Parcours en images et en vidéos de l'exposition

LE MODÈLE NOIR
De Géricault à Matisse

avec des visuels mis à la disposition de la presse,
d'autres glanés sur le Web
et nos propres prises de vue

Parcours accompagnant l'article publié dans la Lettre n°478 du 1er mai 2019






Entrée de l'exposition
1 - Nouveaux regards

Scénographie
De la Révolution française à l’abolition de l’esclavage en 1848, de la révolte des esclaves de Saint-Domingue en 1791 à l’apparition de la négritude dans les années 1930, ce presque siècle et demi est le témoin privilégié des tensions, luttes et débats qu’occasionne la naissance de la modernité démocratique, et dont le monde des images s’est chargé, et nourri. Lentement il voit s’affirmer, en dépit de toutes sortes de réticences et d’obstacles, une iconographie, et même une identité noires.
Portée par trois moments forts – le temps de l’abolition de l’esclavage (1794-1848), le temps de la Nouvelle peinture (Manet, Bazille, Degas, Cézanne) et le temps des premières avant-gardes du XXème siècle – cette exposition propose un nouveau regard sur un sujet trop longtemps négligé : la contribution
importante de personnes et de personnalités noires à l’histoire des arts.
Le choix d’un titre au singulier, malgré la diversité des représentations, cherche à souligner les différentes significations du terme « modèle », qui peut aussi bien se comprendre comme « modèle d’artiste » que comme figure exemplaire. Femmes et hommes dits de couleur, ils sont nombreux à avoir croisé la trajectoire des artistes et à avoir tissé des relations avec eux. Qui sont-ils, ces grands oubliés du récit de la modernité ? Autant de personnes auxquelles nous avons tenté de redonner un nom, une histoire, et une visibilité.
Du stéréotype à l’individu, de la méconnaissance à la reconnaissance, cette exposition essaie de retracer ce long processus, et tente de mettre en lumière l’un des plus grands non-vus et non-dits de l’histoire de l’art, révélant à nouveau cette discipline comme miroir des idées et des sensibilités, et affirmant ainsi les liens de continuité profonds qui unissent le XIXe siècle au XXe siècle, jusqu’à notre époque.


 
Texte du panneau didactique
 
Marie Guillemine Benoist (1768-1826). Portrait de Madeleine, 1800. Dit aussi Portrait d’une femme noire ; présenté au Salon de 1800 sous le titre Portrait d’une Négresse. Huile sur toile, 81 x 65 cm. Paris, musée du Louvre, INV 2508. Photo © RMN-Grand Palais (Musée du Louvre) / Gérard Blot.
Avertissement
Scénographie
Nouveaux regards

Plus de cinquante ans séparent la première abolition de l’esclavage dans les colonies françaises de la seconde, proclamée en avril 1848 par la Deuxième République naissante.
Le 4 février 1794, un premier décret d’abolition, doublement révolutionnaire, accorde aux affranchis sans distinction de couleur la pleine citoyenneté française. Pour la France de l’an II, il s’agit d’acter la révolte victorieuse des esclaves de l’île de Saint-Domingue en 1791, menés par Toussaint Louverture, et de rallier à la République l’île menacée par les flottes étrangères.
Dès 1802 cependant, Napoléon Ier rétablit l’esclavage. Mais les troupes qu’il envoie à Saint-Domingue se heurtent à une résistance tenace : le 1er janvier 1804, l’île indépendante devient la République d’Haïti, « première nation noire » dira Aimé Césaire.
Le point de rupture historique que constitue la Révolution française permet ainsi l’émergence de portraits d’individus noirs émancipés, parmi lesquels les célèbres Jean-Baptiste Belley par Anne-Louis Girodet et Madeleine par Marie-Guillemine Benoist. Si ces oeuvres occupent l’espace artistique créé par la révolution politique et sociale contemporaine, elles témoignent néanmoins des ambiguïtés propres à leur temps : ainsi le livret du Salon de 1800 qui accompagne le Portrait de Madeleine ne dévoile-t-il ni l’état domestique, ni le prénom du modèle, ni clairement les intentions de l’artiste, qui font encore débat aujourd’hui.

 
Texte du panneau didactique
 
Louis Gauffier (1762-1801) [attribué à]. Portrait de Thomas Alexandre Dumas en chasseur, 1790-1800. Huile sur toile, 77,2 × 58,4 cm. Bayonne, musée Bonnat-Helleu, musée des Beaux-Arts de Bayonne, CM539.
 
Décret d’abolition de l’esclavage dans les colonies françaises du 4 février 1794 (16 Pluviôse an II). Archives nationales, site de Pierrefitte-sur-Seine, BB/34/1/58.
 
Nicolas-André Monsiau (1754-1837). L’Abolition de l’esclavage proclamé à la Convention, 1794. Dessin à la plume, lavis, rehauts de gouache, 26,1 × 33,2 cm. Paris, musée Carnavalet, D.6008.
Chronologie

1788-1848
1788 : fondation de la Société des amis des Noirs par Jacques-Pierre Brissot, homme politique et écrivain.
1791 : soulèvement des esclaves de Saint-Domingue.
1794 : première abolition de l’esclavage dans les colonies françaises, votée par la Convention le 4 février.
1802 : le 20 mai 1802 Bonaparte rétablit par décret l’esclavage et la traite négrière dans les colonies françaises.
Des soldats français sont envoyés en Guadeloupe et à Saint-Domingue pour rendre ce rétablissement effectif.
1804 : indépendance d’Haïti, première République noire.
1815 : Napoléon Ier abolit la traite négrière française par le décret du 29 mars 1815.
1819 : Théodore Géricault expose au Salon Le Radeau de la Méduse
1822 : Guillaume Guillon-Lethière offre le tableau Le serment des ancêtres à la nouvelle république d’Haïti.
1823 : parution d’Ourika, roman de Claire de Duras sur le destin d’une jeune Sénégalaise sauvée de l’esclavage et
élevée à Paris.
1832 : voyage d’Eugène Delacroix au Maroc.
1833 : abolition de l’esclavage au Royaume-Uni.

