SPLENDEUR DES HAN
Essor de l’Empire céleste

Article publié dans la Lettre n° 378
le 9 février 2015


 


SPLENDEUR DES HAN. Essor de l’Empire céleste. Cette exposition commémore le 50e anniversaire de l’établissement de relations diplomatiques entre la République française et la République populaire de Chine. A cette occasion, la Chine a prêté quelque 150 œuvres provenant de 27 musées situés dans neuf provinces. Parmi ceux-ci se trouvent 67 trésors nationaux, soit 45% des prêts, taux exceptionnel puisque le maximum habituel est de 30%.
Le parcours est divisé en trois parties décrivant la vie et la civilisation chinoise sous cette dynastie. Pendant quatre siècles (206 av. J.-C. - 220 apr. J.-C.), après l’unification du territoire, de l’écriture, de la monnaie et des poids et mesures, sous la dynastie précédente avec l’empereur Qin Shi Huangdi (règne 221-210 av. J.-C.), les Han assurèrent à l’empire une forme de stabilité politique, derrière la grande muraille, et de prospérité économique, contribuant à la formation de l’identité chinoise.
La première partie évoque les principaux acteurs du pouvoir. L’empereur tout d’abord qui se faisait inhumé dans de gigantesques tombeaux ressemblant à son palais avec des armées de serviteurs et de soldats en terre cuite polychrome. Dans le but de préserver ces sites, un seul de cette période a été fouillé. L’armée ensuite, dont les grands officiers étaient eux-aussi inhumés avec des soldats et des chars de terre cuite ou de bronze. Les notables enfin, dont les tombes ont révélé de luxueux objets comme de la vaisselle de métal incrusté ou des objets en matériaux précieux. On voit aussi l’un des rares linceuls de jade, récemment découvert, qui nous soit parvenu. Il était destiné à protéger le corps du défunt. Un orifice, au milieu du crâne permettait à l’âme de sortir.
La deuxième partie du parcours aborde les points forts de la prospérité économique de cette période avec le développement de l’agriculture, la naissance de la Route de la Soie et les relations avec les puissances voisines. On admire tout particulièrement un magnifique cortège de chars et de chevaux en bronze. Un commissaire nous explique, qu’en Chine, seules des copies sont exposées !
Enfin, la dernière partie évoque différentes thématiques associées à la civilisation chinoise à cette époque. L’architecture est présente avec des modèles réduits en terre d’édifices, comme ce grenier à cinq niveaux retrouvé dans une tombe. L’écriture utilise de nouveaux supports comme le tissu et le papier. Le monde religieux est abordé essentiellement à travers les coutumes funéraires, déjà évoquées, et la vie quotidienne, du moins pour les classes aisées, par des figurines : cuisinier, ensembles de musiciens et de danseuses aux longues manches, ainsi que par des textiles ou de la vaisselle de bois laquée pouvant s’emboiter, d’une grande ingéniosité.
Une exposition somptueuse, témoin d’un premier âge d’or dans cette Chine contemporaine de l’Epoque romaine. Musée Guimet 16e. Jusqu’au 1er mars 2015. Lien : www.museeguimet.fr.


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