Parcours en images et en vidéo de l'exposition

OCÉANIE

avec des visuels mis à la disposition de la presse,
et nos propres prises de vue


Parcours accompagnant l'article publié dans la Lettre n°477 du 17 avril 2019



1 - Préambule
Entrée de l'exposition. Photo Vincent Mercier.
Introduction

Il y a 40 000 ans environ, des hommes franchissent pour la première fois le bras de mer qui sépare les plaques continentales de Sunda (Asie) et de Sahul, comprenant la Nouvelle-Guinée actuelle. En période glaciaire, le niveau de la mer est bas et permet la progression de ces chasseurs-cueilleurs, qui se déplacent à pied ou à bord de radeaux. Entre 8000 et 4000 avant J.-C., une nouvelle vague de peuplement s’amorce en Asie du Sud-Est ; jusqu’au 13e siècle de notre ère, des peuples de langues austronésiennes s’en vont en pirogue à la conquête du Pacifique.
Vers 1300, toutes les îles sont atteintes, de la Nouvelle-Guinée à l’île de Pâques, d’Hawaii à la Nouvelle-Zélande. Peu à peu, les sociétés « océaniennes » s’adaptent à ces terres éparses et contrastées devenues autant de lieux d’appartenance.
L’exposition Océanie invite à prendre la mesure de leur diversité et de ce qui les réunit. Elle présente les arts, l’histoire et les interactions d’une région du monde qui couvre près d’un tiers de la surface du globe.
En Océanie, l’eau relie les peuples au moins autant qu’elle les sépare. Les échanges sur et entre les îles et l’exploitation des ressources propres à chaque archipel expliquent la longue tradition d’innovations qui caractérise jusqu’à nos jours les arts du Pacifique. Ce dynamisme est au coeur de l’exposition. Son propos révèle aussi le regard occidental porté sur ces cultures et sur ces oeuvres, depuis les voyages du capitaine Cook (1768-1779) jusqu’à l’avènement des arts contemporains.


 
Texte du panneau didactique
 
Sculpture de deux figures doubles et d’un quadrupède. Recueillie par le capitaine James Cook entre avril et juillet 1769. © Reproduit avec la permission du Musée d’Archéologie et d'Anthropologie de l’Université de Cambridge.
Scénographie. Photo Vincent Mercier.
Scénographie avec Kiko Moana. © Collectif Mata Aho. © Royal Academy of Arts, London. Photo Vincent Mercier.


2 - Voyages et navigation

Scénographie

Voyages et navigation

Océan, lagons et rivières fournissent aux peuples d’Océanie une grande partie de leurs ressources et enrichissent leur imaginaire. Du crocodile primordial du Moyen Sepik en Nouvelle-Guinée aux légendes évoquant la naissance des îles sorties des eaux et séparées du ciel par les dieux à Hawaii ou en Nouvelle-Zélande, l’eau est partout le lieu d’origine. Élément de la création, elle relie aussi les hommes au royaume des morts, des esprits et des individus à naître.

Pour les habitants de certaines îles, la mer et les rivières sont également perçues comme des chemins, maintes fois parcourus. Les arts de la navigation révèlent une connaissance approfondie des courants, des vents, des astres et du mouvement saisonnier des espèces. Leur maîtrise rend possible les longues traversées en pleine mer.

Jusqu’à nos jours, les pirogues, dont les proues, les poupes et les pagaies sont autant d’emblèmes, jouent un rôle clé dans l’expression de l’identité des peuples. Destinées aujourd’hui aux déplacements entre les îles, aux échanges et à la pêche, ces embarcations étaient autrefois aussi utilisées lors des guerres. Véhicules des hommes, des défunts voire des dieux, elles évoquent de nos jours encore le voyage entre les mondes.

 

Texte du panneau didactique
 
Sabi ou savi, bouclier de pirogue avec une proue en forme de
crocodile
.
© Museum der Kulturen, photo Peter Horner
Scénographie. Photo Vincent Mercier.
 
Pagaie sculptée. © Musée de Boulogne-sur-Mer. Photo Xavier Nicostrate.
 
Hameçon, XVIIIe siècle. Archipel d'Hawaï. Hameçon pour pêche à la traine, XVIIIe siècle. Îles de la Société, Polynésie Française. Hameçon, XVIIIe siècle. Îles de la Société, Polynésie Française.
Scénographie avec, au premier plan, Wuramon « pirogue des âmes », milieu du XXe siècle.
Peuple Asmat, Papouasie occidentale.Photo Vincent Mercier.
 