Chronologie - Premier tableau


2 - Géricault et la présence noire



Scénographie
Géricault et la présence noire

Théodore Géricault (1791-1824) est adolescent lorsque Napoléon Ier, qui souhaite reconstruire un puissant empire français aux Amériques, fait rétablir l'esclavage dans les Caraïbes. La législation particulièrement restrictive qui accompagne ce rétablissement (interdiction des mariages interraciaux, interdiction d’accès à la métropole pour les Noirs des colonies…) explique le regain du mouvement abolitionniste, auquel participe Géricault. Ce dernier met sa fougue romantique au service de cette cause, multipliant les représentations énergiques ou doloristes des Noirs. Sa correspondance ne dit rien des femmes et hommes de couleur qu’il fit poser, mais nous savons qu’il eut recours au célèbre modèle Joseph, originaire d’Haïti, aussi représenté par Théodore Chassériau. Pour son oeuvre iconique, Le Radeau de la Méduse, Joseph incarne le marin torse nu, agitant au sommet du tonneau le foulard du dernier espoir collectif. Le tableau, qui relate la funeste expédition coloniale de la frégate La Méduse à l’été 1816, au large des côtes de l’actuelle Mauritanie, a connu plusieurs étapes. Si la première esquisse frappe par l’absence de tout Noir, la composition finale en compte trois, soit deux de plus que ce que l’Histoire nous rapporte. En multipliant les figures noires dans son tableau, Géricault résume ainsi son combat fraternitaire, et dote la cause abolitionniste d’un symbole décisif.



 
Texte du panneau didactique
 
Louis-Léopold Boilly (1761-1845). Étude pour « Réunion d’artistes dans l’atelier d’Isabey : Guillaume Guillon - Lethière (1760-1832) et Carle Vernet (1758-1836) », 1798, huile sur papier marouflé sur toile, 43 × 37 cm. Lille, palais des Beaux-Arts, P 387.
 
Théodore Chassériau (1819-1856). Étude d’après le modèle Joseph, 1838. Dit aussi Étude de Noir, huile sur toile, 54,8 × 73,5 cm. Montauban, musée Ingres, MI 867.180. © www.bridgemanimages.com.
 
Henri Fantin-Latour (1836-1904). Copie des « Femmes d’Alger dans leur appartement », d’après Delacroix, 1875. Huile sur toile, 74 × 93 cm. Paris, musée Delacroix, don de la Société des amis du musée Eugène-Delacroix en 2015.
Scénographie
 
Eugène Delacroix (1798-1863). Jeune homme vu en buste, la tête coiffée d’un turban rouge. Pastel sur papier chamois, 47 × 38 cm. Paris, musée du Louvre, département des Arts graphiques, RF 32268 recto.
 
Théodore Géricault (1791-1824). Étude de dos (d’après le modèle Joseph) pour « Le Radeau de ‘‘La Méduse’’ », vers 1818-1819. Huile sur toile et pierre noire, 56 × 46 cm. Paris, musée du Louvre, en dépôt à Montauban, musée Ingres, RF 580. Photo © RMN-Grand Palais / Philippe Bernard.
 
Théodore Géricault (1791-1824). Épisode de la guerre coloniale. Noir sur un cheval cabré, vers 1818-1819. Aquarelle et rehauts de gouache sur crayon noir et encre brune, 21 × 26 cm. Collection particulière.
 
Théodore Géricault (1791-1824). Le Radeau de « La Méduse » vers 1819. Première esquisse pour le tableau exposé au Salon de 1819, huile sur toile, 38 × 46 cm. Paris, musée du Louvre, département des Peintures, RF 2229.
Scénographie
 
Eugene Delacroix (1798-1863). Étude d’après le modèle Aspasie, vers 1824-1826. Huile sur toile, 81 × 65 cm. Montpellier, musée Fabre, Montpellier Méditerranée Métropole, INV. 868.1.36. Photo © Musée Fabre de Montpellier Méditerranée Métropole / photographie Frédéric Jaulmes.
 
Théodore Géricault (1791-1824). Étude d’homme, d’après le modèle Joseph, vers 1818-1819. Dit aussi Le Nègre Joseph. Huile sur toile, 47 × 38,7 cm. Los Angeles, J. Paul Getty Museum, 85.PA.407. © Photo Courtesy The J. Paul Getty Museum, Los Angeles.
 
Eugène Delacroix (1798-1863), Portrait d’une femme au turban bleu, 1827-1828, sans doute présenté au Salon de 1827-1828 sous le titre Tête d’étude d’une Indienne (n° 298) ; puis lors de la vente posthume de l’atelier de l’artiste en février 1864 (lot no 103) sous le titre Une tête de femme mulâtre ; puis à l’École des beaux-arts, exposition Eugène Delacroix, « au profit de la souscription destinée à élever à Paris un monument à sa mémoire », Paris, mars-avril 1885, sous le titre Aline la Mulâtresse (no 86), huile sur toile, 60,33 × 49,21 cm. Dallas, Dallas. Museum of Art, Eugene and Margaret McDermott Art Fund, Inc., in honor of Patricia McBride, 2005.34.McD.
 
Toussaint-Louverture, chef des Noirs insurgés de Saint-Domingue, 1796-1799, édité par la famille Jean. Eau-forte coloriée, 28,6 × 20,3 cm. Paris, Bibliothèque nationale de France.
 
Adolphe-Victor Geoffroy-Dechaume (1816-1892). Moulage sur nature du visage de Joseph, entre 1834 et 1838. Dit aussi Moulage sur nature d’un visage masculin noir, plâtre, 26 × 15,5 × 15 cm. Paris, Cité de l’architecture et du patrimoine – musée des Monuments français, MOU.07438.
 
Horace Vernet (1789-1863). Chasseur africain, 1818, lithographie, 18,9 × 24,4 cm. Paris, musée Carnavalet, G.7724.


