LE FILS

Article publié dans la Lettre n° 205


LE FILS. Film belgo-français de Jean-Pierre et Luc Dardenne avec Olivier Gourmet, Morgan Marinne, Isabella Soupart (2002-couleurs-1h45). Les frères Dardenne se sont taillé une place de choix dans le monde du cinéma avec deux films La Promesse (1996) et Rosetta (1999). Avec Le Fils, ils poursuivent le même but, la description de la vie difficile de la petite société belge. Olivier travaille comme menuisier-charpentier dans un centre de formation. Un matin, on lui propose de prendre comme apprenti, Francis Teraillon, un jeune de 16 ans, plutôt paumé. Immédiatement, il refuse, prétextant le manque de place dans son atelier, mais au cours de la journée, son comportement est étrange. Il ne cesse d’épier le jeune homme à la dérobée. Le soir, Magali son ex-femme, lui rend visite pour lui annoncer une nouvelle d’importance: elle attend un enfant. Elle a beau avoir refait sa vie, on sent qu'un lien profond, l'attache encore à Olivier. Le lendemain, celui-ci change brusquement d’avis et décide de prendre Francis en formation. Patiemment, il lui apprend le métier mais il s’arrange pour ne jamais le nommer par son prénom, ne lui serre pas la main et ne lui offrira pas sa viennoiserie lorsqu’ils iront ensemble chercher du bois un dimanche. Magali apprend qu’Olivier s’occupe de Francis. Sa réaction est d’une violence surprenante: « Personne ne ferait cela », lui reproche-t-elle. « Je sais», acquiesce-t-il. « Pourquoi tu le fais, alors »? ajoute-t-elle, « je ne sais pas», constate-t-il. Il serait dommage de dévoiler ce qui lie ces trois personnages, ce drame que les frères Dardenne racontent sans musique, avec un minimum de dialogues, ne filmant selon leur habitude leurs personnages qu’en gros plan, pour ne cerner que l’expression de leur visage, beaucoup plus éloquente que les mots qu’ils pourraient prononcer. Olivier Gourmet, déjà remarqué dans La Promesse, a remporté pour ce rôle le prix d’interprétation à Cannes cette année, récompense hautement méritée. Filmé de face, de profil ou de dos, c’est à ses côtés que le spectateur observe comme lui les événements. Il est magnifique parce que ce qu’il est en train de vivre est pathétique et qu’il le montre de façon remarquable (Lettre 205). Lien: www.diaphana.fr/lefils


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