LE CHANT DU MERLE
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Lettre n° 393
du 29 février 2016
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LE CHANT DU MERLE. Drame de Frédéric Pelle avec Adélaïde Leroux, Nicolas Abrahams, Myriam Boyer, Patrick d’Assumçao, Pierre Bouysset, Jean-Michel Teulière (France - 2015 - couleur - 1h20).
Aurélie est serveuse dans un hôtel restaurant, à Aubazine, en Corrèze. Discrète et attentionnée elle partage son temps entre son travail, un club d’ornithologie, un vieux monsieur dont elle s’occupe, sa mère avec laquelle elle vit et des visites au cimetière pour fleurir la tombe de son père. Dès les premières images on sent qu’Aurélie, la trentaine, aspire à beaucoup plus que ce que lui procurent ses occupations. Apprendre à connaître les oiseaux, imiter le chant du merle, faire des promenades avec le père de son patron, ne lui déplaisent pas, mais ne lui suffisent pas. Un jour, sa voiture étant en panne, elle est aidée par François, un client de l’hôtel, avec qui elle fait plus ample connaissance. Celui-ci, représentant de commerce, surtout en objets qui, d’après lui, ne servent à rien, comme cette boule de neige qu’il offre à Aurélie, est à la fois charmeur et mystérieux. Il a vite fait de la séduire et de lui promettre d’aller vivre ensemble loin de là, à Abidjan, et d’ouvrir un petit restaurant sur la plage. Aurélie le croit. Sa mère (excellente Myriam Boyer) est heureuse que sa fille ait rencontré quelqu’un, après un premier échec sentimental, et lui explique qu’elle peut très bien se débrouiller seule dans la maison, achetée une bouchée de pain avec son mari, il y a bien longtemps. C’est alors que François, à court d’argent, lui demande un service qui va l’entraîner bien au-delà de ce qu’elle imaginait.
Frédéric Pelle filme la région de Brive comme s’il s’agissait d’un film touristique. Les images sont superbes. Les promenades dans les bois ou au bord de l’étang avec le vieux monsieur, Pierre Bouysset, un comédien amateur habitant le village où le film est tourné, sont à la fois bucoliques et mélancoliques. Tout est juste et plausible. D’ailleurs les auteurs se sont inspirés de la vie d’une serveuse de l’hôtel où ils ont l’habitude de séjourner, partie un jour avec un client et que personne n’a jamais revue. Adélaïde Leroux, dans le rôle d’Aurélie, jeune fille timide et sensuelle, réservée et prête à rendre service, est l’incarnation de ce personnage attachant. C’est un plaisir de la voir d’un bout à l’autre du film, toujours juste et naturelle devant la caméra. Les autres comédiens, dont plusieurs sont des non professionnels jouant leurs propres rôles, comme l’ornithologue qui sait si bien faire venir un coucou, sont tout aussi convaincants. Nous retrouvons Patrick d’Assumçao, que l’on avait vu dans L’inconnu du lac, qui interprète ici un patron d’hôtel confiant et compréhensif. Quant à Nicolas Abrahams, dans le rôle du représentant de commerce, il navigue avec adresse entre le gentil garçon du début et un personnage qui devient beaucoup moins sympathique. Un très beau film, émouvant et sensuel, qui va droit au cœur. R.P. En salles à partir du 16 mars 2016.
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