L’EVAPORATION DE L’HOMME

Article publié dans la Lettre n° 198

L’EVAPORATION DE L’HOMME. Film japonais de Shohei Imamura avec Shigeru Tsuyuguchi, Yoshie Hayakawa, Sayo Hayakawa, Shohei Imamura (1967-noir et blanc-2h10).
Quelque part au « pays du soleil levant », le 31 mai 1965, Oshima Tadashi, la trentaine, disparaît. Employé dans une entreprise spécialisée dans le plastique, il avait été accusé de malversations plusieurs mois auparavant. Monsieur Oka, son patron, et la femme de celui-ci, qui lui faisaient confiance et avaient beaucoup d’affection pour lui, ne comprennent pas: il avait remboursé une partie de sa dette. Oshima avait aussi une fiancée, Yoshie, qu’il s’apprêtait à épouser. A cette époque, au Japon, on recensait 91 000 disparus par an, le nombre ayant tendance à progresser avec le temps.
« Comment peut-on disparaître et se cacher au regard de tous »? C’est la question que s’est posé le réalisateur en décidant de tourner ce reportage en noir et blanc sur la disparition d’un homme. Au fur et à mesure de l' enquête, lui et son équipe ainsi que les proches d’Oshima, découvrent bien des choses, entre l’invocation des esprits, le témoignage de témoins oculaires ou encore sur la personnalité de Yoshie, la fiancée, et les rapports étranges qu’elle entretenait avec sa soeur aînée. De la réalité, le cinéaste glisse lentement vers la fiction. A la fin du film, la fiction est morte mais la réalité demeure. Un film captivant, grâce à une enquête bien menée, mais également intéressant pour l’étude qui est faite de l’âme japonaise et de la complexité de la pensée de ce peuple si difficile à cerner.

Retour à l'index des films

Nota: pour revenir à « Spectacles Sélection » il suffit de fermer cette fenêtre ou de la mettre en réduction