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              BATTRE MON COEUR S'EST ARRETE Article 
              publié dans la Lettre n° 240 
 DE BATTRE MON COEUR S’EST ARRETE. Film français 
              de Jacques Audiard avec Romain Duris, Niels Arestrup, Linh-Dan Pham, 
              Aure Atika (2004-couleurs-1h45). Tom, agent immobilier, nage dans les eaux glauques des dessous de 
              table, des expulsions musclées des squatters, de la destruction 
              des intérieurs d’appartements afin de décourager les réquisitions 
              de l’aide au logement ou du dépôt de rats dans les cages d’escaliers 
              des indésirables. Son père Robert fait le même métier mais n’a plus 
              la carrure du combattant. Si chacun vit de son côté, Tom le surveille 
              de près mais lui donne à contre coeur quelques coups de mains pour 
              résoudre au mieux les coups foireux. L’agressivité et la nervosité 
              de Tom cachent une blessure qui va réapparaître avec la rencontre 
              fortuite de l’ancien agent de sa mère, concertiste aujourd’hui décédée. 
              Celui-ci, se souvenant des prédispositions de Tom pour le piano, 
              lui propose une audition. En plaçant ses doigts sur le clavier de 
              l’instrument muet depuis dix ans, Tom voit s’ouvrir devant lui un 
              autre avenir. Avec le même acharnement que pour les affaires et 
              abreuvé des leçons d’une jeune concertiste chinoise qui ne parle 
              pas un mot de français, il prépare cette fameuse audition qui sera 
              accompagnée de drames mais aussi du chemin de la Rédemption.
 Jacques Audiard est l’homme des films aux scénarios originaux et 
              décalés. Sur mes lèvres (Lettre 191) en était un exemple 
              type. Avec De Battre mon coeur s’est arrêté, il en conserve 
              la facture atypique et la noirceur et offre à Romain Duris le rôle 
              de la maturité. Dix ans de carrière, et déjà collectionneur de beaux 
              rôles donnés par des réalisateurs comme Cédric Klapisch ou Tony 
              Gatlif dont le film Gadjo Dilo reste pour lui une expérience 
              humaine très forte. Dans le rôle de Tom, il possède la dualité parfaite 
              de l’agent immobilier véreux et sans états d’âme et du pianiste 
              écorché vif. Pour cette partie, il a été à bonne école, sous la 
              houlette de sa soeur Caroline, concertiste, qui se substitue à son 
              frère pour l’exécution des oeuvres pour piano.
 
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