LES GROS PATINENT BIEN

Article publié dans la Lettre n°544 du 30 mars 2022


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LES GROS PATINENT BIEN. Un cabaret de carton de Pierre Guillois et Olivier Martin-Salvan. Avec en alternance Pierre Guillois, Didier Boulle, Philippe Le Gall et Grégoire Lagrange.
Sur scène un carton de belle taille sur lequel est affiché : « début dans 5 minutes ». Côté cour et côté jardin, une flopée d’autres cartons sont en attente. Dans la salle, ceux qui n’ont pas encore saisi le thème du spectacle commentent, sic : « pour le décor, ils ne se sont pas cassés la tête ! ». Mais ils en restent cois quand un grand escogriffe en maillot et bonnet de bain va et vient pour changer l’heure et, surtout, lorsqu’il enlève ledit carton pour faire apparaître un petit homme assis sur un siège, vêtu d’un costume trois pièces ! Le ton de ce spectacle farfelu est donné.
Bien décidé à raconter l’odyssée de son aventurier, l’homme en question prend un ton déclamatoire dans un sabir à consonances british si peu compréhensible que son factotum apporte son grain de sel en piochant à droite et à gauche dans ses munitions. Les destinations de ce voyage extraordinaire sont écrites au feutre sur des panneaux en carton, les objets fabriqués dans la même matière. Ils indiquent les lieux, illustrent les décors ou servent de costumes ou d’accessoires, suspendus ou manipulés par les deux comparses. De multiples aventures les mènent des fjords islandais en Ecosse, de Grande-Bretagne en France puis en Espagne et enfin au Soudan, fin du voyage. Tous les moyens de transport sont bons : patins à glace, avion, planche à voile, cargo ou ferry, vélo, moto, trottinette, et même un baudet !  
Didier Boulle et Grégoire Lagrange, ce soir-là, sont au diapason. L’un pratiquement immobile sur son siège et très volubile, se sert avec adresse des « objets » tendus par son accessoiriste-figurant, qui, lui, parcourt la scène à toute vitesse, avec une agilité confondante pour mener à bien la traduction, à grand renfort des fameux cartons, pour mimer les intempéries, personnifier une sirène, un requin, un pilote nazi, un phare, une bigoudène, un joueur de cornemuse ou de biniou, des vendeurs de boissons… Dans la salle, l’étonnement a fait place à une onde continue d’éclats de rire. Un spectacle atypique qui déborde d’énergie, d’inventivité et d’allégresse. M-P P. Théâtre Tristan Bernard 8e.


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