MONSIEUR NOUNOU de Georges Feydeau et Maurice Desvallières. Adaptation Emmanuelle Hamet. Mise en scène Luq Hammett avec Tex, Belen Lorenzo, Eric Massot, Jacques Bouanich, Lionel Laget.
Le député Veauluisant et sa femme, récemment parents, ont décidé de quitter Paris pour « la campagne », l’air de Courbevoie étant sans doute plus sain. Avant l’arrivée de l’épouse acariâtre et dominatrice et du bébé, les domestiques mettent la dernière main à l’emménagement dans une maison où, allez savoir pourquoi, la baignoire est installée dans le vestibule, à portée du téléphone mural et de la nouvelle installation électrique dont les plombs ne manquent pas de sauter à tout instant. Mais c’est égal, Veauluisant n’est pas peu fier d’accéder à ces nouvelles inventions. Le couple, qui élève Catulle, un neveu attardé, a décidé de renvoyer Justine la femme de chambre, trop volage à leur goût. Ils viennent d’engager Blanquette, une nourrice native de Bourgogne, dont l’arrivée est attendue pour le lendemain. Cette décision n’est pas du goût de Médard, le domestique, amoureux de Justine. Très jaloux des prérogatives qu’il croit avoir, il rapporte auprès de son maître dès qu’une redingote s’approche un peu trop du jupon de la belle. C’est le cas de Balivet, un clerc de notaire. Profitant d’une saisie dans la maison voisine, il s’introduit chez Veauluisant afin de déclarer sa flamme. Mais, repéré par Médard, il s’enferme dans la chambre de Justine et en ressort affublé des effets de la domestique. De là à laisser croire que la nourrice bourguignonne est en avance, il n’y a qu’un pas que Veauluisant, Médard et Catulle franchissent sans l’ombre d’un doute…
Les pièces oubliées ou inédites, même d’un grand auteur, le sont rarement sans raison. Mais Emmanuelle Hamet et Luq Hammett ont eu l’idée de réunir deux pochades pour n’en faire qu’une. Dépoussiérée et agrémentée d’anachronismes verbaux de toutes sortes, « Monsieur Nounou » fait mouche pour le plus grand plaisir du public. Les comédiens, Tex en tête, exploitent au mieux une mise en scène dans le même esprit que celles de Feydeau. Ils ne ménagent pas leur peine même si l’emphase est un peu lourde. M-P P. Théâtre Rive Gauche 14e.
