CONFESSIONS
D'UN HOMME DANGEREUX
Article
publié dans la Lettre n° 216
CONFESSIONS D’UN HOMME DANGEREUX. Film américain
de George Clooney avec Sam Rockwell, Drew Barrymore, George Clooney,
Julia Roberts, Rutger Hauer (2002-couleurs-1h55).
Seul dans l’anonymat d’une chambre d’hôtel, un homme revient sur
ce que fut son existence et livre son passé.
Dans les années soixante, à trente-deux ans, il n’a pas fait grand
chose de sa vie, excepté la conception d’une émission de télévision
qu’il ne parvient pas à vendre. Mais, au moment où une chaîne s’y
intéresse enfin et où il voit son rêve devenir réalité, voici qu’un
membre de la C.I.A le contacte pour le recruter comme agent. C’est
ainsi que devenu producteur et animateur d’émissions de télévision
aussi populaires que débiles, adulé par l’américain moyen, Chuck
Barris est amené à vivre une autre vie, secrète et inavouable. Durant
trente ans, personne ne perce son secret pas même Penny, son amie
de toujours, qui deviendra sa femme. Toutes ces années, sous couvert
de voyages en Europe de l’Est pour les gagnants de ses émissions,
il exécute pour le compte de la C.I.A. des agents ennemis en pleine
guerre froide. Ce double métier lui permet de vivre une existence
confortable grâce à des émoluments non négligeables mais derrière
le cynisme du tueur, un sentiment de culpabilité le taraude peu
à peu, émergeant lors de la découverte de l’identité de la taupe
qui les fait disparaître lui et les autres agents du service et
qu’il lui faut éliminer s’il veut rester en vie.
Chuck Barris écrivit ses mémoires en 1980. Charlie Kaufman, célèbre
pour Dans la peau de John Malkovich, en tire un scénario.
George Clooney s’en empare et passe pour l’occasion derrière la
caméra. Le film retient l’attention tout d’abord parce que, tiré
d’un roman autobiographique, on se demande où commence la réalité
où finit la fiction, dans ce déballage d’un monde qui nous côtoie
et dont on ignore tout, ensuite parce que George Clooney et son
scénariste ont su tirer un formidable parti de ces confessions,
se livrant à un travail tout aussi original que captivant. Ils parviennent
avec dextérité à glisser d’une époque à l’autre et d’une vie à l’autre,
de celle du show-biz de pacotille à celle, sombre et glaciale,
de l’agent secret. Sam Rockwell est excellent dans le rôle de Chuck
Barris. Passer sans transition de l’animateur de télévision au tueur
de la C.I.A. n’est pas si simple. A l’en croire, la coupe de cheveux
l’a beaucoup aidé! Lien 1: www.tf1.fr/cinema/actu/0,,1072824,00.html.
Lien 2: vgn.ifilm.com/confessions
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