KRAMER CONTRE KRAMER

Article publié dans la Lettre n° 316


KRAMER CONTRE KRAMER d’après le roman de Avery Corman. Adaptation et mise en scène Didier Caron et Stéphane Boutet avec Gwendoline Hamon, Frédéric Diefenthal, André Penvern, Maud Le Guenedal, Roland Marchisio et, en alternance dans le rôle de Billy, Romann Berrux, Antoine de Prekel, Raphaël Caduc, Nicolas Rompteaux.
Une rencontre, un mariage et un enfant, tout a été trop vite pour Joanna Kramer. Son fils Billy a aujourd’hui six ans. Elle a cessé de travailler durant toutes ces années et elle étouffe entre les jouets et les anniversaires. Lorsqu’elle en parle à Ted, celui-ci ne comprend pas ou ne veut pas comprendre sa lassitude, son désir de reprendre une activité professionnelle. Alors elle part et abandonne mari et enfant. Le divorce est prononcé, Joanna confirme sa décision de ne pas demander la garde de Billy. Partagé entre son métier et l’éducation de son fils, Ted va se trouver confronté à une double casquette, celle de père très pris par une profession stressante et de mère dont il sous-estimait jusqu’à présent le rôle et son lot de tâches ingrates. Un an plus tard, le pli est pris mais Ted perd son travail. C’est le moment que choisit Joanna pour changer d’avis et demander la garde de Billy. Le refus de Ted l’oblige à engager un procès qu’il perd…
Kramer contre Kramer est d’abord un roman, celui d’Avery Corman puis un film mémorable de Robert Benton qui, en 1979, opposait deux grands acteurs : Meryl Streep et Dustin Hoffman. Didier Caron et Stéphane Boutet ont fait le choix judicieux de revenir au roman pour leur adaptation et s’inspire du film pour la mise en scène en optant pour une narration séquentielle afin de bien intercaler les nombreux retours en arrière. Les multiples lieux, intérieurs ou extérieurs, sont un obstacle de taille pour le décor mais Catherine Bluwal contourne cette difficulté, utilisant de façon ingénieuse les lettres du patronyme KRAMER pour suggérer le mobilier.
Tout ce travail repose beaucoup sur le jeu des trois comédiens principaux secondés par trois autres tout aussi talentueux, dont les rôles non négligeables sont multiples. Frédéric Diefenthal n’a rien à envier à Dustin Hoffman. Il excelle dans la peau de ce père aimant, soudain abandonné et aussi perturbé que son fils par la désertion de sa femme. Gwendoline Hamon suggère avec subtilité la lassitude, les doutes puis la prise de conscience finale de Joanna. Le rôle de Billy, écrasant pour un enfant, et joué en alternance par quatre très jeunes comédiens, était tenu ce soir-là par Raphaël Caduc au talent très prometteur. Théâtre des Bouffes Parisiens 2e.


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