LA RENTRÉE D'ARLETTE

Article publié exclusivement sur Internet avec la Lettre n° 370
du 16 juin 2014


LA RENTRÉE D'ARLETTE. Texte et mise en scène Sandra Zidani et Patrick Chaboud avec Sandra Zidani.
L'année scolaire n'a pas encore commencé mais Arlette Davidson, la nouvelle directrice, a déjà installé ses quartiers dans son collège, le collège Sainte-Jacqueline de Compostelle. Elle va et vient, inspecte les lieux, ne serait-ce que pour surveiller les travaux qu'elle a commandés. Le résultat est loin d'être celui escompté. Le budget du ministère de l'éducation est ce qu'il est mais les tags, et surtout, les toilettes… Ce n'est pas Dieu possible ! Monsieur Rodriguez, le chef de chantier, n'est guère coopératif. Une porte donne sur le vide ? Normal, il n'y a pas de budget pour l'escalier. Et pour le macadam défoncé de la cour de récré ? Pas de budget non plus. Sa secrétaire n'a pas la tête de l'emploi et ne comprend pas tout, mais Arlette est loin de se décourager. Au téléphone avec sa meilleure amie, elle ne tarit pas d'idées sur tout ce qu'elle va entreprendre. Elle a fait le rêve qu'un jour chaque école serait un verger, chaque professeur un jardinier, chaque classe un bouquet, chaque élève une fleur ! Elle va donc commencer par faire un jardin et planter des centaines d'edelweiss… Bon, pas de budget, elle plantera des tulipes. On lui annonce un scoop : la princesse Mathilde est susceptible de venir visiter le collège. Accueillir la princesse Mathilde ! Rien qu'à cette pensée, Arlette en frémit de bonheur et de fierté. Mais à mesure que l'année s'écoule, elle va devoir moduler ses rêves. Les premiers mois ne sont pas de tout repos. Pour un professeur de catéchisme, expliquer le fondement de notre religion catholique n'est pas simple, surtout quand Aziz sort un couteau ou que Rachid se met à étrangler Christian. Les cours de gymnastique sont sportifs, il n'est pas donné à tout le monde d'être souple : « tourniquet »,« saut piqué » et « élongation » virent à « l'inondation » chez Joëlle, élève appliquée mais un peu grosse, qui fond en larmes. Notre directrice est sur tous les fronts. Elle tente d'empêcher le retour de Chantal Trognon, la prof de physique dépressive. Il lui faut canaliser les élèves, convoquer la mère de Rachid qui a traité la prof de français de « Sale p… »
… Et elle voit approcher avec angoisse la fête de fin d'année, ce qui suppose de superviser le travail de Mademoiselle Canaris, le professeur de chant, tout en restant dans l'expectative de la visite de la princesse Mathilde. Arlette se sent tout à coup fatiguée, fatiguée, fatiguée…
Zidani est la femme de la situation pour incarner cette directrice quelque peu dépassée par les événements. Réminiscence de l'enfance, exemples pris au hasard des témoignages, ou moments vécus, elle aborde avec lucidité le délicat sujet de l'enseignement, s'interroge sur le sens de l'école et en dépeint les affres mais aussi les petites joies. Ses anecdotes, sources de fous rires incoercibles, sont truffées de chansons célèbres dont les couplets sont repris par un public enthousiaste. Les habitués, acquis à sa cause, s'amusent comme des gamins, se lancent sans hésitation dans les farandoles les plus folles! Sur la scène ou dans la salle, Zidani dirige tout son monde comme à l'école ! Intelligent et plein d'humour, son spectacle génère une gaîté et un entrain communicatifs. Théâtre de Dix heures 18e. Pour voir notre sélection de visuels, cliquez ici.


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