Parcours en images de l'exposition

RIEKO KOGA
Never Starting Story

avec des visuels mis à la disposition de la presse,
et nos propres prises de vue

Parcours accompagnant l'article publié dans la Lettre n°507 du 16 septembre 2020




 
Musée Champollion, la façade aux mille lettres, P. di Sciullo 2007. Photo © Luc Boegly - Agence Moatti et Rivière.
 
Affiche de l'exposition.
Rieko Koga dans son atelier à Paris, décembre 2019. Photo © Sayuri Fujii.
Rieko Koga, un fil d’écritures

D'un geste rapide, assuré, presque frénétique, Rieko Koga trace, d'un fil noir sur le blanc immaculé du tissu ses pensées les plus profondes.
Après des études de stylisme à Tokyo puis Paris, Rieko Koga se tourne vers la création contemporaine. Elle rejoint toute une série d’artistes qui, depuis le début des années 1960, se sont emparé du textile comme médium. Longtemps dénigré car considéré comme du simple artisanat et relégué à un usage exclusivement féminin, l'art textile trouve aujourd'hui ses lettres de noblesse. La sensibilité de la matière, le lien créé par le fil ou encore l’héritage d’une technique offrant de nombreuses possibilités sont autant de pistes d’exploration pour ces artistes, avec cependant un point commun qui les rassemble, celui du rapport à l’intime et au personnel.

Chez Rieko Koga, cette intimité apparaît viscérale. La broderie, elle y est venue, petite déjà, en observant sa mère filer le sashiko, ce point traditionnel japonais ; puis à travers le senninbari, ce tissu blanc brodé par mille femmes que portaient les soldats japonais pour que la force et la chance les accompagnent. Elle y est venue aussi, parce qu’au Japon, la couture s’avérerait être un acte spirituel. Les points de couture sont réputés être dotés de pouvoirs magiques, ceux de sa mère la « protégeaient contre l’angoisse et la peur ». Ces points de couture, elle les conçoit comme autant de protections pour ceux qui en ont besoin. Mais ils sont aussi autant de questionnements et de

 
messages personnels que l’artiste se pose à elle-même. À la manière d'un journal intime, elle brode sur le tissu de lin ou de coton ses doutes, ses espoirs, ses réflexions. Les mots ainsi inscrits prennent vie. C’est dans son intériorité que l’artiste nous invite avec pudeur. Dans son rapport entre écriture et tissu, Rieko Koga s’inscrit dans une tradition ancienne qui lie historiquement, culturellement et sociologiquement le texte et le textile. Comme elle le fait remarquer, en japonais, « une broderie » et « un recueil de poésies » sont des homonymes. En français, « texte » et « textile » ont la même étymologie. Déjà chez les auteurs antiques, les termes de la couture sont employés comme métaphores de l’écriture. Cicéron par exemple, dans sa Correspondance, « tisse » ses lettres « avec les mots de tous les jours ». Au Moyen Âge, la tradition du texte-textile et des vers tissés est prégnante. Ces liens se retrouvent encore dans la littérature, on étudie la trame d'un texte, on déroule le fil de l’histoire…

Chez Rieko Koga, le tissu devient la page blanche et le fil se fait écriture, une écriture spirituelle, énigmatique, à la fois personnelle et universelle. Ce « fil immaculé » qui la guide qui la guide jusqu’à nous est également un lien, car son œuvre se conçoit comme un dialogue. Une discussion entre elle et nous est également une conversation intérieure car, par ses questionnements, ses réflexions et ses œuvres participatives, Rieko Koga nous pousse à nous interroger, à nous écrire à nous-mêmes, à nous livrer. Puis, avec ses fils d’écritures, elle brode nos histoires.


Texte du panneau didactique.
Scénographie avec l'œuvre de Rieko Koga: Future Diary, 2010. Broderie à la main sur coton. 1500 x 85 cm.
Elle a brodé sur cette toile 39 questions très simples, en imaginant son « grand futur » (voir aussi plus bas, l'oeuvre Il y a 39...).
 
Rieko Koga.
- Never Starting Story, 2019. Dimensions variables (à droite).
- Never Starting Story, histoire sans début, 2020. 44 x 32,5 cm (au fond à gauche).
- Never Starting Story, Story with No Beginning
, 2020. 43 x 31 cm (en bas à gauche).
Broderies à la main sur lin.
 
Rieko Koga. Written on the Page, 2019. 67 x 58,5 cm. Broderie à la main sur lin. Photo © Johanne Debas.
Rieko Koga. Behind the Words, 2020. Dimensions variables. Sculptures textiles.
 
Rieko Koga. Il y a 39…, 2013. 38 x 19 cm. Broderie à la main sur lin.
 
Rieko Koga. Lettre 2012, 2012. 110 x 11,5 cm. Broderie à la main sur lin.
Rieko Koga. Un vœu pour l’éternité, 2018. 900 x 250 cm (tissu). Structure sur bois. Broderie à la main sur lin, bois. Archives nationales.
Rieko Koga. Un vœu pour l’éternité, 2018, détail. Broderie à la main sur lin, bois. Archives nationales. © Rieko Koga.
 
Rieko Koga. Lettre à moi du future, 2020. 43 x 31 cm. Broderie à la main sur lin.
 
Rieko Koga. Fallen Letters, 2019. 50 x 42 cm. Broderie à la main sur lin.
Scénographie avec des œuvres de Rieko Koga.
 
Rieko Koga. Piece of the Night #6. Diamètre 40 cm. Broderie à la main sur châssis.
 
Rieko Koga. Stay with Me, 2019. 150 x 153 cm. Broderie à la main sur lin.
Rieko Koga. Dropping Words, 2019. Dimensions variables. Sculptures textiles (lin, laine)
 
Rieko Koga.
 
Rieko Koga.
Rieko Koga. Peace, 2016. 116 x 150 cm. Broderie à la main sur lin. Photo © Johanne Debas.
 
Rieko Koga. Storytelling, 2019-2020 (vues partielles). 900 x 120 cm. Broderie à la main sur lin.