3 LITS POUR 8

Article publié dans la Lettre n° 351
du 4 mars 2013


3 LITS POUR 8 de Alan Ayckbourn. Adaptation Victor Lanoux. Mise en scène Jean-Luc Moreau avec Bernard Alane, Jean-Christophe Barc, Annick Blancheteau, Juliette Meyniac, Marie Montoya, Pierre-Olivier Mornas, Mathilde Penin, Dimitri Rataud.
Quoi de plus adéquat que ce décor pour passer d’un appartement à l’autre en un clin d’œil ? Trois chambres à coucher arrangées selon le goût de leurs occupants. Côté jardin, les parents d’Antoine se préparent pour aller au restaurant tout en bavardant. Leur fils est l’objet de leur discussion. Depuis que Chloé l’a quitté et qu’il vit avec Natacha, Mireille est inquiète. La jeune femme ne lui plaît guère. Elle reproche bien sûr à Alain de n’avoir pas su discuter avec lui. Bavarder n’est pas suffisant à ses yeux. Bref, pour reprendre ses termes: « Toi t’as rien fait, moi j’ai compensé ». De l’art de minimiser sa propre responsabilité dans l’éducation de ce fils unique ! Il faut avouer que le tempérament hystérique de Natacha ne convient guère à celui plutôt dépressif d’Antoine, surtout depuis que Chloé l’a quitté pour Maxence. Un coup d’oeil côté cour permet de voir le « nid » de ces deux-là. L’humeur n’est pas au beau fixe. Maxence, allongé dans son lit, est terrassé par un lumbago. Après les quelques cajoleries d’usage, Chloé lui annonce qu’elle va passer dix minutes chez Magali et Fredo. Elle ne veut en aucun cas manquer la pendaison de crémaillère qu’ils organisent car tous les copains seront là. En effet, dans la chambre à coucher au centre de la scène, les manteaux accumulés sur le lit en font foi. Antoine arrive seul, dans tous ses états. Il vient de se disputer avec Natacha qui survient de son côté. Leur querelle se poursuit chez Magali et Fredo. Si la fête tourne court, la soirée, elle, est loin d’être terminée. Antoine et Mireille, Chloé et Maxence, Magali et Fredo vont subir jusqu’à l’aube les dommages collatéraux de cette ire conjugale, sans même que ses protagonistes ne s’en rendent compte et s’en émeuvent. Jean-Luc Moreau tire un excellent parti du fameux décor pour dynamiser cette comédie d’Alan Ayckbourn. L’adaptation assez ancienne de Victor Lanoux traduit toujours aussi bien la cocasserie des réparties et l’accumulation savoureuse des situations dont les comédiens s’emparent avec un plaisir non dissimulé. Loin d’être la meilleure pièce d’un auteur qui peut certainement se vanter d’avoir fait mourir de rire la moitié de la planète, 3 lits pour 8 remplit son office pour la plus grande joie d’un public qui, par les temps qui courent, n’en demande pas davantage. Théâtre Saint-Georges 9e. Pour voir notre sélection de visuels, cliquez ici


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