Lagim et tabuya, brise-lames et proue d'une pirogue, début du XXe siècle. Iles Trobriand, Papouasie-Nouvelle-Guinée. Musée du Quai Branly Jacques Chirac.
 
Wuramon « pirogue des âmes », détail, milieu du XXe siècle. Peuple Asmat, Papouasie occidentale. Photo Vincent Mercier.
Scénographie avec, au premier plan, pirogue à balancier, avant 1900. Wuvulu, Papouasie-Nouvelle-Guinée. Photo Vincent Mercier.
 
Vitrine avec cartes de navigation (XIXe siècle), charme météorologique d'un navigateur (fin XIXe siècle), hameçons (XVIIIe siècle), relief en pierre d'une maison commune (XIXe siècle). Photo Vincent Mercier.
 
Carte de navigation, XIXe siècle. Iles Marshall. Bois, fibres végétales, coquillages. Musée du Quai Branly Jacques Chirac.


3 - Ancrage et communauté

Scénographie. Photo Vincent Mercier.

Ancrage et communauté

Le peuplement des îles du Pacifique se poursuit jusqu’au 13e siècle, et peut-être même au-delà. De cette époque, les populations océaniennes ont conservé une partie des liens noués au cours des voyages ancestraux. Par la suite, ces liens se renforcent et se transforment à la faveur de nouvelles rencontres, à des fins d’échange ou de conquête.

Sur les territoires nouvellement conquis, chaque société met en place des pratiques spécifiques qui lui permettent de consolider sa communauté. Dans de nombreuses régions, les espaces naturels qui constituent les îles – ruisseaux, forêts, montagnes – et ceux qui les entourent – lagon, récifs, haute mer, cieux – sont investis d’une dimension spirituelle.

Les pratiques architecturales définissent différents espaces pour les hommes et pour les femmes. Ceux-ci trouvent ainsi la place qui leur revient dans un environnement peuplé d’êtres de toutes sortes avec lesquels ils sont amenés à entrer en relation. Les grandes maisons et les enceintes à usage communautaire reflètent les hiérarchies sociales et les pratiques cérémonielles de chaque groupe. Dans ces édifices, des éléments peints ou sculptés rappellent les figures ancestrales ou mythiques qui fondent l’identité du groupe. Des murs de pierres ou des platesformes surélevées délimitent les lieux sacrés ou tabous, où le contact avec les dieux, les esprits des morts et ceux de la nature est favorisé.

 

 

Texte du panneau didactique
 
Sculpture de façade, Dilukai, fin du XIXe ou début du XXe siècle. Palaos. Bois, pigments. Linden-Museum Stutgart.
 
Figure d'homme et de poisson, fin du XIXe ou début du XXe siècle. Village d'Aséi, Lac Sentani, Papouasie occidentale. Bois, pigments. © Museum der Kulturen Basel, photo Omar Lemke.
 
Sculpture de pignon avec figure émaciée et oiseau hybride, fin du XIXe ou début du XXe siècle. Village d'Aséi, Lac Sentani, Papouasie occidentale. Bois, pigments. © Museum der Kulturen Basel, photo Peter Horner.
Scénographie avec, au premier plan, fronton sculpté, milieu du XIXe siècle. Ugi, îles Salomon. Photo Vincent Mercier.


4 - Dieux et ancêtres

Scénographie. Photo Vincent Mercier.
Dieux et ancêtres

Les sculptures les plus connues du Pacifique sont des représentations d’êtres transcendants, qualifiés d’ancêtres, de héros légendaires ou de divinités. Plus que de simples images, ces réceptacles sont destinés à accueillir l’essence divine ou ancestrale afin d’attirer les forces nécessaires à la prospérité de la communauté et de certains individus.

Dans les mythes auxquels de tels objets se rattachent, les énergies en jeu, tantôt bienfaisantes, tantôt menaçantes, sont difficilement maîtrisables par les hommes. Des rites visaient autrefois à les canaliser. Si la conversion au christianisme entraine la disparition de la plupart de ces rituels, le respect dû aux ancêtres et à ces forces s’est, lui, largement perpétué.

Les habitants du Pacifique mobilisent une variété considérable de formes et de matériaux pour entrer en contact avec ces entités et leur rendre hommage. De nombreuses oeuvres présentées évoquent aussi une filiation généalogique entre les dieux, les ancêtres et les hommes. Cette filiation est notamment représentée par la répétition de motifs naturalistes (personnages) ou stylisés (zigzags).
 
