BOEING BOEING

Article publié dans la Lettre n° 467
du 28 novembre 2018


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BOEING BOEING de Marc Camoletti. Mise en scène Philippe Hersen avec Véronique Demonge, Frank Leboeuf ou Denis Cherer, Thierry Samitier, Caroline Ami, Cindy Cayrasso, Marinelly Vaslon.
Une comédie bien ficelée brave toujours l’épreuve des ans. Boeing boeing ne déroge pas à cette règle.
Bernard entretient une aventure avec trois hôtesses de l’air rencontrées par l’intermédiaire d’un ami qui tient une boutique à l’aéroport d’Orly. Son emploi du temps est réglé en fonction des vols des trois compagnies. Janet, l’américaine, Julie la française et Johanna l’allemande se succèdent dans l’appartement spacieux du fiancé qu’elles envisagent d’épouser, sous l’œil réprobateur mais complice de Berthe, l’employée de maison. Frank est passé professionnel dans la lecture des fuseaux horaires lorsque Robert, un ami d’enfance, sonne à sa porte et lui demande l’hospitalité le temps de trouver un appartement à Paris. Tout d’abord stupéfait, le copain suit avec un intérêt croissant la vie amoureuse du séducteur. Quand intempéries et promotions viennent tout à coup dérégler la bonne marche de ce chassé-croisé, Bernard tente, fébrile, d’empêcher le télescopage des trois jeunes femmes. Mais même avec la complicité de Robert et de Berthe, pourra-t-il pallier au danger de la technique du baiser ou à celui du portefeuille d’un rival plus fortuné ? « Souvent femme varie… » !
Philippe Hersen nous parle d’un souvenir d’enfance, d’un temps que les moins de… ne peuvent pas connaître. En ce temps-là, le « petit écran » se multipliait dans les foyers des familles enchantées. L’ORTF diffusait les émissions en noir et blanc, entrecoupées par les incontournables réclames et les interruptions des speakerines. Deux chaînes proposaient en alternance celle de Pierre Sabbagh « Au théâtre ce soir » et personne ne résistait au martellement des trois coups.
Créée en 1958, « Boeing boeing », comédie inscrite dans le Guiness book des records comme la pièce française la plus jouée au monde, est servie par une mise en scène qui maîtrise parfaitement bien les rebondissements et une idée géniale, un décor et des costumes en noir et blanc, comme la télé de l’époque.
Les portent n’en finissent pas de claquer. Les comédiens virevoltent au rythme des twists endiablés, les uns empêtrés dans leurs explications fumeuses, les autres s’en tenant à des questions légitimes. Le « show » irrésistible de Véronique Demonge, irascible Berthe, est particulièrement applaudi.
Le salut respecte presque le rituel des présentations, les deux dernières étant autrefois scandées par le public du théâtre concerné. Les décors ne sont plus de Roger Harth ni les costumes de Donald Cardwell mais Clarisse Paravey et Camille Duflos font merveille ! M-P.P. Théâtre Daunou 2e.


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