Retrouvez toutes nos newsletters sur notre site Spectacles Sélection. Rubrique « Newsletters ».
Si vous n'êtes pas déjà abonnés à cette newsletter, vous pouvez demander à la recevoir gratuitement en cliquant sur le lien suivant :
www.spectacles-selection.com/abonnements


     
Lettre n° 609
du 5 février 2025
 

Nos sélections de la quinzaine

 
 

 

 


 
      THÉÂTRE

 
 


Photo Christophe Raynaud de Lage
Collection Comédie-Française



 

L’INTRUSE et LES AVEUGLES de Maurice Maeterlinck. Mise en scène et scénographie Tommy Milliot. Costumes Benjamin Moreau. Lumières Nicolas Marie. Son Vanessa Court. Avec la troupe de la Comédie-Française.
L’intérieur d’une maison tard le soir. Autour de la table sont réunis l’aïeul, le père, la fille et l’oncle. Ils attendent la visite de la sœur aînée, sœur de charité, et celle du médecin qui a promis de passer. Dans l’une des chambres attenantes, la mère se remet mal d’un accouchement difficile. Dans l’autre, on a placé l’enfant. Depuis sa naissance, il ne profère aucun son et ne bouge pas, « On dirait un enfant de cire ». Le père s’inquiète malgré les paroles apaisantes du médecin, l’oncle se veut rassurant mais l’aïeul aveugle, en alerte, pressent un danger imminent. De par sa cécité, il est le seul « voyant », capable d’interpréter le tremblement des arbres, le silence des rossignols, la crainte des cygnes, l’étonnant mutisme des chiens, le bruit d’une faux dans le jardin, l’entrée du froid dans la salle et cette présence, cette « intruse » qu’il devine, qui n’est autre que la mort qui rode. Une horloge marque l’écoulement du temps. Minuit sonne. Le médecin n’est pas venu. La sœur survient. Toute de noir vêtue, elle se signe, annonciatrice du pire.
Sur une île, au milieu d’une forêt, douze aveugles attendent le retour de leur guide, l’aumônier qui doit les ramener à l’hospice. Inquiets de son absence, ils discutent de la situation dans laquelle ils se trouvent subitement plongés. Puis, eux qui n’avaient jamais eu connaissance des autres, ils découvrent certains événements de leur passé. Les heures passent. Attentifs au moindre son émis sur la terre ou dans le ciel, ils ont de plus en plus froid. Ils finissent par comprendre que leur guide ne reviendra pas. Leurs repères perdus, ils n’osent s’aventurer pour retrouver le chemin du retour. Un chien survient, puis les pleurs d’un enfant sonnent comme le glas. ... (Lire la suite).





 


Photo L.D.


 

HISTOIRE DE MES SEINS. Texte et adaptation Monique Ayoun. Mise en scène Rabiàa Tlili. Dramaturgie Mariane Zahar. Avec Ophélia Grimm, Maud Vincent, Rabiàa Tlili.
En forme de pomme ou de poire, tombant ou bien accrochés, les seins sont une fierté pour certaines, un cauchemar pour d’autres. Luna vit pousser les siens dès l’âge de onze ans. Et à considérer ceux de sa mère, de sa grand-mère et de ses tantes, elle avait du souci à se faire. Chez elle, les seins étaient gros de mère en fille. Son père était aussi un sujet de désolation. À partir de cet âge, il considéra sa fille d’un air gêné et, surtout, il ne se permit plus de la câliner. Après les complexes de l’adolescence, attisés par les remarques acerbes des copines, Luna en prit son parti surtout lorsqu’elle découvrit les soutifs de luxe, « les dessous chic »… Aujourd’hui Luna se retrouve au poste de police, accusée d’avoir montré ses seins sur la voie publique pour répondre une fois de plus aux quolibets et autres agressions masculines. Les questions de la policière sont plutôt abruptes mais Luna est aguerrie, elle ne se laisse pas faire.
On comprend l’enthousiasme de Wolinski qui illustra le roman de Monique Ayoun. Quelle idée rigolote que ce texte très bien adapté pour la scène. Animée par des photos et des vidéos, l’histoire est racontée sur tous les tons entre candeur, espièglerie et un soupçon de sensualité. Ophélia Grimm, Luna, est une conteuse pleine de charme, épaulée par Maud Vincent, caméléon hilarant qui se donne à plein dans les rôles qui lui sont dévolus. On s’esclaffe, on sourit et on prend fait et cause pour la plaignante. ... (Lire la suite).








