
SWAN
LAKE
Le lac des cygnes de Matthew Bourne
Article
publié dans la Lettre n° 249
SWAN LAKE - Le Lac des Cygnes de Matthew
Bourne. Musique de Tchaïkovsky. Mise en scène et chorégraphie
Matthew Bourne. Direction musicale Cyril Diedrich. Orchestration
Rowland Lee avec 43 danseurs dont Alan Vincent ou Jason Piper ou
José Tirado, Neil Penlington ou Simon Wakefield, Saranne Curtin
ou Isabel Mortimer ou Heather Regis Duncan, Leigh Daniels ou Agnes
Vandrepote, Alan Mosley ou Peter Furness.
Billy Elliot, le film Stephen Daldry, s'achevait sur une
dernière image, éblouissant tout amateur de ballets, celle d’un
saut magistral, exécuté par un danseur costumé en cygne, hommage
à Swan Lake de Matthew Bourne, maintes fois récompensé. Le
Lac des Cygnes, œuvre majeure du répertoire chorégraphique écrit
par Piotr Illitch Tchaïkovsky à la fin du XIXe, a donné lieu à maintes
versions depuis sa création à Moscou en 1877. Celle du chorégraphe
britannique Matthew Bourne se détourne résolument de l’œuvre classique,
empruntant son inspiration au ballet mais aussi aux comédies musicales
hollywoodiennes, ce qui lui donne un champ créatif d’une fantastique
ampleur, tant dans la tragédie que dans la comédie. Nous sommes
loin du drame un peu sucré de la princesse transformée en cygne.
Matthew Bourne s’est plutôt rapproché de l’histoire originale du
lac, où la reine cherche la princesse idéale pour son fils Siegfried.
Le jeune homme aux amours contrariées va s’éprendre d’une créature
étrange, un oiseau. L’histoire de Bourne transporte ainsi son héros,
de sa chambre aux salles du palais où il fait la connaissance d’une
jeune fille. Cet amour impossible, défendu par une reine autoritaire,
va le conduire vers la débauche, dans les bars des quartiers mal
famés, puis vers le lac et le désespoir.
La première innovation du chorégraphe est d’attribuer le rôle du
cygne à un homme, ce qui accentue la virilité de l’animal plutôt
que sa grâce. La seconde est de situer l’action entre 1950 et aujourd’hui.
De là à penser à la cour des Windsor, il n’y a qu’un pas que franchissent
avec un formidable professionnalisme la quarantaine de danseurs,
admirablement mis en scène dans des décors et des costumes somptueux.
La réussite de ce spectacle unique se trouve dans la parfaite cohésion
de ce travail de groupe mené par la baguette du chef d’orchestre
Cyril Diedrich. La scène du bal très inventive, mêlant plusieurs
genres, les tableaux des cygnes merveilleusement chorégraphiées
et le final époustouflant, resteront longtemps gravés dans la mémoire
des spectateurs admiratifs, toutes générations confondues, dans
une standing ovation méritée. Théâtre Mogador 9e (08.92.70.01.00)
jusqu’au 8 janvier 2006.
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