3 - L'Art contre l'esclavage



Scénographie
L’Art contre l’esclavage

Le 29 mars 1815, Napoléon Ier abolit la traite négrière, décision qui sera confirmée par Louis XVIII, quelques années plus tard. Malgré la pression accrue des abolitionnistes, le système esclavagiste, lui, perdure ; les gouvernements successifs de la Restauration et de la monarchie de Juillet se contentant de le réformer. Du côté des peintres, le ton se durcit. La Traite des noirs de François-Auguste Biard fait sensation au Salon de 1835. D’autres osent dénoncer ce qu'endurent les victimes d'un système inhumain. C'est le cas de Marcel Verdier, élève d’Ingres, qui, en 1843, se voit refuser au Salon son Châtiment des quatre piquets. Il faut attendre le 27 avril 1848 pour que la Deuxième République naissante abolisse l’esclavage dans les colonies françaises. Biard est chargé de célébrer cette mesure symbolique : Noirs et Blancs sont rassemblés dans un tableau où la liesse des affranchis, les chaînes brisées et le drapeau tricolore célèbrent avec emphase l’unité fraternelle du nouvel ordre républicain. L'immense toile de Biard fait ainsi écho aux thèses antiesclavagistes de Victor Schoelcher. C’est aussi à partir du Salon de 1848 que le sculpteur Charles Cordier inventorie la famille humaine dans son unité et sa singulière diversité.

 
Texte du panneau didactique
 
Pierre Puvis de Chavannes (1824-1898). Jeune Noir à l’épée, 1848-1849. Huile sur toile, 105 × 73 cm. Paris, musée d’Orsay, RF 2009 18 ; achat en 2009. © Photo musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt.
François-Auguste Biard (1798-1882). L’Abolition de l’esclavage dans les colonies françaises le 27 avril 1848, 1849. Présenté au Salon de 1849 sous le titre Proclamation de la liberté des Noirs aux colonies, huile sur toile, 260 × 392 cm.
Clermont-Ferrand, musée d’art Roger-Quillot, en dépôt à Versailles, musée national des châteaux de Versailles et de Trianon, MV 7382.
 
Alexandre Laemlein (1813-1871). La Charité, 1845, réplique réduite du tableau présenté au Salon de 1846, esquisse à l’huile sur panneau de bois de format cintré, 59 × 36 cm. Roubaix, La Piscine, musée d’art et d’industrie André-Diligent, 2017-19-1.
 
Honoré Daumier (1808-1879). Les Philanthropes du jour, « Je t’ai déjà défendu de m’appeler maître, apprends que tous les hommes sont frères, animal ! ». Charivari, 1844, lithographie [2e état avec lettre], 18 × 21,8 cm. Paris, Bibliothèque nationale de France.
Scénographie
 
Abel de Pujol (1785-1861). Saint Philippe baptisant l’eunuque de la reine d’Éthiopie, 1848, présenté au Salon de 1848. Huile sur toile, 306,8 × 240,5 cm. Paris, musée du Louvre, en dépôt au musée des Beaux-Arts de Valenciennes, INV 2192.
 
Pierre-Roch Vigneron (1789-1872). Portrait de l’abbé Jean-Pierre Moussa, 1847, présenté au Salon de 1847 sous le titre Portrait de M. l’abbé Moussa (Nègre), missionnaire apostolique au Sénégal, huile sur toile, 59,8 × 48,8 cm. Bagnères-de-Bigorre, musée Salies, 857-1-343 ; don de M. Achille Jubinal en 1857.
 
Jean-Baptiste Carpeaux (1827-1875). Pourquoi naître esclave ?, après 1875. Plâtre polychrome, 61 × 46,5 × 37 cm. Reims, musée des Beaux-Arts, 941.1. © Musée des Beaux-Arts de la Ville de Reims.
 
Patout (lithographe). Victor Mazuline, né à la Martinique le 21 juillet 1789, dans République française, Assemblée nationale, 1848. Galerie des représentants du peuple, sous la direction de Jacob et Émile Desmaisons, Paris, Basset, 1848, lithographie, 18,1 × 14,2 cm. Paris, Bibliothèque nationale de France, DC-228 (J) PET FOL.
Scénographie
 
Charles Cordier (1827-1905). Homme du Soudan français, 1857. Albâtre, bronze argenté et oxyde ; piédouche en porphyre des Vosges, 96 × 66 × 36 cm. Paris, musée d’Orsay, RF 2997. Photo © RMN-Grand Palais (musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski.
 
Charles Cordier (1827-1905). Vénus africaine, 1851, une version en plâtre a été présentée au Salon de 1852 sous le titre Une Négresse ou Vénus noire, bronze, 82,2 × 40 × 32 cm, dont piédouche 9 cm. Paris, Centre national des arts plastiques, en dépôt au Muséum national d’histoire naturelle depuis 1852, FNAC PFH-2630.
Marcel Antoine Verdier (1817-1856). Le Châtiment des quatre piquets dans les colonies, 1843, postdaté 1849 par l’artiste, huile sur toile, 150,5 × 214,6 cm. Houston, The Menil Collection, 1974-001 DJ.
 
Charles Cordier (1827-1905). Aimez-vous les uns les autres, 1867, présenté à l’Exposition universelle de 1867, Paris, palais du Champ-de-Mars, palais du vice-roi d’Égypte, réduction, groupe en bronze à double patine, 50 × 38,5 × 17 cm. La Rochelle, musée du Nouveau Monde, MNM 2001.1.1 ; acquis en vente publique à Bordeaux, hôtel des Chartrons, le 21 mars 2001, lot n° 37, sous le titre L’Abolition de l’esclavage.
 
Charles Cordier (1827-1905).  Femme des colonies, 1861, présenté au Salon de 1861 sous le titre La Câpresse ou Négresse des colonies, albâtre, bronze argenté et oxydé, bronze doré ; piédouche en marbre cervelas, 96,5 × 54 × 28 cm, dont piédouche : H. 19,5 cm. Paris, musée d’Orsay, RF 2996.