 


Photo Bernard Richebe


 

LE PRIX de Cyril Gély. Mise en scène Tristan Petitgirard. Avec Pierre Arditi, Ludmila Michaël, Clara Borras, Emmanuel Gaury.
Le 10 décembre 1946 à Stockholm, Otto Hahn s’apprête à recevoir le prix Nobel de chimie. Installé au Grand Hôtel, il met la dernière main à son discours. Survient Lise Meitner et avec elle leur passé. Elle dit vouloir le revoir et discuter mais elle vient surtout lui demander des comptes.
Lui chimiste, elle physicienne, Otto Hahn et Lise Meitner étaient comme «les deux faces d’une même pièce», travaillant ensemble depuis trente ans jusqu’aux prémices de la découverte de la fission nucléaire. Mais l’histoire était en marche. Être une femme juive et autrichienne en Allemagne en 1938, c’était perdre sa nationalité et la vie. Aussi lorsqu’elle devint le point de mire des nazis, Otto Hahn organisa sa fuite vers la Suède. Seule à Stockholm, Lise dut repartir de zéro. L’obscurité l’absorba quand lui demeurait sous la lumière, rien d’anormal à une époque où les femmes restaient au second plan malgré leur importance dans certaines découvertes. Alors qu’elle est amplement à l’origine de celle-ci, Lise Meitner n’est pas lauréate du prix Nobel aux côtés d’Otto Hahn. Pire, son nom n’apparaît pas dans les articles qu’il a signés seul.
«Cette discussion est nécessaire pour toi et pour moi», juge-t-elle. Le face à face se tend peu à peu. Chacun avance ses pions. «Je t’ai sauvé la vie»,  tu t’es débarrassé de moi», sont les premiers arguments qu’ils s’appliquent à défendre. La conversation révèle peu à peu le contexte dramatique dans lequel ils ont vécu, ces trente années de fièvre intense avec, au bout, un exil solitaire pour elle et pour lui la difficulté de vivre et de travailler sous le régime hitlérien. ... (Lire la suite).








 


Photo Fabienne Rappeneau


 

LES COLLECTIONNISTES de François Barluet. Mise en scène et scénographie Christophe Lidon avec Christelle Reboul, Christophe de Mareuil, Frédéric Imberty, Victor Bourgault.
Le marchand d’art et galeriste Paul Durand-Ruel est partagé entre l’amour qu’il ressent pour sa femme Jeanne et la passion qu’il porte à un nouveau groupe de peintres qui, selon lui, sont en train de révolutionner la peinture. Hélas, il est le seul à s’en rendre compte. Comme tout ce qui est « nouveau », la critique est aisée et si le déjà célèbre marchand parisien collectionne, il ne vend pas. Pis, il accueille chez lui Monet, Sisley, Renoir, Pissarro… bref, tous les pauvres hères qui lui échangent un tableau contre un repas et repartent avec une liasse de billets lorsque Paul craque pour l’une de leurs toiles. Jeanne est elle-même très critique face à cette nouvelle peinture qui privilégie « l’impression » et représente des nus bizarres « amas de chair à demi faisandée dont on perçoit presque l’odeur », des croûtes aux doigts non finis ! Les couleurs aussi ne correspondent pas à celles réelles des paysages qui les entourent. Voyez Pissarro : A-t-on déjà vu des arbres violets ? Jeanne est de plus en plus excédée lorsqu’elle voit Paul revenir du Havre avec une toile de Claude Monet représentant le port du Havre dont les coups de pinceaux sont censés donner « l’impression d’un reflet ». Cohabiter avec toutes ces horreurs la dépasse. Cinq enfants à nourrir, des fins de mois plus en plus difficiles et la dernière lubie de Paul qui envisage d’installer une pièce d’eau avec un pont japonais chez Monet, obligent l’épouse à un chantage : elle fera chambre à part jusqu’à ce que Paul cesse d’acheter… Une exposition organisée par les peintres eux-mêmes, chez le photographe Nadar, sans même en aviser leur marchand, le vexe profondément. Les critiques sont assassines et les huissiers commencent à pointer leur nez. ... (Lire la suite).







