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 ADOLFO WILDT (1868-1931)Le dernier symboliste
Article 
              publié exclusivement sur le site Internet, avec la Lettre 
              n° 384du 
              15 juin 2015
 
 
 ADOLFO WILDT (1868-1931). Le dernier symboliste. 
              C’est un sculpteur italien à découvrir car ses liens avec Margherita 
              Sarfatti, maîtresse de Benito Mussolini et les commandes et honneurs 
              officiels qu’il reçut de l’administration fasciste ont largement 
              contribué à son oubli. Et pourtant ce fut l’un des artistes les 
              plus fascinants pour ses contemporains qui admiraient la virtuosité 
              de son travail, due à l’exercice durant plusieurs années du métier 
              de praticien pour d’autres sculpteurs.Le parcours de l’exposition se déroule en six sections selon un 
              ordre chronologique qui nous permet d’avoir un aperçu complet de 
              son art avec soixante sculptures, esquisses et médailles, trente-quatre 
              dessins et œuvres graphiques et des photographies anciennes de ses 
              œuvres disparues ou inamovibles tels des monuments funéraires. A 
              côté de ses réalisations, les commissaires ont disposé des moulages 
              de sculptures antiques (Laocoon, Torse de Psyché), des peintures 
              de la Renaissance (Pieta) et des œuvres contemporaines (Klimt, 
              Casorati, Rodin) pour évoquer la variété de ses sources et références 
              et le contexte artistique contemporain.
 Dans la première salle, « Sous l’œil des maîtres » on voit ses premières 
              œuvres, dont le style oscille entre naturalisme et classicisme. 
              Parmi celles-ci, mentionnons L’Homme qui se tait (plâtre, 
              1899), Les Orateurs (plâtre, 1905-1909), Le Croisé (bronze 
              d’après un modèle de 1906), Vir temporis acti dit aussi l’Homme 
              du temps passé (bronze, 1921, Musée d’Orsay), seule œuvre de 
              cet artiste acquise, en 2013, par une institution française et le 
              Portrait de Franz Rose (marbre, 1913). Ce dernier est un 
              hommage à ce mécène prussien qui versa une pension à Wildt de 1894 
              à 1912, année de sa mort, lui assurant ainsi une certaine aisance 
              matérielle et la liberté de créer en échange du premier exemplaire 
              de chacune de ses sculptures.
 Dans la deuxième salle, « La poésie du clair-obscur », consacrée 
              à la période qui a suivi la profonde dépression traversée par Wildt 
              entre 1906 et 1909, au cours de laquelle il détruisit plus qu’il 
              ne créa, nous sommes fascinés par des sculptures aux traits torturés. 
              Citons en particulier Masque de la douleur dit aussi Autoportrait 
              (marbre, 1909), Le Prisonnier dit aussi le pendu (marbre, 
              1915), Masque de l’idiot dit aussi l’Idiot (en deux versions, 
              bronze sur marbre et marbre sur bronze, 1918). Certains de ces marbres 
              sont partiellement dorés et les commissaires mettent en regard une 
              œuvre d’un artiste de la Sécession, que Wildt connaît bien, Gustav 
              Klimt.
 Avec la troisième salle, « L’ascète du marbre », nous trouvons des 
              sculptures plus apaisées, aux formes épurées. La plupart sont d’inspiration 
              religieuse, même si l’iconographie de Wildt dans ce domaine est 
              très personnelle, mettant en pratique sa maxime « Une œuvre d’art 
              n’est pas faite pour les yeux, elle est faite pour l’âme ». Nous 
              avons ainsi L’Âme et son habit (marbre, 1916), Lux dit 
              aussi Lumière (plâtre, 1920), Bénitier dit aussi Fontaine 
              sainte (mosaïque, bronze doré et onyx, 1921), Un Rosaire 
              - MCMXV (plâtre partiellement doré, 1917), Saint François 
              (marbre et auréole en bronze doré, 1926).
 Avec « La famille mystique », section présentée dans une salle circulaire, 
              Wildt réinvente le thème de la Vierge à l’enfant en particulier 
              avec cette Mère adoptive (plâtre, 1917), grandeur réelle, 
              montrant une femme défunte baisant la main de l’enfant qu’elle a 
              recueilli et adopté.
 La cinquième salle, « L’architecture des formes », la plus vaste, 
              présente la variété des productions de Wildt au lendemain de la 
              première guerre mondiale. On y voit des sculptures monumentales 
              comme ce Portrait de Benito Mussolini dit aussi Dux (bronze, 
              1923) ou ce Portrait de Pie XI (marbre partiellement doré, 
              1926), de nombreux portraits en marbre qu’il réalisait souvent à 
              partir de photographie, ne posant pas la ressemblance physique comme 
              une donnée intangible et absolue, ainsi qu’une partie de la série 
              de douze dessins de grand format des Grands jours de Dieu et 
              de l’Humanité (1925). Son ultime chef-d’œuvre, Parsifal dit 
              aussi Le pur fol ou Douce folie (bronze, 1930) clôt cette remarquable 
              rétrospective.
 La dernière salle « Deux élèves de talent : Fontana et Melotti » 
              présente des œuvres de ces deux artistes bien connus aujourd’hui. 
              Une exposition très intéressante qui permet de connaître un sculpteur 
              injustement oublié. Musée de l’Orangerie 1er. Jusqu’au 13 
              juillet 2015. Lien : www.musee-orangerie.fr.
 
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