LE CHIEN

Article publié dans la Lettre n° 401
du 31 octobre 2016


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LE CHIEN de Eric-Emmanuel Schmitt. Mise en scène Marie-Françoise et Jean-Claude Broche avec Mathieu Barbier et Patrice Dehent.
La vie est faite d’innombrables tragédies. Dans un petit bourg du Hainaut, province de Belgique, les habitants sont secoués par un drame. Samuel Heymann leur médecin, aujourd’hui retraité, vient de se suicider cinq jours après que son chien, un beauceron répondant au nom d’Argos, ait été percuté par un chauffard. Les villageois ne connaissaient guère l’homme austère mais apprécié qui, durant un demi-siècle, a pris soin de leur santé. Au café Pétrelle, on s’interroge : C’était le quatrième beauceron qu’on lui connaissait. Qu’il les remplace si vite choquait même un peu. Alors, pourquoi avoir suivi celui-ci dans la mort ? Sa fille Miranda se pose quant à elle une question essentielle. Qui était son père ? Elle doit se rendre à l’évidence : ce père qui l’a élevée seul après le décès de sa femme lorsqu’elle n’avait que cinq ans, demeure un inconnu. Elle ignore tout de son passé. Il ne lui reste que l’album de photos d’un cercle de famille dont elle ne sait rien, souvenirs d’une enfance et d’une prime jeunesse soigneusement occultées. Mais elle garde la certitude que la vie de son père était indissociable de celle d’Argos. « Argos était un peu mon père et mon père était un peu Argos » confie-t-elle à la seule personne qui pourrait peut-être apporter la réponse à cette question qui la taraude, un ami de son père, un écrivain avec lequel il s’était lié. Un inconnu se présente à elle. Le comte de Sire se dit très affecté par le décès et souhaite prendre en charge les frais de l’enterrement. Qui est-il ? Pourquoi cette générosité ?
Quelques jours plus tard, l’écrivain reçoit un pli recommandé posté par Samuel Heymann le jour de sa mort. La lettre lui est destinée mais les quelques feuillets qui l’accompagnent sont adressés à Miranda…
Qu’ils soient inspirés ou non de la réalité, les écrits sur la Shoa bouleversent toujours. Celui d’Eric-Emmanuel Schmitt ne fait pas exception. Il nous transporte de l’enfer d’Auschwitz à un petit village du Hainaut, toute une vie dont le long chemin conduit le héros à un pardon pourtant inconcevable. Le récit, magnifique, est admirablement servi par Mathieu Barbier et Patrice Dehent. M-P P. Théâtre Rive Gauche 6e.


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