Chronologie

1848-1870
1848 : seconde abolition de l’esclavage en France adoptée le 27 avril 1848 par le gouvernement provisoire de la
Deuxième République sous l’impulsion de Victor Schoelcher, sous-secrétaire d’Etat à la Marine et aux Colonies.
1850 : en avril-mai 1850 la pièce Toussaint-Louverture, écrite par Lamartine, est jouée pour la première fois au
théâtre de la Porte-Saint-Martin.
1851 : l’État commande à Charles Cordier le buste de Saïd Abdallah, et son pendant en bronze, Négresse des côtes
d’Afrique, pour la salle d’anthropologie du Jardin des plantes.
1852 : traductions en français de La Case de l’Oncle Tom, roman abolitionniste d’Harriet Beecher Stowe.
1853 : première publication de l’Essai sur l’inégalité des races humaines de Gobineau qui contribue à la propagation
du racisme biologique.
1857 : création du corps des tirailleurs sénégalais par Faidherbe, gouverneur du Sénégal de 1854 à 1861 et de 1863
à 1865.
1861 : guerre de Sécession (1861-1865). La France de Napoléon III est officiellement neutre, mais le Sud a les
faveurs de l’empereur et de ses proches.
1862 : Edouard Manet mentionne dans ses carnets « Laure, une très belle négresse, rue Vintimille, 11, au 3e ». Elle
devient son modèle durant plusieurs années et paraît dans Enfants aux Tuileries, La Négresse et Olympia.
1866 : première mission de Charles Cordier en Égypte (janvier-septembre).
1867 : Scipion, modèle réputé de l’Académie Suisse, pose pour Cézanne.
1867 : Tom Wiggins (1849-1908), dit « Blind Tom », musicien et compositeur prodige né dans une plantation de
Géorgie, interprète à Paris des oeuvres du répertoire classique.


Chronologie - Deuxième tableau


4 - Métissages littéraires



Scénographie
Métissages littéraires

Le métissage, thème central du romantisme français, s’incarne dans deux figures clés de l’époque : Alexandre Dumas et Jeanne Duval. L’auteur du Comte de Monte-Cristo, petit-fils de Marie-Césette Dumas, esclave affranchie de Saint-Domingue, est l’objet de très nombreuses caricatures plus ou moins bienveillantes sur ses origines. Le romancier lui-même aborde franchement le thème de l’esclavage dans Le Capitaine Pamphile (1839). Probablement née en Haïti vers 1827, l’actrice Jeanne Duval devient, à 15 ans, la maîtresse et la muse de Baudelaire. Figure idéale de la dualité des êtres et des amours, elle traverse l’oeuvre dessiné du poète, et s’est glissée très tôt parmi les poèmes exotiques des Fleurs du mal, les préférés probablement de Manet, et certainement de Matisse. Le photographe Nadar rapprochera, après 1850, les mondes de Dumas et Baudelaire. S’il n’a pas photographié Jeanne Duval, il l’a décrite, de même que Théodore de Banville qui évoque, dans ses Souvenirs, « une fille de couleur, d’une très haute taille, qui portait bien sa brune tête ingénue et superbe, couronnée d’une chevelure violemment crespelée, et dont la démarche de reine, pleine d’une grâce farouche, avait quelque chose à la fois de divin et de bestial ».

 
Texte du panneau didactique
 
Charles Baudelaire (Paris, 1821-1867). Portrait de Jeanne Duval, 1865. Crayon et encre, 20,6 × 14,5 cm. Paris, musée d’Orsay, RF 41644. Photo © RMN-Grand Palais (musée d’Orsay) / Jean-Gilles Berizzi.
Edouard Manet (1832-1883). Jeanne Duval, 1862. Huile sur toile, 89,5 × 113 cm.
Budapest, Museum of Fine Arts, 368.B. Photo © Museum of Fine Arts Budapest, 2018, photo by Csanád Szesztay.
 
Félix Nadar (1820-1910). Maria l’Antillaise, entre 1856 et 1859. Épreuve sur papier salé, 25 × 19 cm. Paris, musée d’Orsay, PHO 1981 36. Photo © Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt.
 
Henri Guérard (1846-1897). Laure, d’après Eva Gonzalès, avant 1888, dit aussi Une Négresse, d’après Eva Gonzalès, eau-forte (1er état) rehaussée en camaïeu de brun, 37,4 × 29 cm. Paris, Bibliothèque nationale de France.
Henri Matisse (1869-1954). Illustrations pour Les Fleurs du mal – Parfum exotique de Charles Baudelaire (1821-1867),
Paris, La Bibliothèque française (imp. de J. Dumoulin), 1947, eau-forte sur papier chine, 28,8 × 23,4 × 3 cm.
Le Cateau-Cambrésis, musée départemental Matisse, 1991-3 – exemplaire n° 267.
Scénographie
 
John Philip Simpson (Londres, 1782-1847). L’Esclave captif (portrait d’Ira Aldridge ?) [The Captive Slave], 1827. Huile sur toile, 127 × 101,5 cm. Chicago, Art Institute of Chicago, 2008.188 ; don de Mary Winton Green, Dan et Sara Green Cohan, Howard et Lisa Green, et Jonathan et Brenda Green, en mémoire de David Green.
 
Gustave Le Gray (1820-1884). Portrait d’Alexandre Dumas en costume russe, 1859. Épreuve ovale contrecollée sur un papier gris, lui-même contrecollé sur carton, 25,2 × 19,3 cm. Paris, musée d’Orsay, PHO 1986 11. Photo © RMN-Grand Palais (musée d’Orsay) / image RMN-GP.
Scénographie
 
Dantan le jeune (Jean-Pierre Dantan, dit) (1800-1869). Portrait-charge d’Alexandre Dumas père (1803-1870), écrivain, 1831, buste en plâtre, 19 × 9,5 × 8 cm. Paris, musée Carnavalet, S 222.
 
Cham (Amédée de Noé, dit) (1818-1879). Portrait-charge d’Alexandre Dumas père et fils. Encre sur papier, 15,5 × 15,5 cm. Compiègne, musée national du château de Compiègne, C 60 026.1.
 
André Gill (Louis Alexandre Gosset de Guines dit Gill) (1840-1885). Victor Cochinat et Jean Du Boys. Caricature parue en couverture de L’Éclipse, 10 mai 1868, 49 × 33,6 × 1 cm. Paris, Bibliothèque nationale de France, FOL-LC13-114.
 
Gédéon Baril (1832-1906). « Alexandre Dumas fils par Gédéon », Le Monde pour rire, page de titre, 2 mai 1868. Lithographie coloriée, 47,2 × 29,4 cm. Paris, Bibliothèque nationale de France.
 
