TOUTÂNKHAMON
Le Trésor du pharaon

Article publié dans la Lettre n°484 du 24 juillet 2019



 
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TOUTÂNKHAMON. Le Trésor du pharaon. Le 5 novembre 1922, Howard Carter envoie le télégramme suivant à son mécène, Lord Carnarvon : « Nous avons enfin fait une merveilleuse découverte. Un splendide tombeau scellé encore intact. Il a été recouvert avant votre arrivée. Félicitations. » Après plus de sept ans de fouilles dans la Vallée des Rois, Howard Carter a découvert le tombeau d’un enfant pharaon mort à l’âge de 19 ans, fils d’Akhenaton, pharaon considéré comme hérétique pour avoir imposé le culte d’Aton, interdit les autres dieux et fait fermer leurs temples, dont le nom, Toutânkhamon, a été supprimé partout où il était écrit, y compris dans la liste des pharaons de la XVIIIe dynastie. Si le tombeau est le plus petit de la Vallée des Rois, son mobilier, quasiment intact, est le plus imposant jamais découvert, ce qui laisse à imaginer ce qu’étaient ceux des grands pharaons comme Thoutmosis III, Amenhotep III ou Ramsès II. Cette découverte fit le tour du monde, relança l’engouement pour l’égyptologie et rendit le nom de ce pharaon le plus célèbre de tous.
En 1967, le Petit Palais accueille les 45 objets de l’exposition « Toutânkhamon et son temps », dont une trentaine proviennent du tombeau. Le succès de cette manifestation est considérable. Avec un million deux cent quarante-et-un mille visiteurs, on parle de « l’exposition du siècle ». Aujourd’hui ce sont quelque 150 objets, tous issus de la tombe de Toutânkhamon, qui en contenait 5 398, qui ont fait le voyage à Paris avant de continuer dans neuf autres métropoles à travers le monde.
Si le fameux masque funéraire, clou de l’exposition de 1967, n’est pas du voyage, les objets présents aujourd’hui, dont soixante sortent d’Égypte pour la première fois, sont pour la plupart d’entre eux exceptionnels. Parmi ceux-ci on remarque la statue grandeur nature à l’effigie du roi montant la garde, que l’on pouvait voir à l’entrée du musée du Caire ; la statue colossale en quartzite usurpée par Horemheb, fondateur de la XIXe dynastie ; le lit funéraire en bois doré ; la statuette en bois doré de Toutânkhamon chevauchant une panthère ; une figurine d’Horus sous les traits d’un faucon solaire en bois doré ; un bouclier en bois doré représentant le roi sous les traits d’un sphinx piétinant les ennemis nubiens et un grand nombre de bijoux dont de magnifiques pectoraux. Les objets les plus fastueux sont certainement ce cercueil miniature canope à l’effigie de Toutânkhamon, qui sert d’affiche pour l’exposition, et ce naos en bois doré présentant des scènes de Toutânkhamon avec Ankhésenamon, sa sœur et épouse.
L’exposition est également spectaculaire dans sa présentation. Si la quasi-totalité des pièces sont dans des vitrines, l’éclairage à la fibre optique, permet de les voir sans problèmes et même sans être trop gênés par les autres visiteurs. Les cartels bilingues sont à la fois clairs, détaillés et intéressants. Ils nous expliquent comment se déroulaient les cérémonies de sépulture d’un pharaon et quelles étaient leur finalité. Des vidéos, une ambiance sonore adaptée, des projections d’agrandissements des petits objets exposés, rendent le parcours très vivant.
Après une introduction au moyen d’un film vidéo, les portes de la première galerie s’ouvrent découvrant une statue grandeur nature en diorite, le Dieu Amon protégeant Toutânkhamon. C’est l’un des chefs d’œuvres du musée du Louvre, qui s’associe ainsi à cette exposition. Les galeries suivantes présentent les armes et autres objets dont le roi aura besoin pour vivre dans le monde d’après et quelques-uns des dieux et déesses qui devront lui apporter leur protection.
Après une salle où trône le Roi Gardien mentionné plus haut, on pénètre dans la galerie de la Renaissance. C’est là que se trouvent les objets qui étaient présents sur la momie, tels les bandelettes d’or et de bijoux, les parures en or des doigts de ses mains et de ses pieds, les sandales en or, les pectoraux opulents dont un, en or et verre, représente l’oiseau Ba et bien sûr les Mains incrustées d’or tenant la crosse et le fléau, emblèmes du pouvoir royal. Une multitude d’autres objets sont exposés dans cette salle tels les vases canopes, une figure osirienne du roi et son sarcophage miniature, des chaouabtis sensés servir le roi dans l’au-delà, etc.
L’exposition se termine par un exposé sur la « deuxième mort » de Toutânkhamon, car son nom fut effacé, suivi d’un historique de la découverte de sa tombe par Howard Carter en 1922 et de l’exposition d’une nouvelle série d’objets trouvés dans cette « caverne d’Ali Baba » qu’était le sépulcre de ce roi. Parmi ceux-ci on remarque deux trompettes et un cistre, des pectoraux et autres bijoux, une boîte en bois avec 47 000 incrustations individuelles d’ivoire et d’ébène, et le fameux naos décrit plus haut. Une exposition magistrale et suffisamment aérée pour que l’on puisse voir tous les objets, même les plus petits, malgré la foule. Après leur périple mondial, toutes ces pièces prendront place dans le nouveau Grand Musée égyptien, près de la Pyramide de Khéops à Gizeh. R.P. Grand Halle de la Villette 14e. Jusqu’au 22 septembre 2019. Lien : expo-toutankhamon.fr.


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