LE FRERE DU GUERRIER

Article publié dans la Lettre n° 198

LE FRERE DU GUERRIER. Film français de Pierre Jolivet avec Vincent Lindon, Guillaume Canet, Mélanie Doutey, François Berléand (2001-couleurs-2h15).
Dans une masure isolée, à six jours de cheval de Toulouse, la mère Cansien, guérisseuse de renom, rend son dernier soupir. En disant adieu à son fils Arnaud, à qui elle avait transmis son savoir reçu des siens, elle lui recommande de remercier, s’il le revoit un jour, Thomas, le frère aîné, pour avoir quitté la famille à la mort du père, elle-même ne pouvant nourrir tous ses frères. Arnaud est marié à Guillemette, une très jolie jeune femme mais boiteuse, qui lui a donné deux enfants. Peu de temps après, la ferme est attaquée par des brigands. Arnaud, mis à mal, perd l’usage de la parole, la mémoire et une partie de sa raison. Guillemette confie alors ses deux enfants à une amie et paie un homme de main afin qu’il retrouve Thomas pour l’aider à vivre. Celui-ci, depuis son départ, se loue comme mercenaire, prenant part à des guerres intestines, ou libérant des nobles fortunés, pris en otage contre rançon. Sa vie nomade, les combats qu’il mène lui ont forgé un caractère ombrageux. Il revient à la ferme, constate l’état de son frère puis, après bien des atermoiements, accepte d’emmener Guillemette dans les couvents de la région afin d’acheter un livre des simples pour continuer le métier de la famille car sa belle-mère, comptant sur Arnaud, ne lui a pas confié ses secrets...
Pierre Jolivet et Simon Michel ont retranscrit avec beaucoup de réalisme ce que devait être la vie en France au XIIIe siècle, sordide, violente, sauvage et pleine de souffrance. Ils décrivent fort bien la quête de Guillemette et de Thomas du livre du savoir, filmée dans des paysages superbes, l’opposition de l’église qui veut garder la connaissance et par là le pouvoir, et filme avec rigueur les scènes de combat bien réglées. L’excellence de l’interprétation de Vincent Lindon, Guillaume Canet et Mélanie Doutey confère beaucoup de charme et de romantisme à cette oeuvre « médiévale». Après, Fred et Ma petite entreprise, Pierre Jolivet ne cesse de surprendre par l’éclectisme de ses sujets et sa façon simple mais efficace de les réaliser. Lien: www.bacfilms.com/site/guerrier/index.php3

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