MUSÉE DE L’HOMME

Article publié dans la Lettre n° 392
le 8 février 2016


 
Pour voir le parcours en images de la visite, cliquez ici.

MUSÉE DE L’HOMME. Cela faisait six ans que le Musée de l’Homme était fermé. Nous avions visité le chantier il y a deux ans, sans pouvoir nous faire une idée sur ce que nous allions y découvrir, sachant que la majeure partie de ses collections avait été recueillie par les nouveaux musées que sont le Quai Branly à Paris et le MUCEM à Marseille. La surprise est donc totale car le Muséum national d’Histoire naturelle, auquel appartient le Musée de l’Homme, a choisi un nouveau parti, totalement innovant, sans empiéter sur les grands musées nationaux de civilisations, d’art ou d’archéologie, comme les deux déjà cités ou le musée d’Archéologie nationale ou encore le musée national de Préhistoire des Eyzies. S’il garde le nom donné par Paul Rivet, son fondateur, le nouveau musée s’intéresse à l’évolution de l’Homme en tâchant de répondre à ces trois questions : Qui sommes-nous ? D’où venons-nous ? Où allons-nous ?
Le parcours de la Galerie de l’Homme se déroule sur deux niveaux reliés par un escalier spectaculaire, le long duquel est exposée une surprenante galerie de bustes du XIXe siècle, représentant toutes sortes de populations. Entre ces deux niveaux, une mezzanine abrite la salle des trésors. Le visiteur peut également profiter de la vue sur les jardins, la seine et la Tour Eiffel à travers les immenses baies vitrées. La scénographie est résolument moderne et fait appel aux nouvelles techniques de l’image et du son. Parmi les réalisations les plus spectaculaires on note la reconstitution d’un site de fouille à Djibouti datant de -1,6 à 1,3 million d’années ; une immense vitrine reconstituant l’environnement européen au Paléolithique avec des dizaines d’animaux naturalisés ; un dispositif multi-écrans qui retrace en quatre étapes la mondialisation ; une yourte avec une partie mongole et une partie française pour montrer comment les habitations traditionnelles se modernisent ; un car haut en couleur récupéré à Dakar et remis en état et biens d’autres choses tout aussi étonnantes.
Heureusement, il reste encore quelques-uns des trésors de l’ancien musée. Nous pouvons donc voir tout au long du parcours le crâne de René Descartes, Lucy, Cro-Magnon, l’Homme de la Chapelle-aux-saints et surtout la Vénus de Lespugue, une statuette en ivoire de mammouth vieille de 23 000 ans environ. Le musée possédant 700 000 objets de préhistoire, 30 000 ensembles d’anthropologie et 6 000 objets illustrant l’appropriation de la nature par les Sociétés humaines, il est clair que nous n’en voyons qu’une infime partie. Le reste des collections est conservé dans les réserves, dans le même bâtiment, à la disposition de la centaine de chercheurs rattachés à ce musée.
Dernier espace spectaculaire, le Balcon des Sciences. Il domine un magnifique atrium éclairée par la fameuse verrière de Davioud, seul vestige du Palais du Trocadéro de 1878, plongeant jusqu’à l’entrée de la Galerie de l’Homme et permet de voir quelles sont les recherches en cours et, certains jours, de rencontrer des chercheurs. Avec son espace d’exposition temporaire, sa librairie, son auditorium Jean Rouch, son centre de ressources Germaine Tillion et son café Lucy, le nouveau Musée de l’Homme est un endroit tout à la fois accueillant, instructif et divertissant. Une vraie réussite. Musée de l’Homme 16e.
Lien : www.museedelhomme.fr.


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