaux tout ce que le monde ressent » résumera Rivera. Quittant
ce monde à quarante-sept ans, elle écrira ces derniers mots: « J’espère
que la sortie sera heureuse et j’espère ne jamais revenir ».
Pour Julie Taymor et Salma Hayek, la réalisation de ce film a été
une école de patience, de détermination et d’acharnement. Si la
première le conduit avec la même passion qu’elle ressent pour son
héroïne, la seconde incarne avec une formidable authenticité une
Frida Kahlo aux prises avec ses multiples blessures, sensuelle,
imprévisible, forte devant la maladie mais si vulnérable face à
l’amour de sa vie. Un film qui reflète le Mexique baroque, exubérant
et tumultueux tel qu’on l’imagine. Une seule fausse note: l’avoir
tourné en anglais et non en espagnol est un non sens. Lien: www.tf1.fr/cinema/affiche/0,,1020617,00.html
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