Texte du panneau didactique
 
Crochet à double figure., fin du XVIIIe ou début du XIXe siècle. Hauteur : 12, 5 cm (sans le fil). Ivoire de baleine, perles de verre, fibres. © Reproduced by permission of University of Cambridge Museum of Archeology & Anthropology.
Scénographie. Photo Vincent Mercier.
 
Pilotis, fin du XIXe ou début du XXe siècle. Village de Doyo, Lac Sentani, Côte septentrionale de la papouasie occidentale. Bois. Nationaal Museum van Wereldculturen, Amsterdam. Photo Vincent Mercier.
 
Figure à crochets. © musée du quai Branly - Jacques Chirac, photo Thierry Ollivier, Michel Urtado.
 
Pupitre ou « tabouret » d'orateur, milieu du XXe siècle. Village de Kabriman, région du Moyen-Sepik, Papouasie-Nouvelle-Guinée. Museum der Kulturen Basel. Photo Vincent Mercier.
 
Sculpture faîtière. © musée du quai Branly - Jacques Chirac, photo Claude Germain.
Scénographie. Photo Vincent Mercier.
 
Poteau de maison cérémonielle ou d'abri sacré, XIXe ou début du XXe siècle. Makira, Île Salomon. Bois. © musée du quai Branly - Jacques Chirac, photo Claude Germain.
 
Poupou, sculture murale, 1840-1860. Te Arawa, Maori, Nouvelle-Zélande. Bois, yeux incrustés de coquillages haliotis (paua). The British Museum, Londres.
Scénographie. Photo Vincent Mercier.
 
Figure Uli, début du XXe siècle. Centre de la Nouvelle-Irlande, archipel Bismarck, Papouasie-Nouvelle-Guinée. Bois, pigments (notamment chaux et suie), coquillages, fibres végétales. Nationaal Museum van Wereldculturen, Amsterdam.
 
Figures masculine et féminine, fin du XIXe ou début du XXe siècle. Île Krankat. Papouasie-Nouvelle-Guinée. Bois, pigments. © Linden-Museum Stuttgart.
Scénographie. Photo Vincent Mercier.
 
Ti'i, image d'un dieu à deux têtes, début du XIXe siècle. Tahiti, îles de la Société, Polynésie Française. Bois de cordia. The British Museum, Londres.
 
Figure féminine tatouée. © Museum Fünf Kontinente, Munich, photo: Marianne Franke.
Scénographie. Photo Vincent Mercier.
 
Statue de divinité identifiée comme A'a, fin du XVIe ou XVIIe siècle. Rurutu, îles Australes. Bois de santal. The British Museum, Londres.
 
Sculpture anthropomorphe. © musée du quai Branly - Jacques Chirac, photo Claude Germain.


5 - Rituel et performance

Scénographie. Photo Vincent Mercier.
Rituel et performance

La vie des sociétés d’Océanie est ponctuée d’événements cérémoniels, dont le rythme et les modalités varient selon les préoccupations de chaque communauté. Leur préparation peut mobiliser les groupes pendant de longs mois, voire des années. Ruptures dans le quotidien, ces manifestations participent de la cohésion sociale et ont une fonction identitaire essentielle.

Autrefois, la guerre avait également une dimension esthétique, comme le montrent les armes et autres objets d’apparat utilisés à la fois au combat et dans un certain nombre de danses et de rituels. Les activités guerrières étaient à l’intersection de préoccupations collectives plus larges, visant à l’équilibre des forces entre le monde des morts et celui des vivants.

Le corps, orné de costumes éphémères, de parures ou de masques, éloquents de par leurs formes et leurs matériaux, est un instrument clé de ces manifestations toujours accompagnées de musique. Les danses et les mouvements mettent aussi en valeur ces ornements corporels pérennes que sont les scarifications et les tatouages. Enfin, il faut penser les arts cérémoniels d’Océanie comme des expériences esthétiques et sensorielles complexes où sont mis en jeu des dispositifs visuels (matières, reflets, couleurs), auditifs (percussions, bruissements) et olfactifs (huile de coco parfumée, feuilles froissées).

 

Texte du panneau didactique
 
He Kōrero Pūrākau mo Te Awanui o Te Motu. Story of a New Zealand River. © Michael Parekowhai © Wellington, collection du Museum of New Zealand Te Papa Tongarewa.
 
