L’OPÉRA DE QUAT’SOUS

Article publié dans la Lettre n°579 du 11 octobre 2023


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L’OPÉRA DE QUAT’SOUS. Texte Bertolt Brecht. Musique Kurt Weill avec la collaboration d’Elisabeth Hauptmann. Traduction Alexandre Pateau. Adaptation et mise en scène Thomas Ostermeier. Direction musicale Maxime Pascal. Avec la troupe de la Comédie-Française Véronique Vella, Elsa Lepoivre, Christian Hecq, Nicolas Lormeau, Stéphane Varupenne ou Benjamin Lavernhe, Birane Ba, Claïna Clavaron, Nicolas Chupin, Marie Oppert, Sefa Yeboah, Jordan Rezgui et le chœur et l’orchestre Le Balcon.
À Londres, dans le quartier de Soho, Jonathan Peachum règne en maître sur la population des mendiants. « Charité bien ordonnée commence par Peachum » ne sont pas de vains mots. Ce chef de bande et sa femme Celia surveillent de près les fréquentations de Polly, leur fille unique. Mais lorsque Macheath, dit Mackie, un bandit notoire, l’épouse en secret, le « roi des mendiants », furieux d’une union qui pourrait porter préjudice à ses affaires, fait pression sur Tiger Brown, le chef de la police de Londres, pour qu’il procède à l’arrestation du malfrat, ceci avec la bénédiction de la société hétéroclite qui gravite dans le quartier. Mais Brown est un ami d’enfance et le beau-père de Macheath qui a épousé sa fille Lucy. Et la bigamie ne l’empêche pas de fréquenter les prostituées, Jenny en particulier. La rivalité entre Polly et Lucy, la jalousie de Jenny, l’ambiance délétère de la ville et les préparatifs du couronnement de la reine, attisent la guerre entre « le roi des mendiants » et « le roi des voleurs ». Arrêté, évadé et de nouveau arrêté, Mackie est condamné à la pendaison. La grâce l’emportera-t-elle sur le droit ?
L’art d’innover est depuis toujours l’apanage de la Maison de Molière. Et bien loin d’être un opéra de « quatre sous », cette « pièce avec musique » impressionne par l’envergure des moyens déployés : une traduction et un registre musical très travaillés sous la direction de l’orchestre Le Balcon, une mise en scène, une scénographie et un décor qui recréent et traduisent parfaitement l’univers sordide du monde du crime, l’amoralité de toutes les couches sociales et l’impuissance de cette société à changer le monde. L’interprétation qui flirte avec la satire, règne sur scène, terrain de jeux des comédiens - chanteurs. La prestation hors norme de Benjamin Lavernhe et le timbre de voix de Marie Oppert, éblouissante Polly, font grande impression. M-P P. Comédie-Française-Salle Richelieu 1er.


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