MARATHON À NEW-YORK

Article publié dans la Lettre n° 363
du 20 janvier 2014


MARATHON À NEW-YORK d’Edoardo Erba. Mise en scène Habib Naghmouchin avec Salim Kechiouche et Tony Harrison Mpoudja.
Une piste, deux hommes qui courent de concert, soufflent, se racontent. En filigrane, le marathon célèbre, celui des Grecs ancestraux, l’autre en projet vers la lointaine cité américaine. Ce qui est, somme toute, la vision coutumière de deux joggers dans la jungle de nos villes ordinaires. Steve, silencieux, consciencieux, régulier, trace la route, suivi, avec force gémissements, de son ami Ross. Tout est prétexte à ce dernier pour ralentir, interrompre, négocier le parcours et la poursuite de l’épreuve. Entre rires et halètements, crampes vraies ou simulées, se déroule la foulée des souvenirs communs ou individuels, des trahisons et des désarrois. Le corps de chacun est la métaphore physique et mentale des blessures de leur vie respective. La rate de Steve, - ah, le spleen baudelairien… -, les hystéries répétitives de Ross scandent cette chevauchée aux résonances de plus en plus fantomatiques. Le marathonien légendaire a-t-il expiré en arrivant à Athènes ? Le message a-t-il passé ses lèvres agonisantes ? Est-ce si important de le savoir ?
Deux véritables athlètes en scène, au rythme de leurs souffles, déroulent le parcours de ce digging tool, qui creuse au plus profond des vraies questions, métaphysiques ou simplement humaines. Point de côté, points de suspension… Théâtre de la Boutonnière 11e. A.D.


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