UN NOUVEAU DÉPART d’Antoine Rault. Mise en scène Christophe Lidon avec Christian Vadim, Corinne Touzet, Fanny Guillot.
Elle, c’est Catherine, la quarantaine lumineuse, divorcée, une fille de seize ans, diplômée d’HEC, chef d’entreprise, apparemment sûre d’elle et fière de sa réussite.
Lui, c’est Michel. Informaticien de formation, il a perdu son emploi, sa famille et son domicile. SDF en plein hiver, il s’est installé pour la nuit sur le palier d’un immeuble cossu du 7e arrondissement de Paris, devant la porte de l’appartement de Catherine qui le renvoie à la rue sans ménagement lorsqu’elle rentre de son travail. Le lendemain, elle le retrouve au même endroit en compagnie de sa fille Sarah qui a oublié ses clés. C’est le soir de Noël. Catherine convie Michel à partager leur repas pour contredire Sarah qui la traite de sans cœur. De fil en aiguille, elle lui propose de dormir sur le canapé juste pour une nuit, puis lui offre la mansarde du 6e, puis son aide pour refaire son C.V, puis lui trouve un entretien d’embauche. Toutes ces étapes ne se font pas sans heurts. Michel, fragilisé par sa situation, a sa dignité, Catherine est égratignée par l’échec de sa vie sentimentale et Sarah est à l’âge des premières peines de cœur. Les disputes et les reproches se mêlent aux excuses et aux réconciliations jusqu’au jour où il est temps pour Michel de prendre « un nouveau départ ».
Le nom d’Antoine Rault est plutôt attaché à des pièces aux sujets historiques comme Le Diable rouge ou Le Système. Il s’essaie cette fois à un tout autre genre, une histoire romantique qui porte bien son titre. Il fait de Catherine une sorte d’héroïne moderne qui ouvre les yeux sur le malheur des autres. Les dialogues soulèvent avec ironie et sans mièvrerie les difficultés rencontrées pour exister dans une société où l’apparence et l’égoïsme sont rois, où la solitude touche n’importe qui sans distinction d’âge, d’échelle sociale ou de revenus. Les trois comédiens évoluent avec une belle spontanéité dans un décor très astucieux. Ils emportent dans un même élan leurs personnages et le public charmé vers un épilogue optimiste, plein de tendresse. Théâtre des Variétés 2e.