Bisj, poteau cérémoniel, milieu du XXe siècle. Village dAmborep, Papouasie occidentale. Bois, pigments. Nationaal Museum van Wereldculturen, Amsterdam.
 
Te otanga, armure, casque et trident. Armure : fibres de noix de coco, cheveux humains. Hauteur de cuirasse : env. 102 cm ; longueur de l'ensemble : 165 cm. Casque : peau de poisson, diamètre : env. 20 cm. Trident : bois de cocotier, dents de requin, cheveux humains, fibres de palmier, feuille de palmier. Hauteur : env. 117 cm. © Reproduit avec la permission du Musée d'Archéologie et d'Anthropologie de l'Université de Cambridge. Photo Vincent Mercier.
Scénographie. Photo Vincent Mercier.
 
Masque Kavat, 1890-1913. Peuple Baining, Nouvelle-Bretagne, Papouasie-Nouvelle-Guinée. Fibres, rotin, étoffe d'écorce, pigments. Museum der Kulturen Basel.
 
Coiffe, début du XXe siècle. Peuple roro, île Yule, Papouasie-nouvelle-Guinée. Fibres, plumes, coquillages, 240 x 200 cm. © Collection Nationaal Museum van Wereldculturen, Amsterdam.
Scénographie. Photo Vincent Mercier.
 
Bouchon de flûte, début du XXe siècle. Nouvelle-Guinée. Bois, plume de casoar, dents, coquillages, écaille de tortue, fibres végétales, pigments. Museum der Kulturen Basel. Photo Vincent Mercier.
 
Figure sculptée représentant l'esprit Tabavaliliu, XIXe siècle. Nouvelle-Bretagne, Papouasie-Nouvelle-Guinée. Bois, pigments, fibres végétales. Museum für Völkerkunde Dresden.
Scénographie
 
Mark Adams (né en 1949). Chalfont Crescent, Mangere, South Auckland. Jim Taofinu'u. Tufuga Ta Tatau : Su'a Sulu'ape Paulo II, 30 juin 1985. Photographies cibachromes. Collection de l'artiste. Nouvelle-Zélande.


6 - Objets de valeur, objets d'échange

Scénographie

Objets de valeur, objets d'échange

Le rôle des échanges dans le maintien du lien social en Océanie est un des sujets de prédilection de l’anthropologie. La discipline y gagne ses lettres de noblesse avec les travaux de Bronisław Malinowski et de Marcel Mauss.

Dans le Pacifique, la relation est souveraine. Les dons et contre-dons qui sous-tendent les réseaux d’alliances s’inscrivent dans des cycles d’obligations rituelles qui s’étendent parfois sur plusieurs générations. Ils marquent les principales étapes de la vie : naissance, initiation, mariage, décès.

Le fait de réunir des matériaux précieux et exotiques, difficiles à obtenir et témoignant de partenariats puissants, est synonyme d’influence et de prestige. Leur accumulation dans la composition de certains objets de valeur assemblés lors de grands échanges cérémoniels en témoigne. Ce principe d'accumulation participe de l'esthétique de nombreuses oeuvres présentées dans cette partie de l'exposition.

Des savoir-faire élaborés ajoutent à la valeur des matières premières. Le travail de l’ivoire de cachalot, des coquillages, de l’écorce battue, des fibres végétales ou des plumes est le fait de spécialistes, femmes et hommes. Au fil du temps, ces pratiques ont évolué pour inclure de nouveaux matériaux, de nouveaux motifs et de nouvelles techniques.

 

Texte du panneau didactique
 
Monnaie, début du XXe siècle. Houaïlou (?), Nouvelle-Calédonie. Fourrure de chauve-souris, os de lézard, coquillages, fibres végétales. Musée du quai Branly - Jacques Chirac.
Vitrine avec coiffe, colliers et autres objets de valeur.
 
Taumi, plastron, fin du XVIIIe siècle. Îles de la Société, Polynésie Française. Fibres végétales, plumes, dents de requin, poil de chien. Courtesy National Museums Liverpool, World Museum.
 
Collier, avant 1909. Wuvulu, Papouasie-Nouvelle-Guinée. Vertèbres de requin, coquillages, perles de verre, fibres végétales. © Munich, Museum Fünf Kontinente, photo Nicolai Kästner.
Étoffe d'écorce, XIXe siècle. Aitutaki, Îles Cook. Étoffes d'écorce, pigments.
©
Reproduit avec la permission du Musée d'Archéologie et d'Anthropologie de l'Université de Cambridge.


