HENRY MOORE, L'ATELIER
Sculptures et dessins

Article publié dans la Lettre n° 322
du 7 février 2011


HENRY MOORE, L’ATELIER : Sculptures et dessins . C’est la sixième fois que des œuvres de ce grand sculpteur britannique sont présentées au musée Rodin. Cette fois il s’agit d’une rétrospective qui nous présente deux œuvres monumentales dans la Cour d’honneur, The Arch, 1969 et Locking Piece, 1963-1964, plus de 150 sculptures de toutes tailles, une cinquantaine de dessins, etc. et surtout une évocation de son atelier avec sa table, son fauteuil, sa mallette, son transistor, sa canne et toutes sortes d’objets (os, cailloux, crânes, racines, etc.) et de sculptures en plâtre. C’est dans cet univers, qui ressemble plus à un site archéologique qu’à un atelier d’artiste, qu’Henry Moore (1898 - 1986) puisait son inspiration.
Dans ses propos, il exprime toute l’admiration qu’il avait pour Rodin, et avant lui pour Michel-Ange (personne entre les deux !). Il appréciait la force qui se dégageait de leurs sculptures et leurs manières, très différentes, de travailler, mais il n’a jamais cherché à les imiter. C’est plutôt la démarche de Rodin qui disait que « s’il ne pouvait pas venir à bout d’une figure, il la laissait tomber par terre pour la regarder d’une manière différente », qui l’a inspiré. Moore part de la nature, des formes qu’il voit au cours de ses promenades, des objets qu’il ramène et que l’on retrouve dans son atelier, pour créer des formes surprenantes, y compris humaines comme Reclining Figure ou Seated Woman.
Comme Rodin, il dessine beaucoup mais ses dessins ne servent pas pour ses sculptures. Pour une sculpture « il faudrait vingt dessins pour la montrer réellement » dit-il, et il déclare encore : « J’aimerais faire une sculpture impossible à dessiner ». Ses dessins sont une autre façon de s’exprimer, comme la fameuse série des dessins illustrant la vie des gens dans les abris pendant la Seconde Guerre mondiale.
La présentation est excellente, permettant de tourner autour des sculptures, et le choix des œuvres, provenant toutes de la fondation qu’il créa pour perpétuer son travail, est très éclectique. Une très belle exposition dans l’un des lieux les plus artistiques de Paris. Musée Rodin 7e. Jusqu’au 27 février 2011. Pour voir notre sélection de visuels, cliquez ici. Lien : www.musee-rodin.fr.


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