AFTER WORK

Article publié dans la Lettre n° 438
du 27 septembre 2017


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AFTER WORK de Jean Chris. Mise en scène Pascal Légitimus avec Jean-Noël Masson, Pascal Miralles.
Vendredi 19h00. Régis Martinez s’apprête à quitter son bureau pour prendre l’avion. Le PDG dirige l’entreprise de fabrication des Tongs Crénoves. L’usine, autrefois consacrée à la fabrication de fauteuils trop solides pour être rentables, appartient à la famille de son épouse. L’idée de rejoindre celle-ci chez ses beaux-parents pour assister à la célébration de leurs quarante ans de mariage ne l’enchante pas du tout mais il voit mal comment échapper à cette corvée. Survient alors Jean-Patrick Pilot, employé et délégué du personnel qu’il a, soit dit en passant, choisi lui-même. Calme mais déterminé, le syndicaliste vient réclamer la prime de Noël. Juin a déjà pointé son nez mais pas la prime. Cette intrusion tardive n’indispose pas longtemps Régis Martinez qui voit subitement le moyen d’échapper à la fête et à sa traditionnelle danse des canards. Il passe carrément un « deal » avec Jean-Patrick Pilot : faire croire que le représentant du personnel le prend en otage jusqu’au lendemain contre la signature de la prime dont l’accord traîne sur son bureau. Un peu désarçonné par cette proposition pour le moins inattendue, Jean-Patrick finit par l’accepter. Alors que les heures qui suivent déclenchent moult réactions extérieures qui ne sont pas pour déplaire à Martinez, les deux hommes ne discutent même pas d’une prime qu’il a promis de doubler, mais de choses et d’autres. Les souvenirs d’enfance et le premier amour se mêlent aux petits arrangements entre couple, pour qui l’entreprise prévaut sur tout, et aux différents moyens de mener sans aucun scrupule une entreprise vers le profit. Changer radicalement un produit pour mieux gérer l’obsolescence programmée, creuser l’idée lumineuse de son syndicaliste de rebondir avec la création d’une tong qui devrait faire fureur, entrevoir une délocalisation… Jean-Patrick reste sans voix !
Jean Chris fait feu de tout bois avec cette comédie sociale dans l’air du temps, mise en scène par Pascal Légitimus, très inspiré. Pas une minute de répit durant cette cohabitation forcée entre le revendicateur au CAP de tourneur fraiseur, devenu chef d’atelier, et le diplômé de HEC rompu aux magouilles. Jean-Noël Masson et Pascal Miralles sont d’un naturel désarmant. Leurs répliques incisives et drôles déclenchent les réactions espérées. M-P P. Théâtre Les Feux de la Rampe 9e.

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