7 - Rencontres

Scénographie. Photo Vincent Mercier.

Rencontres

À la faveur des interactions qui concernent d'abord les populations du Pacifique puis s'étendent au cours du XVIIIe siècle aux voyageurs venus d'Europe, la production artistique évolue. Elle s’enrichit de nouvelles formes, de nouveaux matériaux et de nouvelles techniques. Cette hybridation est constitutive des arts d’Océanie.

Le « contact » avec les Européens change néanmoins la donne. Il s’inscrit en partie dans des modes de fonctionnement préexistants, fondés par exemple sur l’échange. Mais les puissances européennes ont une ambition impériale qui, dans son ampleur et sa « force de frappe », n’a pas d’équivalent localement. Missionnaires chrétiens et colons ont le projet de transformer les îles et leurs habitants. Leur mission « civilisatrice» et économique se traduit par de nombreux drames et violences qui s’abattent sur les populations autochtones : introduction de maladies, abus sexuels, expropriations, travail forcé.

Pour de multiples raisons, certains habitants du Pacifique embrassent le changement. Ils rejoignent les équipages des bateaux de commerce et voyagent jusqu’en Asie ou en Europe. Beaucoup se convertissent au christianisme pour accéder à l’apprentissage de la lecture et de l’écriture ainsi qu’à la médecine
occidentale.

Dans ce contexte, à la fois plus globalisé et marqué par une ségrégation accrue, les oeuvres d’art racontent l’expérience coloniale et témoignent de phénomènes de résistance.


 

Texte du panneau didactique
 
Tene Waitere (1854-1931). Panneau Ta Moko, 1896-1899. Nouvelle Zélande. Bois, coquillage, peinture. Museum of New Zealand Te Papa Tongarewa, Wellington, Nouvelle-Zélande. Photo Vincent Mercier.
Vitrine avec, en haut, étoffe d'écorce peinte représentant l'église de Titikaveka, vers 1842-1846. Rarotonga, îles Cook.
 
Attribué à Patoromu Tamatea (actif de 1840 à 1870). Whakapakoko, « Vierge à l'enfant », milieu du XIXe siècle. Maori, Nouvelle-Zélande. Bois, coquillages. Auckland War Memorial Museum Tamaki Paenga Hira, Nouvelle-Zélande.
 
Crucifix, premier tiers du 20e siècle. Christ en croix. Le bas du corps du Christ ainsi que les pourtours de la croix sont peints en noir. © musée du quai Branly - Jacques Chirac. Photo Claude Germain.
 
Vitrine avec pagaie, massue, bambou gravé et pagaie de danse. Photo Vincent Mercier.
 
Aqo (actif de 1890 à 1910). Figure féminine, vers 1900. Simbo, Îles Salomon occidentales. Bois, pigments, fibres végétales. The National Museum of Ireland, Dublin.
 
Figures d'européens, fin du XIXe ou début du XXe siècle.
 
Figure féminine et Figure masculine, années 1950. Keenakap, Asmat central, Papouasie occidentale. Bois, pigments, fibres végétales. Nationaal Museum van Wereldculturen, Amsterdam.


8 - In pursuit of Venus (infected)

Vue générale de la salle de projection avec 4 vidéoprojecteurs. Le film défile de droite à gauche. Photo Vincent Mercier.
IN PURSUIT OF VENUS [INFECTED]

Dans cette oeuvre, l’artiste néo-zélandaise Lisa Reihana, se réapproprie l’une des représentations les plus explicites de l’Océanie telle que l’imaginent les Européens au début du 19e siècle : un papier peint panoramique intitulé Les sauvages de la mer Pacifique, créé par le français Jean Gabriel Charvet. Il est présenté au public pour la première fois lors de « L’Exposition des produits de I’industrie française » en 1806.

Ces scènes teintées d’un exotisme idéalisé s’inspirent en partie des récits de voyage du Capitaine Cook. Le titre de la vidéo, « À la poursuite de Vénus », y fait référence puisque l’Endeavour (1768-1771) avait pour mission de suivre le parcours de la planète Vénus à travers l’hémisphère sud. Mais le terme « Vénus » évoque aussi une certaine vision de la femme océanienne.

