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              CORPS PERDUS Article 
              publié dans la Lettre n° 237 
 A CORPS PERDUS. Film italien de Sergio Castellitto 
              avec Pénélope Cruz, Claudia Gerini, Sergio Castellitto (2004-couleurs-2h00).La caméra en piqué observe, statique, l’accident qui a laissé à 
              terre, Angela, une jeune fille de quinze ans. Séquence rapide qui 
              filme le scooter en miettes, le sang mêlé à l’averse, le casque 
              qu’elle n’avait pas pris le temps d'attacher, l’ambulance qui roule 
              à tombeau ouvert, affrontant la pluie et les embouteillages avant 
              d’arrêter sa course aux portes d’un hôpital. Une infirmière s’active, 
              fouille dans les papiers d’Angela afin de prévenir la famille et 
              pâlit. Elle court vers une salle où opère un chirurgien, il s’agit 
              de sa fille. Blanc comme la mort, Timoteo, qui a confié la vie d’Angela 
              à son meilleur ami, s’isole. Dans l’attente de l’issue de l’opération, 
              le père brisé se souvient et prend à témoin, par la pensée, sa fille 
              unique pour lui confier un secret. Quinze ans plus tôt, son mariage, 
              tout comme celui d'un confrère, bat de l’aile. Son désir d’enfant, 
              toujours refusé par une femme trop active, le taraude. Un jour, 
              lors d’une panne de voiture, il échoue dans une banlieue misérable, 
              aux antipodes de son quartier chic. Il rencontre Italia, une marginale, 
              qu’il viole avant de s’enfuir. Mais le souvenir de la jeune femme 
              persiste et le fait revenir sur les lieux de son crime. Il la revoit 
              , l’apprivoise et lui demande d’être sa maîtresse, lui laissant 
              espérer son divorce et un mariage. Peu à peu Timoteo s’installe 
              dans une double vie, facilitée par les séjours répétés de sa femme 
              Elsa à l’étranger. Quelques mois plus tard, Elsa lui annonce ce 
              qu’il n’attendait plus: une grossesse. C’est alors qu’Italia, dans 
              le même état, et face à un avenir trop incertain, décide d’avorter 
              lorsqu’elle apprend qu’Elsa est enceinte. Partagé entre les deux, 
              Timoteo hésite à quitter l’une pour épouser l’autre. Tout en remémorant 
              ce pan de vie, Timoteo regarde par la fenêtre. Dans l’allée, une 
              chaise sous la pluie est bientôt occupée par une jeune femme. C’est 
              Italia. Elle lui tourne le dos, mais le regarde, l’oeil dans un 
              miroir, comme la dernière fois il y a quinze ans, lorsqu’elle lui 
              a dit qu’elle l’aimait, avant de mourir.
 Sergio Castellitto s’est inspiré d’un roman pour réaliser ce film 
              sensible ou alternent tendresse et violence. Cette incursion dans 
              l’ambiance de deux milieux que tout oppose, l’un bourgeois l’autre 
              ouvrier, dépeint des états d’âme et des problèmes qui semblent coller 
              à la réalité de l’Italie d’aujourd’hui. L’interprétation juste des 
              comédiens parvient à éviter l’écueil du mélo. Lien: www.europacorp.com/dossiers/acp/index3.html
 
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