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 C’EST 
              LE BOUQUET! Article 
              publié dans la Lettre n° 208 
 C’EST LE BOUQUET! Film français de 
              Jeanne Labrune avec Sandrine Kiberlain, Jean-Pierre Darroussin, 
              Dominique Blanc, Mathieu Amalric, Jean-Claude Brialy, Dominique 
              Besnéhard, Richard Debuisne (2002-couleurs-1h40). Après le flambant Ca ira mieux demain, nous espérions un 
              nouveau film aussi réussi de Jeanne Labrune. C’est chose faite avec 
              C’est le Bouquet, véritable feu d’artifice!
 A sept heures et demie du matin, Emmanuel Kirsch, un ami que Catherine 
              a perdu de vue depuis trois lustres (soyons aussi précis que la 
              réalisatrice), téléphone pour lui poser cette question saugrenue 
              à une telle heure: « A-t-elle vendu sa chambre de bonne et combien? 
              »! Ce coup de fil, suivi d’un bouquet réparateur pour cette bévue 
              matinale, vont faire perdre le fil de leur vie, et ce n’est pas 
              peu dire, à Catherine et à Raphaël, son mari. Celui-ci arrive au 
              bureau tellement énervé qu’il dit les quatre vérités qu’il avait 
              sur le coeur à son patron qui le renvoie sous l’oeil atterré d’Edith 
              (Dominique Blanc, époustouflante), cadre dans la boîte, énergique 
              et pleine de ressources. Un drôle d’oiseau que cette Edith qui va 
              se charger d’arranger les choses. D’abord ce Kirsch. Quel nom! Et 
              comment s’écrit-il ? Kirch ou kirsch, parce que cela 
              change tout. Dans le premier cas, cela signifie église en 
              allemand et dans l’autre cerise... et c’est tout de même 
              plus valorisant de s’appeler Eglise, « demande à Julio », que Cerise 
              même si elle est au kirsch, poursuit-elle pour faire de l’humour. 
              Mais ce pauvre Raph ne rit pas. Il a bien trop de problèmes 
              pour suivre le raisonnement d’Edith qui enchaîne sur Kant: quelle 
              coïncidence, lui et Kirsch ont le même prénom... « Sais-tu que Kant, 
              bien placé dans une conversation, ça peut aider à vendre dix moissonneuses 
              batteuses! ». Non, Raphaël (Jean-Pierre Darroussin, lunaire) ne 
              sait pas. Tout ce qu’il voit, c’est sa femme et ce Kirsch et ses 
              interrogations à leur sujet. De son côté, Catherine (Sandrine Kiberlain, 
              exquise), va devoir gérer ce mari au chômage donc déprimé et résoudre 
              le problème de Kirsch et... du bouquet. Pas simple, surtout qu’un 
              couple de voisins bien intentionnés va s’en mêler. Une rencontre 
              fortuite avec un auteur dramatique (Jean-Claude Brialy, inénarrable) 
              puis avec le soi-disant valet de ce dernier (Dominique Besnéhard, 
              tout aussi drôle), vont lui prouver qu’il existe encore des valets 
              de pied en ce bas monde et que le Mekong prend sa source au Tibet 
              mais coule en Chine. Tout cela va achever de la dérouter elle aussi. 
              Inutile d’en dire davantage. Cette fantaisie qui se déroule entièrement 
              sur les emplois de la langue française et des quiproquos et interprétations 
              qu’ils entraînent, jette un regard drôle, caustique et plein d’humour 
              sur les errances de notre société, dans tous les sens du terme, 
              bien sûr! Un travail d’orfèvre, à mi-chemin entre Eric Röhmer et 
              Claude Lelouch, avec des comédiens hors pair. Nombreuses salles 
              dont Gaumont Ambassade 8e (08.92.69.66.96). Lien: 
              www.bacfilms.com/bouquet/
 
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