LE POUVOIR DES FLEURS PIERRE-JOSEPH REDOUTÉ

Article publié dans la Lettre n° 434
du 3 juillet 2017


 
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LE POUVOIR DES FLEURS. PIERRE-JOSEPH REDOUTÉ. Assez souvent, lorsqu’il s’agit de montrer des tableaux de fleurs, on nous propose des peintures de Pierre-Joseph Redouté (1759-1840). En effet ce peintre, surnommé le « Raphaël des fleurs », incarne l’apogée de la peinture florale. Né à Saint-Hubert, dans les Ardennes belges, Redouté apprend la peinture dans les Flandres et en Hollande, avant de s’installer en 1783 à Paris, où il s’initie à l’observation botanique. Le Néerlandais Gérard Van Spaendonck, en charge de la collection du Roi, lui confie alors l’exécution de planches sur vélin. En 1792 il est dessinateur à l’Académie des sciences et illustre les ouvrages des naturalistes les plus célèbres. Joséphine Bonaparte qui collectionne des plantes de tous pays à la Malmaison lui commande des recueils. Il est alors très célèbre, participe au Salon et devient maître de dessin du Muséum en 1822. Ce dernier possède aujourd’hui la plus importante collection de dessins de Redouté dont on peut admirer quelques exemplaires, en trois accrochages successifs compte tenu de la fragilité de ces vélins.
La présente exposition comprend plus de 250 peintures, aquarelles, objets d’art et vélins, provenant de différents musées de France et de Belgique. Le parcours se déroule en quatre parties présentant aussi bien des œuvres de Redouté que d’autres artistes intéressés par la peinture de fleurs. Dans la première, « Pierre-Joseph Redouté, « Raphaël des fleurs » », nous avons un magnifique portrait de celui-ci, peint par son ami le baron Gérard, dont on admire aussi  Flore caressée par Zéphyr (1797), avec une déesse entourée d’une multitude de fleurs. Plusieurs aquarelles sur vélin de Redouté ainsi qu’une Vierge pastourelle assise dans une guirlande de fleurs (avant 1783) sont également dans cette salle, avec des tableaux de Gérard Van Spaendonck (Corbeille et vase de fleurs, 1785), de son frère Cornelis Van Spaendonck, de Fabre (Portrait du jeune Edgard Clarke, 1802) et de Prud’hon (Le Roi de Rome endormi, 1811).
Dans la salle suivante, « Du pinceau au burin, les facettes du talent de Redouté », nous voyons d’autres vélins de ce dernier. Ils demandent une grande dextérité car il faut appliquer l’aquarelle avec lenteur, par couches successives, avec une précision scientifique. Le vélin est obtenu à partir d’une peau de veau mort-né ou de veau de lait, qui met les nuances particulièrement en valeur. Pour ses publications, Redouté utilise la gravure au pointillé, technique complexe découverte peu auparavant en Angleterre, qui donne l’illusion du dessin.
Nous descendons ensuite dans la troisième salle « Fleurs et arts appliqués » où sont exposés, outre des tableaux et dessins, de nombreux objets tels qu’éventails, assiettes, porte-bouquets, pistolets à parfums, vases, broderies etc. On voit tout l’intérêt des représentations de fleurs pour ces artisans auxquels Redouté pensait quand il préparait cet album, inachevé, « destiné à l’enseignement dans les écoles spéciales, aux manufactures et aux applications industrielles en tous genres ».
Cela est particulièrement illustré dans la dernière salle, « De l’industrie au Salon », où sont exposées de magnifiques compositions florales signées Pierre-Joseph Redouté (Roses trémières, raisins et le lori cramoisi, 1836) où la présence d’un perroquet donne vie à cette vision mystérieuse, Antoine Berjon (Fleurs sur un fond blanc), Simon Saint-Jean (La Jardinière, 1837), Jean-François Bony (Projet pour un écran brodé, vers 1804-1805) et surtout Antoine Chazal avec son Hommage à Gérard Van Spaendonck (1831). Nous trouvons aussi dans cette salle de nombreux exemples de papiers peints somptueux, certains peints avec 19 couleurs. Une exposition très intéressante permettant de voir ou revoir l’hôtel Scheffer-Renan, fréquenté en son temps par le Tout-Paris intellectuel et artistique où l’on compte alors Delacroix, George Sand, Chopin, Liszt, Rossini, Tourgueniev, Dickens, Berlioz, Gounod, etc. R.P. Musée de la Vie romantique 9e. Jusqu’au 1er octobre 2017. Lien : www.vie-romantique.paris.fr.


 
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A FLEUR D’ATELIERS, parcours métiers d’art. En parallèle à l’exposition ci-dessus, on peut voir dans la cour et dans les différentes pièces du musée, une quarantaine d’œuvres contemporaines réalisées par vingt-six artistes utilisant toutes sortes de matériaux : argent, bronze, coton, émaux sur cuivre, grès, mosaïque, papier, plâtre, plume, porcelaine, silicone, soie, terre crue, verre, etc. Toutes ces œuvres évoquent plus ou moins le monde floral et témoignent de la vitalité des métiers d’art aujourd’hui. R.P. Musée de la Vie romantique 9e. Jusqu’au 1er octobre 2017. Lien : www.vie-romantique.paris.fr.


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