PARIS ROMANTIQUE, 1815-1848

Article publié dans la Lettre n°484 du 24 juillet 2019



 
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PARIS ROMANTIQUE, 1815-1848. Après « Paris 1900, la Ville spectacle » (Lettre n°370), voici l’évocation de la capitale durant l’époque romantique. Le parcours nous fait découvrir les quartiers emblématiques de cette période en imaginant ce qu’aurait pu être une journée - bien remplie - en ce temps-là. Pour ce faire, Véronique Dolfuss, scénographe, a recréé le cadre et l’atmosphère de chacun de ces quartiers tandis que Sarah Scouarnec a conçu des éclairages différenciés selon les heures du jour et les espaces, intérieurs ou extérieurs. C’est du grand art !
Nous entamons donc notre promenade par le Palais des Tuileries, résidence royale durant la période, occupée par Louis XVIII, Charles X et enfin Louis-Philippe Ier. Les commissaires nous présentent, dans quatre « intérieurs » différents des œuvres en relation avec des personnages populaires de la famille royale tels la duchesse de Berry, le prince héritier Ferdinand-Philippe et sa sœur Marie d’Orléans, une artiste de talent.
La journée se poursuit non loin de là avec le quartier du Palais-Royal. Les scénographes ont restitué grandeur nature les vitrines de quelques-unes des boutiques de la galerie d’Orléans. Outre des robes et redingotes prêtées par le Palais Galliera, nous admirons les objets présentés par les marchands de verreries et cristaux, coffres à ouvrages et objets de tabletteries, bronzes et pendules, chapeaux, « étoffes de goût pour gilet », col & cravates – bretelles, etc. Il y avait aussi dans ce quartier de grands restaurants comme Véry, Véfour ou Les Trois Frères Provençaux dont on voit le menu, époustouflant avec ses centaines de plats.
Ensuite nous allons faire un tour au Salon. Cette incontournable manifestation pour tout artiste désireux de se faire connaître se tenait chaque année au Louvre dans le Salon carré, d’où son nom. Les commissaires ont accroché aux murs, les uns au-dessus des autres, une multitude de tableaux, comme cela se pratiquait à l’époque, et placé au centre de la salle des sculptures. Toutes ces œuvres ont figuré aux Salons. Exposés ici, nous avons des tableaux de Delacroix, Girodet, Vernet, pour ne citer que les artistes les plus connus.
L’époque romantique est marquée par le succès de Notre-Dame de Paris de Victor Hugo, qui met au goût du jour l’intérêt pour le Moyen-Âge et l’art gothique. Les personnages du roman inspirent artistes et artisans comme on le voit avec La Esméralda, un tableau de Charles de Steuben (1839) ou ces pendules en forme de cathédrale.
La section suivante, « 1830, le Paris des révolutions », évoque les Trois Glorieuses du 27 au 29 juillet 1830 et aussi la création de deux œuvres qui firent sensation la même année, Hernani de Victor Hugo et la Symphonie fantastique d’Hector Berlioz. Leurs manuscrits originaux sont présentés ici.
Nous allons ensuite au Quartier latin, évoqué par des tableaux de grisettes, « jeune-fille qui a un état, couturière, brodeuse, etc., et qui se laisse facilement courtiser par les jeunes gens » selon Littré, de petits savoyards, de la vie bohème et de bals publics.
Délaissant ce quartier populaire nous retournons sur la Rive droite dans les quartiers de la Chaussée d’Antin et de la Nouvelle Athènes.  Le premier est celui de la haute banque et des nouveaux riches. Le second est celui d’artistes, acteurs, musiciens et écrivains en vue comme Géricault, Vernet, Isabey, Scheffer, Talma, Mlle Mars, George Sand, Chopin, Dumas etc.
La journée se termine sur les Grands Boulevards. À partir de la Madeleine, nous avons une succession de magasins de luxe, de restaurants réputés - Café de Paris, Maison Dorée, Café Riche, Tortoni, etc. – et de théâtres subventionnés : Opéra, Théâtre-Italien, Opéra-Comique et, un peu excentré, Théâtre-Français. Au boulevard Saint-Martin commence la zone des théâtres populaires avec ses huit théâtres et ses cinquante marchands en plein vent, baptisé « boulevard du crime » tant le sang des mélodrames s’y déversait sur scène ! Tout cela est évoqué par des documents et des tableaux et sculptures représentant ces théâtres et les comédiens, comme la troupe de la Comédie Française, chacun dans le costume de son personnage favori.
En guise d’épilogue, pour évoquer la fin de cette période qui se termine par la révolution de 1848, l’abdication de Louis-Philippe le 24 février et l’élection de Louis-Napoléon Bonaparte au mois de décembre, nous avons le bureau de Louis-Philippe aux Tuileries et le manuscrit original de L’Éducation sentimentale de Flaubert, qui raconte cet épisode.
Le visiteur est invité ensuite à se rendre dans l’ancienne demeure du peintre et sculpteur Ary Scheffer (1795-1858), occupé aujourd’hui par le musée de la Vie romantique de la Ville de Paris qui propose, avec une centaine d’œuvres, une immersion au cœur des salons littéraires de l’époque. R.P. Petit Palais 8e. Jusqu’au 15 septembre 2019. Lien: www.petitpalais.paris.fr.


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