L'ECOLE DES FEMMES

Article publié dans la Lettre n° 199


L’ECOLE DES FEMMES de Molière. Mise en scène Régis et Marie-France Santon avec Camille Chamoux, Régis Santon, Sacha Stativkine, Daphné de Quatrebarbes, Frédéric Gérard, Alain Véniger, Pierre Vielhescaze, Guillaume Viry et Daniel Clark (musicien).
« Le petit chat est mort », il n’en finit pas de mourir cette année. Jacques Lassalle, Didier Besace et Marcel Maréchal ont mis Agnès sur les bancs de l’école selon leur méthode. Avouons-le tout net. C’est en traînant les pieds que nous allions voir la mise en scène des Santon. Nous avons été récompensés puisque nous sommes ressortis charmés et ragaillardis par la fraîcheur et l’intelligence de cette école. Tout en restant classiques et respectueux, ils aèrent la pièce en renouant avec l’illustre théâtre. Arnolphe se rend en sa demeure secrète en carriole. Il arrive sur la place du village à l’instar des comédiens qui dressaient les tréteaux et se servaient des possibilités du lieu. Un vielleux, sur la place, égrène la partition de Marais de Marseille, contemporain de Molière, donnant une ambiance paysanne et festive. On suit avec une curiosité aiguisée l’histoire de cet homme qui, de peur d’être cocu, a enfermé loin du monde sa pupille pour en faire une épouse parfaite et se retrouve être l’arme de sa propre infortune. Régis Santon tient le rôle écrasant d’Arnolphe. Il le sert avec justesse. Sacha Stativkine sort Horace de l’ornière de l’amoureux poudré pour en faire un jeune homme fougueux. Avec Camille Chamoux, Agnès écrit ses lettres de noblesse. Loin d’être une oie blanche, elle est ici une jeune fille fraîche et « nature », désarmante de spontanéité. Une représentation qui est salutaire comme un grand bol d’air frais. Théâtre Silvia Monfort 15e (01.56.08.33.88).


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