Harriet Beecher-Stowe. La Case de l’oncle Tom, drame en cinq actes et neuf tableaux, traduction revue par Léon de Wailly et Edmond Texier. Paris, Michel Lévy frères, 1853 ; illustration de couverture par C. Fischer, 31,2 × 22 × 3,2 cm. Paris, Bibliothèque nationale de France, 8-REC-298 (2,37).
 
Joseph-Léon-Roland de Lestang-Parade (1801 ou 1810-1887). Mort du Camoëns, 1834, présenté au Salon de 1835, huile sur toile, 196 × 227 cm. Aix-en-Provence, musée Granet, 835.1.1 ; don de l’artiste au musée d’Aix en 1835.


5 - Dans l'atelier



Scénographie
Dans l’atelier

C’est au sein de la petite population noire installée en France au XIXe siècle que les artistes ont vraisemblablement recruté des modèles qui pouvaient poser occasionnellement pour eux. Les études d’atelier constituent des témoignages incomparables de la présence des Noirs à Paris, dont l’activité est alors essentiellement concentrée dans les secteurs de la domesticité et de l’artisanat. Faute de recensement, nous ne disposons que de quelques sources permettant d’associer un prénom ou un surnom à un visage. Rares sont les moyens permettant de rendre leur identité aux différents modèles qui posaient pour les artistes. De précieuses archives provenant de l’Ecole des beaux-arts révèlent pour certains d’entre eux leur âge, leur adresse, et parfois leur pays d’origine.
Les études peintes montrant ces femmes et ces hommes dans des ateliers d’artistes, à la manière de portraits intimistes et individualisés, contrastent avec les tableaux de Salon dans lesquels perdure l’ambivalence des stéréotypes associés aux personnages noirs.
Si ces représentations sont autant de traces des relations qui pouvaient exister entre des artistes et des modèles, elles témoignent également de recherches plastiques qui contribuent à l’élaboration d’un nouvel univers esthétique.


 
Texte du panneau didactique
 
Jean-Léon Gérôme (1824-1904). Étude d’après un modèle féminin pour « À vendre, esclaves au Caire », vers 1872. Huile sur toile, 48 × 38 cm. Collection particulière. © Photo courtoisie Galerie Jean-François Heim – Bâle.
 
Jean-Léon Gérôme (1824-1904). Étude d’après un modèle féminin pour « À vendre, esclaves au Caire », vers 1872. Huile sur toile, 48 × 38 cm. Collection particulière.
 
Anonyme (Jules-Robert Auguste ?). Nu assis dans l’atelier, étude d’après un modèle féminin, vers 1820-1825. Dit aussi Étude d’une Mulâtresse, huile sur toile, 55,9 × 24,5 cm. Cambridge, The Syndics of the Fitzwilliam Museum, University of Cambridge, PD.3-1954.
Scénographie
 
Edgard Maxence (1871-1954). L’Attente (titre forgé), 1894, premier prix du Concours de tête d’expression peinte, huile sur toile, 55 × 46 cm. Paris, Beaux-Arts de Paris, TEP 65.
 
Anonyme, Ecole française. Étude d’après un modèle féminin à mi-corps, XIXe siècle, dit aussi Une femme noire ; anciennement attribué à Eugène Fromentin sous le titre Une esclave, huile sur toile, 81,3 × 66,7 cm. Londres, National Gallery, en dépôt à Dublin, City Gallery The Hugh Lane depuis 1979, NG3250 ; don de Sir Hugh Lane en 1917.
 
Paul Cézanne (1839-1906). Étude d’après le modèle Scipion, 1866-1868. Huile sur toile, 107 × 86 cm. São Paulo, Museu de Arte de São Paulo Assis Chateaubriand, MASP.00085 ; don de Henry Spitzman-Jordan, Drault Ernanny de Mello e Silva, Pedro Luis Correa e Castro, et Rui de Almeida, président du Centro de Cafeicultores do Estado de São Paulo, 1952. © Photo João Musa.
 
Fernand Cormon (1845-1924). Jeune Femme de profil dit aussi Jeune Africaine ou Jeune Nègre. Quatrième quart du XIXe siècle, huile sur toile. Pau, musée des Beaux-Arts.
 
Anonyme. Tableau vivant de l’Académie Julian caricaturant la Phrynée de Gérôme. Tirage moderne. Paris, documentation du musée d’Orsay.
 
Anonyme. L’atelier de Lucien Simon avec étudiants et modèle noir féminin, à l’École des beaux-arts ou à l’académie de la Grande-Chaumière, vers 1930, contretype moderne. Paris, Association Lucien Simon.


6 - Autour d'Olympia



Scénographie
Autour d’Olympia

A l’exception de quelques caricatures violentes, la figure de la servante noire est passée relativement inaperçue dans le scandale provoqué par la présentation d’Olympia de Manet au Salon de 1865, les critiques se concentrant essentiellement sur le sujet du tableau, jugé vulgaire, et sur l’absence d’idéalisation du nu féminin. Cette « invisibilité » de la femme noire révèle la part conventionnelle de la représentation (attitude déférente, bouquet de fleurs à la main) qui s’inscrit également dans une longue tradition orientaliste, laquelle joue sur les contrastes et la tension érotique provoquée par les rapprochements des corps noirs et des corps blancs. Cependant, Manet effectue un déplacement radical en choisissant de représenter non pas une scène de toilette fantasmée dans un ailleurs exotique mais une scène de prostitution dans le Paris contemporain. La présence d’une domestique noire – qui renvoie à un imaginaire aristocratique et colonial - peut être lue comme un indicateur du statut social élevé de la courtisane et vient renforcer le pouvoir subversif du tableau.
Admirateur de Manet, Bazille opère un singulier mélange entre le Paris moderne et un Orient lointain dans La Toilette qui est refusée au Salon de 1870. Dans sa Moderne Olympia qu’il présente à la première exposition impressionniste, Cézanne montre quant à lui l’envers du décor du tableau de Manet en introduisant la présence du client et en donnant un rôle actif et théâtral à la servante.