 


Photo X


 

LA VÉRITÉ de Florian Zeller. Mise en scène Ladislas Chollat. Avec Stéphane De Groodt, Sylvie Testud, Clotilde Courau, Stéphane Facco.
« Toute vérité n’est pas bonne à dire ». Cet adage est le credo de Vincent. Préférer le mensonge à la vérité est pour lui beaucoup plus simple. C’est pourquoi, après vingt ans de mariage, il trompe sans vergogne sa femme Sophie avec Alice, l’épouse de Paul, son meilleur ami. Celle-ci, cependant, apprécie de moins en moins les rendez-vous dans un hôtel avec un amant qui, après une brève étreinte, se met déjà en quête de ses chaussettes ! Elle dit aussi ressentir un certain complexe de culpabilité envers son mari. Méchamment licencié, celui-ci est en pleine recherche d’emploi, le moral en berne. Alice juge donc préférable de cesser leur liaison et menace même de tout avouer à Paul à moins que Vincent n’accède à sa demande de passer un week-end en amoureux. Alice est-elle sincère ? Vincent n’y songe même pas. Il fait fi des scrupules, pour lui incompréhensibles, de sa maîtresse mais accède à son désir de passer une nuit ensemble. Ceci dit, un alibi cela se prépare ! Les sempiternels déplacements en province ne finissent-ils pas par interroger Sophie ? Quant à Paul, le chômage lui donne tout le loisir d’observer le comportement de sa femme. Les petits sous-entendus de son meilleur ami et le calme apparent de Sophie devraient pourtant alerter Vincent mais ne pouvant concevoir de dire tout simplement la vérité, il s’enferre. Et comme chacun sait, les mensonges se retournent toujours contre ceux qui les profèrent. ... (Lire la suite).









 
      EXPOSITIONS ET SITES

 
 


Photo Archivio dell’arte/Luciano et Marco Pedicini




 

RIBERA. Ténèbres et lumière. Avec plus d’une centaine de peintures, dessins et estampes venus du monde entier, le Petit Palais rend hommage pour la première fois en France au grand peintre espagnol Jusepe de Ribera (1591-1652). En outre, depuis la réattribution du tableau du Jugement de Salomon par l’historien d’art Gianni Papi en 2002, qui a permis d’enrichir la production romaine de Ribera d’une soixantaine d’œuvres, cette exposition retrace pour la première fois l’ensemble de la carrière de l’artiste.
Le parcours retrace la vie du peintre, depuis son arrivée à Rome vers 1605-1606, il a alors quinze ans à peine, jusqu’à son extraordinaire séjour à Naples, alors possession espagnole. Il ne retournera jamais en Espagne.
À Rome, Ribera suit la voie du Caravage qui prône une peinture «d’après nature». Ce dernier quitte la capitale européenne des arts pour Naples en mai 1606. On ne sait pas si «Lo Spagnoletto» (le petit Espagnol) l’a rencontré, mais celui-ci reprend les fondements de la peinture du maître en les exacerbant. Pour ses contemporains, Ribera est «plus sombre et plus féroce» encore que Caravage. Grâce à sa virtuosité technique et sa rapidité d’exécution, il se fait rapidement connaître et reçoit des commandes des plus grands collectionneurs de Rome, tels  Scipione Borghese et Mario Farnese qu’il accompagne à Parme en 1611. Dans les premières sections, nous pouvons voir quatre tableaux (vers 1607-1609) appartenant à un Apostolado, une série de treize toiles représentant le Christ et les douze apôtres et deux toiles appartenant à une série d’allégories des cinq sens (vers 1615-1616), des ensembles à la mode à cette époque. Mais le plus intéressant est le magnifique Jugement de Salomon (vers 1609-1610) qui a permis d’attribuer à Ribera la soixantaine de toiles peintes par celui que l’on nommait jusqu’alors le «Maître du Jugement de Salomon» et que l’on croyait être un artiste français.
En 1616, Ribera s’installe à Naples où il épouse la fille d’un peintre déjà bien établi. Le Caravage, disparu en 1610, y avait laissé de nombreux chefs-d’œuvre. Très vite Ribera obtient de grandes commandes, non seulement des nombreux ordres religieux présents à Naples ainsi que des aristocrates locaux, mais aussi de clients espagnols. Sa carrière est fulgurante et il est nommé peintre de cour. ... (Lire la suite).






