COMTESSE DE SÉGUR NÉE ROSTOPCHINE

Article publié dans la Lettre n° 378
du 9 février 2015


COMTESSE DE SÉGUR NÉE ROSTOPCHINE de Joëlle Fossier. Mise en scène Pascal Vitiello avec Bérengère Dautin.
Elle n’a pas pris une ride depuis deux siècles, cette Comtesse facétieuse qui a enchanté les lectures de nos vertes années ! Et elle vient raconter ses malheurs de Sophie, autobiographie féconde qui l’a rendue intemporelle. Son enfance fut écartelée entre la tendresse épisodique d’un père, souvent retenu par ses devoirs auprès du Tsar, et la torture quotidienne exercée par une mère parangon de frigidité sadique. De cette traversée russe entre loups et moujiks, immensité des domaines paternels et flamboiement de Moscou incendiée en 1812, de l’exil parisien puis normand et du mariage prolifique avec Ségur le volage, elle gardera un flot de souvenirs qui seront la matière inventive de ses dons de future romancière pour enfants.
Bérengère Dautun habite avec élégance le personnage, tout comme le décor intimiste d’un boudoir semé de livres, propre au partage des émotions. Les souvenirs y sont ponctués d’arrière-plans projetés sur grand écran, qui scandent les expériences et les saisons. C’est un beau parcours de femme qui est raconté, avec humour, sans sensiblerie excessive, même lorsqu’est évoqué le redoutable silence de la dépression de la comtesse, piquée par le moustique de la tristesse, comme dit l’un de ses fils. Les maîtres-mots, amour maternel et écriture, accompagnent inconditionnellement cette vie profuse, dont l’imaginaire collectif continue à porter témoignage jusqu’à aujourd’hui. A.D. Comédie-Bastille 11e.


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