LE POUVOIR DES FLEURS
Chaumont-sur-Loire
26e festival international des jardins

Article publié dans la Lettre n° 434
du 3 juillet 2017


 
Pour voir le parcours en images du Festival des jardins, cliquez ici.

LE POUVOIR DES FLEURS. Chaumont-sur-Loire - 26e festival international des jardins. Lancé en 1992, ce festival des jardins est devenu un rendez-vous incontournable pour tous ceux qui aiment les jardins ou qui cherchent des idées pour eux-mêmes. Pour cette nouvelle édition, 25 équipes d’artistes, dont sept internationales, ont été invitées à mettre en œuvre leurs projets dans l’immense espace consacré à ce festival. Le parcours nous conduit d’un jardin à un autre. Chacun, isolé des autres par la végétation, nous surprend et nous révèle ses secrets. Selon ses goûts et ses attentes, chacun est plus ou moins sensible à telle ou telle réalisation. Le parcours en images, attaché à cet article, permet d’avoir une idée de ces jardins éphémères, sans que cela puisse remplacer leur visite.
Nous ne pouvons pas citer toutes les œuvres mais en voici quelques-unes, dans l’ordre du parcours, que nous avons particulièrement appréciées.
Le Pouvoir des sorcières (Corée) de Sung Hye Park et Byung-Eun De Gaulejac. C’est une maison ouverte avec ses meubles, ses portes, ses objets de toutes sortes, qui donne sur une pièce d’eau, le tout au milieu des fleurs.
Inspiration (France) de Anne Marlangeon et Michel Lopez. C’est une sorte d’atelier d’artiste qui s’ouvre sur un jardin. Des cadres vides permettent de voir ce jardin comme s’il était peint dans ces cadres. Une idée facile à mettre en œuvre !
L’Agora (France) de Justine Creugny, Clémence Mantouchet et Clémence Noury. Elles ont créé de vastes escaliers descendant jusqu’à une petite place où l’on peut s’asseoir. Le pourtour est surmonté de parasols multicolores apportant de la couleur dans cet univers à dominante verte, malgré les fleurs.
Le trône des fleurs (France) de Thibault Adam, Yoann Molard-Auclair et Rémi Boutin. Une passerelle en bois, posée sur un sol caillouteux où poussent quelques plantes tropicales, entourée de part et d’autre de larges bandes de type papiers peints, nous conduit jusqu’à une sorte de trône installé dans une brouette où l’on est fier de se faire photographier ! C’est un clin d’œil malicieux à « Game of Thrones ».
La planète en ébullition (France) de Alexis Tricoire. C’est l’une des œuvres les plus originales. Des sortes de petits volcans orange, dans le cratère desquels poussent des plantes tropicales, entourent une mare aux eaux bouillonnantes à laquelle on accède par une passerelle. Des sphères en métal irisé, où s’infiltre la végétation, sont disposées de manière aléatoire entre les volcans. Tout cela évoque plutôt bien les problèmes que rencontre notre planète avec le dérèglement climatique.
Les Belles aux eaux dormantes (France) de Sylvestre Lieutier. Le créateur de ce vaste espace fait cohabiter dans une pièce d’eau des nénuphars et des roses plantées dans des sortes de paniers. Les allées sont recouvertes de pierres roses. C’est très reposant.
Phoenix (France) de Nicolas Orgelet, Pierre Boissenin et Richard Stoebienia. Il s’agit d’une vaste construction en poutres noires entrecroisées, évoquant des ruines envahies par une végétation luxuriante au milieu desquelles on circule grâce à des passerelles.
Levant (Chine) de Tian Tian et Di Wang. On pénètre dans ce jardin en se frayant un passage dans une pièce où pendent de nombreuses cordes noires. Au milieu du jardin des miroirs déformants amusent les visiteurs.
Monochrome blanc (Italie) par 14 étudiants et enseignants de la Quasar Design University. Le projet, sur un plan très géométrique, est fait de « murs » végétalisés sur les deux faces d’où s’échappent d’abondantes fleurs blanches. Cela semble facile à reproduire dans son jardin, à plus petite échelle.
Pour compléter votre visite, outre le château de Chaumont, vous pouvez visiter le potager, situé à l’entrée sud, où l’on a bien du mal à trouver nos légumes habituels ; les divers bâtiments, tels que les grandes écuries, qui entourent la cour et dont certains font l’objet de décorations florales ; le festival d’art contemporain, dont les œuvres sont dispersées non seulement dans le château mais aussi dans l’immense Parc historique et dans les Près du Goualoup. R.P. Domaine de Chaumont-sur-Loire, 41. Jusqu’au 5 novembre 2017. Lien :www.domaine-chaumont.fr


 
Pour voir le parcours en images des Prés du Goualoup, cliquez ici.

Justement, si vous venez pour le festival des jardins, il ne faut pas manquer de visiter les Près du Goualoup. Là vous pouvez voir des jardins pérennes de toute beauté. Citons :
Carré et Rond (Chine) de Yu KongJiang. Une passerelle entourée de longs bambous peints en rouge serpente sur une pièce d’eau ombragée. L’effet est saisissant.
Hualu, Ermitage sur Loire (Chine) de Che Bing Chiu. On pénètre dans ce vaste jardin par un portail en bois qui le cache à notre vue. On découvre alors une vaste pièce d’eau, entourée de petits édifices pour se reposer, de collines, de cascades et de toutes sortes de fleurs. C’est un endroit absolument magnifique.
Les autres jardins tels que le jardin anglais, le jardin coréen ou le jardin japonais nous permettent de voir comment chaque peuple s’approprie la nature pour la domestiquer dans un petit espace.
Cinq œuvres appartenant à « l’exposition » d’art contemporain sont visibles dans les Prés du Goualoup. Outre un gigantesque Presse-citron végétal de Betty Bui ; un tout aussi gigantesque symbole de l’infini (Lien infini) entourant deux arbres, de Yamou ; un banc tarabiscoté sur lequel on n’ose pas s’asseoir (Banc délirant), lui aussi autour d’un arbre, de Pablo Reinoso, nous avons l’étrange figure de Chris Drury, Carbon pool, gigantesque amas de poutres de cèdre savamment disposées, formant un tourbillon qui semble absorber tout ce qui est autour. Une très agréable promenade loin des sentiers battus et des jardins traditionnels. R.P. Domaine de Chaumont-sur-Loire, 41. Jusqu’au 5 novembre 2017. Lien :www.domaine-chaumont.fr


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