ANCIEN MALADE DES HÔPITAUX DE PARIS

Article publié dans la Lettre n° 381
du 13 avril 2015


ANCIEN MALADE DES HÔPITAUX DE PARIS de Daniel Pennac. Mise en scène Benjamin Guillard avec Olivier Saladin.
Gérard Galvan est d’astreinte aux urgences d’un hôpital parisien un dimanche soir. Le couloir déborde de patients qui, forcément, patientent. Gérard les reçoit les uns après les autres, diagnostique, traite, panse, prescrit, oriente dans un autre service si besoin est, tout en observant de loin un homme discret, assis un peu à l’écart, qui laisse passer les autres tout en murmurant : « je ne me sens pas très bien ». La nuit est très avancée lorsque le docteur Galvan se penche enfin sur son cas, d’autant plus que l’homme tombe raide par terre. C’est le début d’un cauchemar qui va durer jusqu’à l’aube, les symptômes les plus divers se succédant chez le malade, ce qui nécessite l’avis des confrères de l’hôpital, mandarins tous plus chevronnés les uns que les autres. Et pourtant, en prenant son service, la préoccupation de Gérard Galvan, ravi d’avoir atteint le niveau tant rêvé de roi des urgentistes, était plutôt le libellé qu’il allait apposer sur sa carte de visite. Durant cette nuit-là, il perdit, retrouva et reperdit tellement la foi que son destin allait en être changé. Et, cela, il ne peut s’empêcher de le raconter à quelqu’un…
Tant pis pour les spectateurs.
Que l’on ait arpenté des heures durant les couloirs des urgences d’un hôpital, vu le documentaire de Raymond Depardon ou le film « Hippocrate », on s’y croirait !
Les premières armes d’Olivier Saladin au Théâtre des Deux Rives, son entrée dans la troupe dirigée par Jérôme Deschamps et Macha Makeïeff valent toutes les cartes de visite du monde pour incarner Gérard Galvan. Plus médecin que nature, faisant sienne la verve incomparable de Daniel Pennac, il s’empare de ce « monologue gesticulatoire » avec une redoutable énergie. Tout en poussant la civière où son patient est sensé reposer et sous le regard ébahi du public, il arpente avec célérité la scène qui tient lieu successivement de salle des urgences, de couloirs, d’ascenseur, de bloc opératoire, jusqu’à la chute aussi inattendue que désopilante. Époustouflant et jubilatoire ! Théâtre de l’Atelier 18e.


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