ABIME, AUJOURD'HUI LA VILLE

Article publié dans la Lettre n° 200


ABIME, AUJOURD’HUI LA VILLE de François Bon. Mise en scène Stéphane Fiévet. Photographe Jérôme Schlomoff avec Annie Mercier, Michel Armin.
Ce sont des délaissés, des exclus, ils sont au ban de la société. A l’instar des institutions qui ne les reconnaissent pas, un sigle les désignent S.D.F., sans domicile fixe. Certains se sont constitués leur propre société, des règles, des territoires, une solidarité.
François Bon donne la parole à ceux que l’on n’écoute pas. A leur approche, on change de trottoir, on détourne le regard, parce qu’ils sont le dixième de la journée à demander une petite pièce et que nous sommes les centièmes à refuser. François Bon a écrit les textes de ces vies foudroyées, sans fioritures, avec une sécheresse de style, mêlant la pudeur des âmes à l’impudeur de l’injustice. Annie Mercier et Michel Armin sont les voix, les porte-parole de ces hommes qui vivent en marge de tout espoir. Les portraits de ces hommes et femmes photographiés par Jérôme Schloms sont des gros plans, sans artifice. Les regards sont fascinants. Dans leur rétine, nous voyons un peu de nous-mêmes. Il n’ y a pas de haine mais une grande tristesse, de l’incompréhension. Les artisans de ce spectacle sont tous à l’unisson de la sobriété, de la retenue, sans effet vain. Mais, au bout du compte, le malaise qui se dégage de notre culpabilité tacite fera-t-il avancer les choses? Oui, car une partie des recettes est reversée à une association qui aide les S.D.F. L’Atalante 18e (01.46.06.11.90).


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