GEORGE DANDIN
ou Le Mari confondu

Article publié dans la Lettre n°547 du 11 mai 2022


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GEORGE DANDIN ou Le Mari confondu de Molière. Musique Lully. Mise en scène Michel Fau. Direction musicale Gaétan Jarry. Costumes Christian Lacroix. Décors Emmanuel Charles. Avec Alka Balbir, Armel Cazedepats, Michel Fau, Philippe Girard, Florent Hu, Anne-Guersande Ledoux, Nathalie Savary. 4 chanteurs en alternance et 8 musiciens en alternance de l’Ensemble Marguerite Louise.
« Mon mariage est une leçon à tous les paysans qui veulent s’élever au-dessus de leur condition », geint George Dandin. Si sa fortune lui permet d’épouser Angélique de Sotenville et de se voir attribuer le patronyme de George de la Dandinière, les parents ruinés ne voient dans cette union que le seul moyen d’éponger leurs dettes. George Dandin a conclu un marché où l’amour n’a pas sa place, pas plus que la fidélité d’une épouse que ni ses parents, ni le prétendant, n’ont consultée pour cette union. C’est un combat sans aucune chance de succès que livre le mari bafoué. Tant pis pour lui s’il voit d’un mauvais œil sa femme répondre aux avances d’un soupirant. Il devra s’accommoder des conséquences de son choix, seul face à la risée générale.
Michel Fau présente la pièce telle qu’elle fut donnée en 1668, une comédie mêlée d’une pastorale chantée. Le décor judicieux d’une maison de paysan au fond des bois surmontée d’une tour aristocratique, les costumes somptueux, l’Ensemble Marguerite Louise jouant sur scène la musique de Lulli, le talent des chanteurs et la vivacité des comédiens plongent tout de go le public dans les ors de la cour du Roi Soleil.
À l’époque de ce « Grand Divertissement royal de Versailles » offert par Louis XIV, on s’esclaffait de voir un mari jaloux et cocu se lamenter sur son sort tout en battant sa coulpe d’avoir conclu pareil marché et songeant au suicide : « Lorsqu’on a, comme moi, épousé une méchante femme, le meilleur parti que l’on puisse prendre est de s’aller jeter dans l’eau, la tête la première ». La satire sociale d’une noblesse ruinée était tout aussi l’objet de dérision.
Au fil des siècles, le comique a évolué et la pièce a plus souvent été mise en scène comme un drame social tout aussi immoral où affleure une véritable réflexion sur la liberté de la femme.
De la fable burlesque et satirique, il reste une morale intemporelle : tout s’achète sauf l’amour. Et il faut tout le génie de Michel Fau pour que renaisse dans toute sa splendeur la comédie de l’époque. M-P P. Théâtre de l’Athénée Louis-Jouvet 9e. Lien : athenee-theatre.com.


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