LES
CHORISTES
Article
publié dans la Lettre n° 226
LES CHORISTES. Film français de Christophe
Barratier avec Gérard Jugnot, François Berléand, Jacques Perrin,
Jean-Baptiste Maunier, Kad Merad (2003-couleurs-1h35).
Le Pensionnat de Fond de l’Etang, au coeur de la campagne
auvergnate, accueille des enfants en difficulté. Sous l’euphémisme
de l’appellation s’en cache une dont la réalité est à peine cachée:
Maison de redressement pour délinquants . « Action, réaction
», la devise de Monsieur Rachin, le directeur, est inversement proportionnelle
à la dose de psychologie dont on y fait preuve. En plein hiver 1949,
lorsque Clément Mathieu, professeur de musique au chômage, arrive
sur les lieux pour assurer le poste de surveillant, les réflexions
de celui qui lui cède la place avec un soulagement désabusé et celles
de Chabert, le professeur de math, provoquent chez lui un sentiment
d’inquiétude. Dans son esprit, sa tâche ne consiste pas à affronter
quotidiennement des délinquants mais à pourvoir à l’éducation de
soixante enfants, échoués là pour diverses raisons, en instituant
un climat de confiance et de sympathie. Une fois essuyées les mises
en garde du directeur et les intimidations des élèves, Clément va
naviguer à vue pour tenter d’appliquer ses méthodes envers et contre
tous. Musicien raté mais au coeur d’or, il décide de mettre ses
dons au service de ces petits révoltés en organisant une chorale.
La première stupeur passée, les quolibets remisés, ceux-ci se prêtent
au jeu. La musique adoucit les moeurs,dit-on. Elle met en tout cas
un peu debaume au coeur des pensionnaires qui se laissent apprivoiser.
Mais l'arrivée d'un élève particulièrement difficile, remet en cause
cette louable expérience.
Il ne faut pas attendre beaucoup d’originalité de ce premier film
de Christophe Barratier, remake de la Cage aux rossignols
de Jean Dréville, complètement à contre-courant des films d’aujourd’hui.
Il retient pourtant l’attention, en grande partie grâce à l’idée
de la présentation de l’histoire comme un retour en arrière. Le
jour de l’enterrement de sa mère, Pierre Morhange, devenu chef d’orchestre
de renom (rôle joué par le producteur du film Jacques Perrin), est
rattrapé par son enfance. Elève à Fond de l’Etang, il doit
sa carrière au vieux surveillant oublié dans sa mémoire, qui a su
détecter ses dons musicaux. Si le jeu tout en nuances et en finesse
du jeune Jean-Baptiste Maunier, aussi bon soprano que comédien,
nous enchante, Gérard Jugnot remplit également son contrat dans
un rôle de pion charismatique qui ne l’écarte guère de celui de
Monsieur Batignole. Mais il est passé maître dans l’art d’exprimer
de bons sentiments même si l’émotion qu’il exprime dérape parfois
dans une complicité un peu démagogique. Lien: www.leschoristes-lefilm.com/
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