 
Texte du panneau didactique
 
Théodore Chassériau (1819-1856).  Esther se parant pour être présentée au roi Assuérus, 1841. Dit aussi La Toilette d’Esther ; présenté au Salon de 1842, huile sur toile, 45 × 35 cm. Paris, musée du Louvre, département des Peintures, RF 3900 ; legs du baron Arthur Chassériau en 1934.
François-Léon Benouville (1821-1859). Esther, 1844. Présenté au Salon de 1844, huile sur toile, 122 × 162 cm.
Pau, musée des Beaux-Arts, 46.2.23.
 
Jean-Léon Gérôme (1824-1904). Bain turc, 1870. Dit aussi Bain maure ; présenté à l’Exposition internationale de Vienne en 1873, huile sur toile, 50,8 × 40,6 cm. Boston, Museum of Fine Arts, 24.217 ; don de Robert Jordan de la collection d’Eben D. Jordan.
 
Eugène Faure (1822-1879). Femme portant une gerbe de blé et une corbeille de fruits, avant 1866. Présenté au Salon de 1866 sous le titre Une Négresse, panneau décoratif. Huile sur toile, 207,5 × 77 cm. Grenoble, musée de Grenoble, MG 531.
Scénographie
 
Frédéric Bazille (1841-1870). La Toilette, 1870, présenté à l’Exposition centennale de Paris en 1900 sous le titre Sortie de bain, huile sur toile, 130 × 128 cm. Montpellier, musée Fabre, Montpellier Méditerranée Métropole, 18.1.2.
 
Frédéric Bazille (1841-1870). Femme aux pivoines, 1870. Initialement intitulé Négresse aux pivoines. Huile sur toile, 60 × 75 cm. Washington, National Gallery of Art, collection de M. et Mme Paul Mellon, 1983.1.6. © Courtesy National Gallery of Art, Washington, NGA Images.
Edouard Manet (1832-1883). Olympia, 1863. Présenté au Salon de 1865. Huile sur toile, 130,5 X 191 cm.
Paris, musée d’Orsay, RF 644. Photo © Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt.
 
Paul Cézanne (1839-1906). Une moderne Olympia, 1873-1874, présenté à la première exposition impressionniste de 1874, huile sur toile, 46,2 × 55,5 cm. Paris, musée d’Orsay, RF 1951 31 ; don de Paul Gachet en 1951.
 
Jules-Robert Auguste (1789-1850). Deux Femmes dénudées, vers 1825-1830, dit aussi L’Afrique et l’Europe, pastel sur papier, 31,6 × 38 cm. Paris, musée du quai Branly – Jacques-Chirac, 75.14613.
Scénographie
 
Jacques-Eugène Feyen (1815-1908). Le Baiser enfantin, 1865, présenté au Salon de 1865, huile sur toile, 110 × 152 cm. Lille, palais des Beaux-Arts, P 657.
 
Édouard Manet (1832-1883).  Enfants aux Tuileries, vers 1861-1862, inscrit dans l’inventaire après décès de l’artiste sous le titre Petites filles aux Tuileries, huile sur toile, 37,8 × 46 cm. Providence, Museum of Art, Rhode Island School of Design, 42.190.
Scénographie
 
Félix-Jacques Moulin (1802-1879). Études photographiques : l’odalisque et son esclave, 1853. Photographie positive, tirage sur papier salé, 33 × 43 (avec cadre). Paris, Bibliothèque nationale de France, EO-75(1) – PET FOL.
 
Albert Brichaut. Groupe de onze prostituées et la maquerelle posant dans le salon d’une maison close, 2 rue de Londres, Paris, 8e arrondissement.  Recueil de photographies sur les maisons closes parisiennes, groupe 2 rue de Londres, 1900. Photographie positive, tirage sur papier citrate d’après négatif sur verre au gélatino-bromure d’argent, 21,8 × 17,4 cm. Paris, Bibliothèque nationale de France, RESERVE AE- 14 (2) – PET FOL, pl. 65.

Chronologie

1870-1914
1877 : premier zoo humain parisien au Jardin d’acclimatation.
1878 : premier concert de Negro Spirituals au Havre lors de la tournée européenne des Fisk Jubilee singers, un
ensemble formé d’étudiants de l’université noire de Nashville.
1887 : désireux de « vivre en sauvage », Paul Gauguin part pour les Antilles, en compagnie de Charles Laval, et
séjourne à Panama (avril-octobre).
1891 : peintre africain-américain, Henry Ossawa Tanner découvre Paris et s'y installe jusqu'à la fin de sa carrière.
1895 : création de l’Afrique occidentale française (AOF) regroupant 8 colonies (Côte d’Ivoire, Dahomey, Guinée,
Haute-Volta, Mauritanie, Niger, Sénégal, Soudan français).
1898 : Hégésippe Légitimus (1868-1944) élu député de la Martinique. Le talent oratoire de Légitimus lui vaut le
surnom de « Jaurès noir ».
1900 : les frères Lumière filment le duo fameux de Chocolat (Rafael Padilla), clown noir, et Footit (Tudor Hall),
clown blanc, représenté au Nouveau-Cirque.
1902 : dans la revue-pantomime « Les joyeux Nègres », les Elks et leur troupe de danseurs noirs et blancs
américains introduisent le cake-walk sur la scène parisienne.
1906 : Henri Matisse voyage au printemps en Algérie, à Biskra. Il visite ensuite durant l’été, en compagnie d’André
Derain, l’Exposition coloniale de Marseille.
1907 : Pablo Picasso se rend pour la première fois au musée d’ethnographie du Trocadéro.
1910 : création de l’Afrique Equatoriale française (AEF), regroupant les quatre colonies d’Afrique centrale (Gabon,
Moyen-Congo, Tchad et Oubangui-Chari).
1910 : Joseph Lagrosillière (1872-1950) élu député de la Martinique. La présence d’hommes noirs dans la vie
politique française devient un fait acquis.
1912-1913 : Henri Matisse séjourne deux hivers au Maroc, à Tanger (hiver 1912-1913). Il prend pour modèle Zorah,
puis Fatma.