 


Photo Jeffrey Sturges


 

POP FOREVER, TOM WESSELMANN &… À la fin des années 1950, le Pop Art déferle des deux côtés de l’Atlantique, en Amérique du Nord comme en Europe. Il est difficile de dire quand commence le Pop et assurément il est encore bien vivant. C’est pourquoi les commissaires de cette exposition grandiose l’ont baptisée «Pop Forever». Pour cela, ils ont mis en avant l’un de ses représentants les plus célèbres, Tom Wesselmann (1931-2004) dont on voit quelque 150 œuvres et plus de 80 archives, accompagné par 35 artistes de 1917 à nos jours avec 70 de leurs œuvres, dont certaines ont été réalisées spécialement pour cette exposition.
Le Pop Art prend sa source dans la représentation de la bande dessinée, de la publicité, du cinéma, des célébrités, des robots ménagers et de tout ce qui concerne la vie courante. Ainsi les œuvres Pop célèbrent les noces de l’art et de la culture populaire.
C’est ce que manifeste l’art de Wesselmann qui débute la peinture à la fin des années 1950, à une époque où pourtant l’art abstrait prédomine aux États-Unis. Lui s’intéresse au vocabulaire iconographique de son temps, incorporant dans ses œuvres de la publicité, des panneaux d’affichage, des images et même des objets. S’il prend pour thèmes des genres classiques de la peinture tels la nature morte, le nu, le paysage, il les traite d’une manière très originale, à mi-chemin entre la peinture et la sculpture. Dans certaines compositions, il incorpore même des lumières, des sons, des vidéos. Ses œuvres les plus spectaculaires, ses Standing Still Lifes, sont à la croisée de la peinture et des installations.
Il fallait bien les quatre niveaux de la Fondation Louis Vuitton pour présenter une telle exposition. Elle commence avec quelques œuvres emblématiques des années 1950-1960 d’artistes tels Roy Lichtenstein, Marjorie Strider, Andy Warhol et quelques autres, autour de celles de Wesselmann. On y voit des installations spectaculaires comme celle de Yayoi Kusama, Self-Obliteration (1966-1974), des objets gigantesques comme ces interrupteurs de Claes Oldenburg (Light Switches – Hard Version, 1964) ou cette Fiat 128 compressée et peinte de Sylvie Fleurie (Skin Crime 3 (Givenchy 318), 1997).
Viennent ensuite des «Natures mortes», mais ces Still Lifes, souvent faits avec des affiches ou des  panneaux publicitaires, prennent des proportions gigantesques comme cette orange (Still Life #44, 1964), ce sandwich (Still Life #33, 1963) ou cette pomme (Still Life #29, 1963). L’utilisation d’objets du quotidien dans les œuvres de Wesselmann fait écho au mouvement Dada et en particulier à la fameuse Fontaine (1917) de Marcel Duchamp, un simple urinoir acheté dans le commerce et présenté comme une œuvre d’art, ready-made. ... (Lire la suite).


 

 
 
THÉÂTRE
   
 
SPECTACLES
   
 
CINÉMA
   
 
EXPOSITIONS
   
 
OPÉRAS
   
 
DANSE
   
 
CONCERTS
(musique classique)
   
 
CONCERTS
(sauf musique classique)
   

 
  Spectacles Sélection
13 chemin Desvallières
92410 Ville d'Avray
  Les articles complets sont disponibles sur notre site spectacles-selection.com.

Si vous n'êtes pas abonné à cette newsletter, vous pouvez demander à la recevoir gratuitement en cliquant sur le lien suivant : www.spectacles-selection.com/abonnements

Vous êtes inscrits dans notre fichier d’envoi suite à une demande de votre part ou parce que d’autres personnes ont pensé que notre Lettre était susceptible de vous intéresser. Pour vous désabonner, cliquer ici : www.spectacles-selection.com/desabonnement