C’est le terme « infecté » qui révèle l’intention de l’artiste. Car ce paradis fantasmé est le théâtre de multiples drames. Parmi eux, la propagation rapide de maladies infectieuses, dont certaines sexuellement transmissibles, qui déciment les populations locales dès leurs premiers contacts avec l'Occident. Des acteurs et des animations permettent à Lisa Reihana de réintroduire le paramètre autochtone dans les récits de « découverte ». En grand format, elle recrée des scènes d’interactions possibles, et rappelle la complexité de ces rencontres qui ont irrémédiablement affecté les populations du Pacifique tout en stimulant l'imagination des Européens.

 

Texte du panneau didactique

 
Lien pour la vidéo.
Vue partielle de la projection de la vidéo. Photo Vincent Mercier.
In Pursuit of Venus [infected], 2015–17 (detail). Vue d'ensemble de la projection de la vidéo. © Image courtesy of the artist and ARTPROJECTS.
 
In Pursuit of Venus [infected], 2015–17 (detail). © Image courtesy of the artist and ARTPROJECTS.
 
In Pursuit of Venus [infected], 2015–17 (detail). © Image courtesy of the artist and ARTPROJECTS.
 
In Pursuit of Venus [infected], 2015–17 (detail). © Image courtesy of the artist and ARTPROJECTS.
 
In Pursuit of Venus [infected], 2015–17 (detail). © Image courtesy of the artist and ARTPROJECTS.
 
In Pursuit of Venus [infected], 2015–17 (detail). © Image courtesy of the artist and ARTPROJECTS.
 
In Pursuit of Venus [infected], 2015–17 (detail). © Image courtesy of the artist and ARTPROJECTS.


9 - Mémoires et défis contemporains

Scénographie. Photo Vincent Mercier.
Mémoires et défis contemporains

Dans de nombreuses langues océaniennes, la grammaire place le passé devant soi et le futur derrière. Dans cette configuration, le passé est le point de repère. C’est grâce à lui que l’on peut progresser vers un futur dont on ne sait rien.

Les pratiques funéraires et commémoratives fonctionnent de la même manière. Il s’agit de conserver quelque chose du passé, et de reconfigurer la société pour que, forte de son expérience, elle puisse continuer à prospérer. Un lien particulier avec ceux qui ont contribué à construire la communauté est souhaitable, en tant que source de pouvoir et de légitimité. Mais la présence persistante des défunts est potentiellement dangereuse. Il s’agit donc aussi de leur permettre de rejoindre le monde des esprits pour retrouver un équilibre.

Cette section illustre de telles pratiques et montre comment les artistes contemporains se sont emparés des thèmes de la perte et de la mémoire. Ils s’interrogent par exemple sur la façon dont les Européens ont voulu commémorer et préserver les cultures d’Océanie, tout en les dépossédant d’une partie de leur mémoire et de leur identité.

À travers ces références au passé, c’est bien du futur dont il est question. Face aux menaces qui pèsent aujourd’hui sur les îles, les savoirs autochtones sont au premier plan des stratégies de résistance. Les artistes jouent un rôle clé dans la formulation des problématiques contemporaines.


 

Texte du panneau didactique
 
Poisson Malangan, début du XXe siècle. Nouvelle Irlande, Papouasie-Nouvelle-Guinée. Bois, pigments, fibres végétales, coquillages. © Staatliche Kunstsammlungen Dresden, Museum of Ethnology Dresden, photo Vincent Mercier.
Scénographie. Photo Vincent Mercier.
Reconstitution d'un autel comprenant dix figurines (vue partielle). Photo Vincent Mercier.
 
Reliquaire en forme de crocodile, milieu du XXe siècle. Région de Porapora, Sepik oriental. Fibres végétales, coquillages. © Musée du quai Branly - Jacques Chirac. Photo Patrick Gries, Bruno Descoings.
 
Reliquaire en forme de crocodile, milieu du XXe siècle, détail. Région de Porapora, Sepik oriental. Fibres végétales, coquillages. © Musée du quai Branly - Jacques Chirac. Photo Patrick Gries, Bruno Descoings.
John Pule (né en 1962). Kehe tau hauaga foou (To all new arrivals), 2007. Niue / Nouvelle-Zélande. Émail, huile, crayon, pastel, huile en bâton et encre sur toile, cinq panneaux. Auckland Art Gallery Toi o Tamaki. Nouvelle-Zélande. © John Pule.