Chronologie - Troisième tableau


7 - En scène



Scénographie
En scène

La présence de personnalités noires dans les milieux du spectacle et du cirque est notable dès le début du XIXe siècle. Parmi eux, on compte un certain nombre d’artistes originaires des Etats-Unis ou de la Caraïbe. C’est ainsi que Joseph, natif de Saint-Domingue a été repéré par Géricault au sein d’une troupe d’acrobates à Paris, ou que la musicienne havanaise Maria Martinez, le comédien shakespearien Ira Aldridge et le pianiste virtuose Blind Tom, tous deux américains, ont cherché en France et ailleurs en Europe la possibilité de faire carrière. Cet attrait exercé par la scène parisienne pour les Noirs nés de l’autre côté de l’Atlantique est vif à la fin du XIXe siècle, notamment dans le domaine du cirque. Des affiches et des articles de presse témoignent de la célébrité des Américains Delmonico, intrépide dompteur de fauves, et Miss La La, acrobate aérienne dont la puissance extraordinaire des exercices de force inspire à Degas un tableau au cadrage non moins stupéfiant. C’est un registre autre que celui de la performance physique sensationnelle qu’explore le clown Rafael, originaire de La Havane. Sous le surnom de Chocolat, il joue le rôle de l’auguste aux côtés de Footit, clown blanc et tyrannique. Le duo inspire plusieurs oeuvres à Toulouse-Lautrec, mais aussi des publicités, des jouets, des marionnettes... Il est filmé par les frères Lumière en vue de l’Exposition Universelle de 1900.

 
Texte du panneau didactique
 
Jules Chéret (1836-1932). Delmonico, le dompteur noir. Fantaisies Oller, Music-hall, 1876. Lithographie en couleurs, 60 × 40 cm. Paris, Bibliothèque nationale de France, bibliothèque du musée de l’Opéra, Affiches illustrées-1041. © Bibliothèque nationale de France, Paris.
 
La Noce de Chocolat, au Nouveau Cirque, impr. Émile Lévy, 1890, lithographie en couleurs, 58 × 38 cm. Paris, Bibliothèque nationale de France, ENT DN-1 (LEVY, Emile/13)-FT 6.
 
Waléry (1866-1935). Foottit et Chocolat, 1903, épreuve au gélatino-bromure d’argent, 24 × 17,2 cm. Paris, Bibliothèque nationale de France, 4° ICO PER 9849.
Scénographie
Scénographie
 
Hippodrome. Abachi et Mazus, travail pyramidal et Ethardo, boule ascensionnelle, impr. Émile Lévy, 1888. Lithographie en couleurs, 60 × 40 cm. Paris, Bibliothèque nationale de France, ENT DN-1 (LEVY, Emile / 13) – FT 6.
 
Miss Lala et troupe Kaira. Paris, F. Appel lithographe et imprimeur, vers 1880. Lithographie en couleurs, 56 × 43 cm. Paris, Bibliothèque nationale de France, ENT DN-1 (APPEL, F.)-FT 6.
Scénographie
 
Edgar Degas (1834-1917). Miss Lala au cirque Fernando, 1879, présenté à l’exposition impressionniste de 1879 sous le titre Miss Lola au cirque Fernando. Huile sur toile, 117,2 × 77,5 cm. Londres, National Gallery, en dépôt à Dublin, City Gallery The Hugh Lane depuis 1979, NG4121.
 
Henri de Toulouse-Lautrec (1864-1901). « Chocolat dansant dans un bar », Le Rire, 28 mars 1896, page 12, 1896. Lithographie en couleurs, 24 × 21,2 cm (sujet), 41,8 × 31,9 cm (feuille). Paris, bibliothèque du musée d’Orsay.


8 - La « Force noire »



Scénographie
La « Force noire »

La Première Guerre mondiale mobilise de nombreux soldats noirs. Dès l’automne 1914, les tirailleurs sénégalais, corps d’armée issu des troupes coloniales, prennent part au conflit. Après une période d’adaptation, ils participent à la plupart des grandes offensives, dont la bataille de Verdun et celle du Chemin des Dames. A l’inverse de l’Allemagne qui les figure en combattants cannibales employés de façon déloyale par l’ennemi, la France s’éloigne de l’iconographie coloniale du Sauvage et s’efforce d’en diffuser une image de soldat loyal et courageux, qui donne lieu au célèbre personnage rieur des publicités Banania, dénoncé dans les années 1930 par les militants de la Négritude. A partir de l’entrée en guerre des Etats-Unis en 1917, des contingents de soldats noirs-américains rejoignent les tranchées apportant avec eux une musique nouvelle, le jazz. En 1918, le fameux orchestre du régiment des « Harlem Hellfighters » dirigé par James Reese Europe électrise les foules. Cette présence nouvelle d’une communauté noire transforme le Paris des années 1920, perçu comme un refuge cosmopolite pour ceux qui fuient la ségrégation raciale. Le monde du spectacle est revivifié par des artistes venant des Etats-Unis ou des Antilles - la danseuse Joséphine Baker étant la plus célèbre. Plusieurs lieux, films ou revues célèbrent les performances des artistes noirs.

 
Texte du panneau didactique
 
Paul Colin (1892-1985). La Revue Nègre, 1925, huile sur bois. Blérancourt, musée franco-américain du château de Blérancourt.
 

 

 

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Nota : Le lien à partir de l'image renvoie au site de Spectacles Sélection. Il permet ainsi d'éviter la censure de YouTube, toujours possible pour un film avec des personnages dénudés !

Joséphine Baker danse aux Folies-Bergère. Film muet. © Gaumont-Pathé archives.
 
Vidéo
 
Paul Colin (1892-1985). Joséphine Baker, crayons de couleur sur papier, 29,1 × 18,7 cm. Marseille, musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée, 2001.3.1.
 
Dorothea Charol. Joséphine Baker, 1928, porcelaine de Rosenthal.
Scénographie
 
Joséphine Baker dans La Folie du Jour, d’après le spectacle aux Folies-Bergère. Affiche de cinémé. Collection Laurent Teboul et Nathalie Elmaleh.
 
Walery (1866-1935). Joséphine Baker, non daté. Carte postale, 14 × 9 cm. Paris, Bibliothèque nationale de France, 4°ICO PER 1326, classeur 23, photos no 140. © Paris, Bibliothèque nationale de France.
Anonyme. « Pign ! pagn ! pouf ! », Benglia et Lambel aux Folies-Bergère, dans La Revue des Folies-Bergère, 3e album : Un soir de folie, 1925, 31,1 × 23,7 cm. Paris, Bibliothèque nationale de France, WNA 214 (boîte 2/3).
 
