PARIS HAUTE COUTURE

Article publié dans la Lettre n° 353
du 15 avril 2013


PARIS HAUTE COUTURE. La présente exposition, organisée par le musée Galliera durant les travaux de remise aux normes sécurité et accessibilité de celui-ci, a pour ambition de montrer ce qu’est la haute couture et ce qu’elle a apporté à Paris.
Pour ce faire, dans une scénographie très réussie de Renaud Piérard, les organisateurs ont réuni une centaine de créations retraçant 150 ans d’histoire de la mode, accompagnées d’accessoires et de documents divers. Les robes exposées, dont beaucoup sont somptueuses, témoignent bien de l’évolution des dessins, des styles, des matériaux, utilisés depuis Charles Frederick Worth, considéré comme le premier grand couturier, qui ouvre sa maison en 1858, jusqu’à Christian Lacroix qui ferme la sienne en 2010.
A partir de 1945, seules les maisons appartenant à la Chambre syndicale de la haute couture ont droit à cette appellation. Pour faire partie de cette chambre il faut avoir son propre atelier, réaliser à la main des vêtements sur mesure et uniques, et participer à deux défilés ou plus par an, en présentant au moins 75 modèles. En 2001 la réglementation s’est assouplie pour favoriser l’entrée de nouveaux membres. Il n’est plus nécessaire d’avoir son propre atelier et l’entrée se fait sur des critères de parrainage et d’élection. Néanmoins seule une vingtaine de maisons font de la haute couture.
Ce que l’on voit bien, en examinant ces robes et autres vêtements et accessoires présentés dans cette exposition, c’est l’originalité des matériaux, des étoffes, des motifs et surtout la finition extraordinaire de ceux-ci, qui saute aux yeux, même pour un profane. Ces objets sont réellement des œuvres d’art, il n’y a plus de doute là-dessus, et leur rareté renforce cette évidence.
On l’a vu, un vêtement de haute couture est un assemblage complexe d’étoffes et de matériaux de toutes sortes. Ceux-ci sont le fruit du travail de maisons spécialisées telles que les brodeurs, les plumassiers (plus que 3 aujourd’hui contre 425 en 1919), les plisseurs (20 aujourd’hui contre 150 en 1950), les paruriers floraux comme la maison Guillet, fondée en 1896, et aussi des cristalliers comme Swarovski, qui sponsorise cette exposition et qui a mis au point toutes sortes d’éléments décoratifs pour les grands créateurs, de Worth à Karl Lagerfeld.
Aujourd’hui ce sont encore 7600 entreprises qui travaillent à Paris pour la mode, employant 60.000 personnes, à comparer aux 500.000 ouvriers des ateliers de confection et de fabriques d’accessoires (broderie, ganterie, dentelles, etc.) qu’il y avait en 1930. Hôtel de Ville de Paris - Salle Saint Jean 4e. Jusqu’au 6 juillet 2013. Pour voir notre sélection de visuels, cliquez ici. Lien : www.paris.fr/haute-couture

A l’occasion de cette exposition, les éditions Skira Flammarion publient, sous le titre Paris haute couture, un magnifique ouvrage, très illustré, qui est plus qu’un simple catalogue. Sous la direction des commissaires de l’exposition, Olivier Saillard et Anne Zazzo, il retrace l’histoire de la haute couture depuis les années 1900 jusqu’à nos jours, avec de nombreux documents et une multitude de commentaires. 288 pages, 39,90 euros.


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