BIG
FISH
Article
publié dans la Lettre n° 226
BIG FISH. Film américain de Tim Burton avec
Ewan McGregor, Albert Finney, Billy Crudup, Jessica Lange, Helena
Bonham Carter, Marion Cotillard (2003-couleurs- 2h05).
Las d’entendre les récits abracadabrants de son père Edouard, Will
rompt d’un coup avec l’univers qui a été celui de son enfance et
qu’il juge faux. Marié à une française et vivant à Paris, le jeune
homme va rester trois ans sans adresser la parole à l'auteur de
ses jours, ne s’entretenant au téléphone qu’avec sa mère. Un jour,
toutefois, son père est victime d' un arrêt cardiaque qui l’oblige
à se rendre à son chevet. Toute son enfance, il a cru le plus longtemps
possible aux histoires aussi épiques qu’invraisemblables qu’Edward
lui racontait sur sa vie, les rares fois où son métier de voyageur
de commerce lui en laissait le loisir. Will se rend compte que,
n’ayant pas su démêler le vrai du faux, il ne sait rien de lui.
En rangeant son bureau, il s'aperçoit que certaines histoires qu'il
croyait fausses sont vraies. Leur dernier face à face va lui permettre
d’apprécier à sa juste valeur l’homme qu’il n’a pas su comprendre,
celui qui, à force de raconter des histoires, avait fini par en
faire réellement partie.
De l’univers fantastique de Edward aux mains d’argent ou
de celui sombre et angoissant de Sleepy Hollow, Tim Burton
glisse dans l’univers poétique du roman de Daniel Wallace et se
l’approprie. La noirceur des deux films précédents laisse la place
à un conte enchanteur fait de géants, de poissons monstrueux, de
loup-garou, de danseuses siamoises, de ville enchantée ou de sorcière
dans l’oeil de verre de laquelle on peut apercevoir sa propre mort.
L’univers de la mort est l’un des thèmes forts de ce film original,
celui des rapports humains et des relations père-fils étant le second.
Une alternative s'offre au spectateur. Emu par le romantisme de
ce conte et captivé par les multiples péripéties du héros, il se
laissera embarquer dans la magie que lui offre le réalisateur ou,
ayant perdu son âme d'enfant, il restera imperméable au récit. Lien:
www.columbiatristar.fr/k/bigfish/
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