CONVERSATIONS AVEC MA MÈRE

Article publié dans la Lettre n° 404
du 23 novembre 2016


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CONVERSATIONS AVEC MA MÈRE de Santiago Carlos Ovés et Jordi Galcerán d’après le scénario du film Conversationes con mama de Santiago Carlos Ovés. Version française Dyssia Loubatière. Mise en scène Pietro Pizzuti avec Jacqueline Bir et Alain Leempoel.
« Si tu viens en personne, c’est qu’il y a certainement quelque chose ». C’est ainsi que cette mama de quatre-vingt-deux ans accueille son fils unique qui l’attend dans le petit appartement que lui et sa femme ont mis à sa disposition. Jaime a repassé dans sa tête une requête difficile à formuler, celle de la prier de venir vivre chez eux afin de vendre l’appartement. L’octogénaire a le caractère bien trempé des mères un peu castratrices qui ont veillé jalousement à l’éducation d’un fils unique, maniant la baguette tout lui en prodiguant une tendresse exclusive. Elle comprend parfaitement les soucis de son fils mais n’a pas l’intention de quitter les lieux. Jaime se sent désarmé, coincé entre l’affection qu’il lui porte et les impératifs de sa vie familiale qui pâtit d’une situation financière devenue dramatique. Durant les deux mois qui suivent, l’un revient à la charge, l’autre se dérobe. Le drame professionnel que vit Jaime, la rencontre sentimentale avouée par sa mère sont les sujets de conversations qui tendent vers une intimité peu banale entre une mère et un fils. Peut-être sentent-ils l’urgence de se dire enfin les choses …
La version théâtrale de Jordi Galcerán restitue bien l’originalité mêlée de truculence des films ibériques en général. Elle dresse un portrait très réaliste des personnages et un constat sans appel des conséquences d’une crise qui ne frappe pas seulement l’Espagne : le chômage, la situation peu reluisante des exilés venus en masse, en quête d’un avenir qu’ils croyaient possible.
Jacqueline Bir interprète avec un naturel confondant cette mama qui n’a pas froid aux yeux, très critique comme toutes les mères, décidée à profiter sans vergogne du temps qu’il lui reste à vivre. Alain Leempoel exprime avec beaucoup de sensibilité les sentiments contradictoires d’un personnage qui perd pied face à une situation sans issue, mais reste surpris et ému par la teneur leurs conversations. M-P P. La Pépinière théâtre 2e.


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