PAKISTAN. TERRE DE RENCONTRE
(Ier - VIe siècles). Les arts du Gandhâra

Article publié dans la Lettre n° 314


PAKISTAN. TERRE DE RENCONTRE (Ier-VIe siècles). Les arts du Gandhâra. Après Bonn, Berlin et Zurich, ce magnifique ensemble de 191 pièces est présenté à Paris sous ce titre évoquant la « rencontre », souhait formulé par ses organisateurs pour l’actuel Pakistan, comme c’était le cas au début de notre ère. Les objets trouvés au cours de fouilles menées depuis 1830 ont mis au jour des sculptures d’un style étrange, qualifié d’art gréco-bouddhique par le français Alfred Foucher, en 1900. En effet le bref passage d’Alexandre le Grand dans la vallée de l’Indus (325-326 av. notre ère) a laissé des traces et l’on trouve ainsi des chapiteaux corinthiens et des motifs typiquement grecs. Cette imprégnation a été suffisamment forte pour que les artistes s’en inspirent encore dans les premiers siècles de notre ère pour représenter le Bouddha, les boddhisattva et les grands thèmes bouddhiques. « L’artiste gandharien était grec par son père et par la-même sculpteur, mais indien par sa mère et par la-même bouddhiste » (Alfred Foucher, 1922).
L’exposition, dont il faut souligner la qualité de la présentation et celle des cartels décrivant chacune des pièces présentées, nous conduit d’une manière chronologique des stupas et reliquaires, objets des premières fouilles, jusqu’à la fin de cet art du Gandhâra avec les reliefs de la vallée du Swat.
Le propos n’est pas d’expliquer mais simplement de montrer quelques-unes des plus belles œuvres de cette période, généreusement prêtées par les six principaux musées du Pakistan (Karachi, Taxila, Lahore, Swat, Peshawar et Université de Peshawar), toutes issues des sites de la vallée du Swat et de Zar Dheri. Tandis que les fouilles dans la vallée du Swat suggèrent une évolution générale du monde parthe qui se fait peu à peu plus orientalisant, celles de Zar Dheri mêle de façon curieuse influences occidentales (plutôt de style romain) au symbolisme indien. Le visiteur se laissera donc conduire de salle en salle en admirant ces fabuleux trésors et en particulier ces bas reliefs finement sculptés, aux multiples personnages, évoquant la vie de Bouddha. Une exposition exceptionnelle à ne pas manquer dans le contexte pakistanais troublé actuel. Musée Guimet 16e. Jusqu’au 16 août 2010. .Pour voir notre sélection de visuels, cliquez ici. Lien : www.museeguimet.fr.


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