LE
COU DE LA GIRAFE
Article
publié dans la Lettre n° 232
LE COU DE LA GIRAFE. Film français de Safy
Nebbou avec Sandrine Bonnaire, Claude Rich, Louisa Pili, Darry Cowl,
Maurice Chevit (2004-couleurs-1h30).
Maxime Clavery a échoué, à soixante-quatorze ans et bien à contrecoeur,
dans une maison de retraite, laissant une bonne partie de son âme
dans sa librairie. Sa femme Madeleine l’a quitté il y a trente ans,
lui laissant une fillette de dix ans à élever. Il ne s’est jamais
remis de cette trahison et en a gardé une rancune tenace qu’il a
transmise à sa fille Hélène qui s’est refusée à tout contact avec
sa mère lorsque celle-ci a manifesté le désir de les revoir elle
et sa petite fille. Car Hélène, divorcée d’un homme d’affaires italien,
est la mère de Mathilde, une gamine de neuf ans, qui n’a pas froid
aux yeux. Age difficile qui porte sur les nerfs d’une mère trop
active pour s’appesantir sur les états d’âme de sa fille, enfant
précoce à qui il manque un véritable foyer et qui en souffre.
Un soir, Mathilde prend la décision de partir à la recherche de
cette grand-mère dont elle ne sait presque rien si ce n’est le contenu
d’une lettre qui lui est adressée, trouvée par hasard parmi d’autres
et lui indiquant une dernière adresse à Biarritz. Elle réveille
son grand-père en pleine nuit qui n’en peut mais. Après discussion
et raisonnement, celui-ci se laisse convaincre de partir pour Biarritz.
Cette entorse à la vie bien réglée mais boiteuse que tous les trois
vivent mal va obliger la père et la fille à s’expliquer et à révéler
les maladresses commises pour cause de rancoeur. Elle leur apprendra
surtout que parfois l’amour n’attend qu’un certain temps et qu’il
est parfois trop tard pour le rattraper.
Safy Nebbou réalise un fort joli film, servi par le scénario très
touchant de Danielle Thompson qui remet comme bien d’autres sur
le métier le thème du Vieil homme et l’enfant naguère exploité
par Claude Berri. Mais il va bien au-delà des rapports enfants-grands-parents.
Il jette un regard réaliste sur les conflits familiaux aux conséquences
souvent désastreuses et sur le troisième âge, ses attentes, son
désespoir d’être relégué et oublié dans de grandes maisons à la
campagne, loin de tout, et souvent synonymes de mouroirs. Les dialogues
pertinents, pleins d’humour et de fraîcheur sont remarquablement
exploités par Claude Rich, grand-père digne et tendre, Sandrine
Bonnaire, fille et mère douloureuse, ainsi que par la petite Louisa
Pili, Mathilde craquante, d’un naturel tout à fait plaisant. Lien:
http://www.lecoudelagirafe-lefilm.com/
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