C’EST ENCORE MIEUX L’APRÈS-MIDI

Article publié dans la Lettre n° 419
du 20 mars 2017


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C’EST ENCORE MIEUX L’APRÈS-MIDI de Ray Cooney. Adaptation française Jean Poiret. Mise en scène José Paul avec Pierre Cassignard, Lysiane Meis, Sébastien Castro, Guilhem Pellegrin, Pascale Louange, Guillaume Clérice, Rudy Milstein, Anne-Sophie Germanaz.
L’infidélité conjugale est un sujet de prédilection, les rebondissements qu’elle entraîne sont innombrables et leurs effets sur le public assurés. Ray Cooney est l’un des grands maîtres contemporains rompu à ce genre. On ne compte plus le succès de ses comédies loufoques qui ne manquent pas de secouer la morosité ambiante.
L’intrigue est simplissime. Les députés venant de province sont accueillis avec tous les égards à l’Hémicycle, un hôtel de standing tout proche de l’Assemblée Nationale. Richard Marchelier arrive à Paris avec Christine, son épouse. Officiellement, le célèbre député vient assister dans l’après-midi à une commission sur le projet de loi « Sexe et sécurité ». Officieusement, son dessein est tout autre. S’il a pris la précaution de réserver pour son épouse un fauteuil à la Comédie-Française en matinée, ce n’est pas par gentillesse mais pour s’en débarrasser quatre bonnes heures, le temps d’un trois à sept avec Stéphanie Margel, secrétaire d’un ministre, dont le mari s’est en principe absenté. Tout devrait marcher comme sur des roulettes mais le revirement de Christine qui, tout compte fait, préfère sa chambre d’hôtel aux quatre heures dédiées à La Mort de Thésée est l’un des grains de sable qui vont déjouer une stratégie pourtant bien élaborée. Marchelier s’est imprudemment appuyé sur Georges Pigier, son assistant parlementaire, pour organiser son rendez-vous galant. S’il a déjà remarqué que le garçon engagé pour faire plaisir à un ami, n’est pas très futé, il n’en doutera plus désormais. La première bévue de Georges au moment de la réservation de la suite, théâtre des ébats, en entraîne bien entendu beaucoup d’autres qu’il tente vainement de réparer sous les yeux inquisiteurs puis furibards du directeur de l’hôtel et ceux rigolards et très intéressés, dans tous les sens du terme, du garçon d’étage.
L’hôtel affiche complet, les clients vont et viennent. Le directeur et ses employés, en émoi, ne parviennent pas à comprendre le comportement de Marchelier et d’un certain d’Oleron, clients des deux suites contiguës. Ils ne maîtrisent pas non plus leurs allées et venues de plus en plus tapageuses et virevoltantes et les portes, bon sang, les portes qui claquent…
Adaptée par Jean Poiret, cette comédie est remise au goût du jour en fonction des événements politiques du moment. La mise en scène et l’interprétation sont les nerfs de la guerre. On admire l’indéniable savoir-faire de José Paul pour créer les ressorts comiques et le talent des comédiens pour les assurer, les décors très astucieux et les costumes, surprenants, étant à l’avenant. Sébastien Castro est irrésistible dans un rôle qui lui sied à merveille. Pierre Cassignard, impétueux, et Lysiane Meis, pétulante, époux trompeurs et trompés lui donnent la réplique avec fougue, suivis par les autres comédiens, galvanisés par les rebondissements incessants. M-P P. Théâtre Hébertot 17e.


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