LE CHANT DE LA FIDELE CHUNHYANG

Article publié dans la Lettre n° 179

LE CHANT DE LA FIDELE CHUNHYANG. Film coréen de Im Kwon Taek avec Yi Hyo Jeong, Cho Seung Woo, Kim Sung Nyu (2000-couleurs-2h00).
En Corée, sur la scène d’un théâtre, un chanteur émet une suite de sons rauques, accompagné par un joueur de “ Puk ”, un tambour double. Ce chant long et mélodieux devient une mélopée. C’est le “ Pansori ”, qui signifie littéralement “ chant de lieu de rencontre ”. Cho Sang Hyun, le soliste, conte une histoire, exprimant gestes et paroles devant une foule immense de spectateurs enthousiastes.
L’histoire se passe au XVIIIe siècle, sous le règne de la dynastie Chosun. Mongryong, fils du gouverneur de Namwon, rencontre au cours d’une promenade une jeune fille d’une rare beauté dont il s’éprend sur-le-champ. Chunhyang est la fille unique d’une ancienne courtisane alors que le jeune homme est fils de noble. Mongryong décide pourtant de l’épouser. Après une lune de miel merveilleuse, Mongryong qui prépare un important concours, doit suivre ses parents à Séoul. La mort dans l’âme, il quitte Chunhyang qu’il ne peut emmener avec lui. Les époux se jurent fidélité et le jeune homme promet de revenir une fois sa situation établie. Cependant arrive le nouveau gouverneur.
Le Chant de la fidèle Chunhyang est le 97e film du cinéaste coréen. En le réalisant, il a voulu démontrer la pérennité du pansori, ce genre folklorique qui s’était développé dans le sud est de la Corée au XVIIIe siècle. Il a donc organisé l’histoire en créant une symbiose entre le chanteur et ce qu’il chante, c’est à dire entre le son et l’image. En fondant le chant dans l’image, le pansori devient accessible à tous parce que le réalisateur a su exhorter par la splendeur des images les qualités de la femme idéale, incarnant charme et beauté physique mais aussi rigueur et fidélité.
L’histoire du chanteur Cho Sang Hyun dure quatre heures et demie. Le réalisateur a choisi les moments les plus beaux, rendant dans ces scènes cet équilibre si ténu entre le pansori et le cinéma, accordant le rythme du chant au rythme de l’action. Les teintes vives des étoffes, les couleurs pastel des paysages, l’extrême beauté des décors restituent de façon splendide l’âme et la fraîcheur de Chunhyang, entièrement habitée par sa passion. Lien: www.cinemas-de-recherche.org/films_soutenus/chunhyang.htm

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