Anonyme. Féral Benga et son sabre pour le spectacle « Tam-tam » à l’Olympia, 1943. Épreuve gélatino-argentique, 24,3 × 18,1 cm. Paris, Bibliothèque nationale de France, 4-ICO MHV-223.
 
André Derain (1880-1954). Joueur de mandoline, vers 1930, dit aussi Le Noir à la mandoline, huile sur toile, 92 × 73 cm. Paris, musée de l’Orangerie, RF 1963-45.
Waléry (1866-1935). « Paris volupté », présentation de tous les danseurs; au centre Féral Benga ; double page de La Revue des Folies-Bergère, 8e album : Un coup de folie, 1930, 31,4 × 23,7 × 0,3 cm. Paris, Bibliothèque nationale de France, WNA 214.

Chronologie

1914-1930
1914 : Blaise Diagne (1872-1934) élu député de Saint-Louis du Sénégal. Premier député africain noir à être élu à la
Chambre des députés, il devient le principal agent de recrutement des soldats africains engagés dans la Première
Guerre mondiale.
1914-1918 : mobilisation des tirailleurs africains. 189 000 hommes sont recrutés en AOF et AEF, auxquels
s’ajoutèrent 41 000 Malgaches.
1917-1918 : arrivée de 200 000 soldats noirs américains en France. Le plus célèbre régiment est le 369e, formé de
Noirs new-yorkais, les « Harlem Hellfighters » qui comptent dans leurs rangs le fameux orchestre de jazz de James
Reese Europe.
1919 : la Conférence panafricaine de Paris réunit les 19, 20 et 21 février une cinquantaine de délégués venus
d’Afrique, des Caraïbes et des Etats-Unis.
1921 : le prix Goncourt est attribué pour la première fois à un écrivain noir, René Maran pour Batouala. Véritable
roman nègre.
1925 : création de la « Revue nègre » au Théâtre des Champs-Elysées (octobre-décembre) qui révèle Joséphine
Baker et sa « danse sauvage » au public parisien.
1930 : Henri Matisse visite New York. Il découvre Harlem et ses clubs de jazz (février-mars). Il part ensuite pour
Tahiti via San Francisco.


Chronologie - Quatrième tableau


9 - Voix et contre-voix de l'Empire colonial



Scénographie
Voix et contre-voix de l’Empire colonial

Alors que la conquête coloniale est célébrée à travers les expositions universelles et les décors de villages indigènes reconstitués, le rapport au « modèle noir » se transforme pourtant sensiblement au tournant du siècle. Un imaginaire de l’ailleurs se constitue à partir notamment du premier voyage de Gauguin en Martinique (1887) et des forêts tropicales oniriques du Douanier Rousseau. Ces visions idylliques d’un paradis perdu, associées à la découverte par Derain, Picasso et Matisse de la statuaire africaine, dès les années 1906-07, donnent lieu à une stylisation nouvelle qui remet en cause le simple rapport mimétique au modèle. Picasso semble remplacer le visage d’une des cinq figures de ses Demoiselles d’Avignon par un masque quand Matisse peint un Nu bleu radical. Cette altérité plastique acquiert, avec la génération suivante, une dimension politique. Le mouvement dada et surréaliste érige en modèle anti-occidental et anti-bourgeois un fantasme de l’Afrique, celui que livre la pièce loufoque et poétique de Raymond Roussel, Impressions d’Afrique ou qui se joue à travers des performances comme le combat entre Arthur Cravan et le champion de boxe noir américain, Jack Johnson.

 
Texte du panneau didactique
 
Charles Laval (1861- 1894). Femmes au bord de la mer, esquisse, entre 1887 et 1889. Dit aussi La Martinique ; présenté à l’exposition de peintures du groupe impressionniste et synthétiste au café Volpini, 1889, huile sur toile, 65 × 91,5 cm. Paris, musée d’Orsay, en dépôt à Albi, musée Toulouse- Lautrec, RF 2001 11 ; acquis par dation, 2001.
 
Jean Dunand (1877-1942). Éléphant, 1942. Laque en relief et coloré rouge, ocre brun et vert, 227 × 226,5 cm. Paris, musée du quai Branly – Jacques-Chirac, 75.1636.
 
Jean Dunand (1877-1942). Éléphant, 1942 (détail). Laque en relief et coloré rouge, ocre brun et vert. Paris, musée du quai Branly – Jacques-Chirac, 75.1636.
 
Anonyme.  Buschmen (face) – Collection anthropologique du prince Roland Bonaparte, exposition ethnographique de « Pygmées d’Afrique » aux Folies-Bergère en octobre 1886. Tirage sur papier albuminé monté sur carton, tirages 20 × 13,5 cm et 20 × 14 cm, montage 22,5 × 29,5 cm. Paris, musée du quai Branly – Jacques- Chirac, PP0021551.1 et PP0021551.2.
 
Émile Bernard (1868-1941). Portrait d’une femme noire, 1895. Initialement intitulé Étude de Négresse, huile sur toile, 115 × 73 cm. Paris, musée du quai Branly – Jacques-Chirac, en dépôt à Boulogne- Billancourt, musée des Années 30, 75/14389.
Scénographie
 
Henri Matisse (1869-1954). Portrait de Fatmah, 1912, dit aussi La Petite Mulâtresse ; présenté à l’exposition Henri Matisse, « Tableaux du Maroc et sculptures », à la galerie Bernheim-Jeune en 1913, sous le titre La Mulâtresse Fatmah, huile sur toile, 35,5 × 27,5 cm. Grenoble, musée de Grenoble, MG 2209.
 
Paul Gauguin (1848-1903). Tête de femme, Martinique, 1887, craie de couleur sur papier, 36 × 27 cm. Amsterdam, Van Gogh Museum (Vincent van Gogh Foundation), d0664V1962.
Paul Gauguin (1848-1903). Copie de l’« Olympia » de Manet, 1891, présenté à la cinquième exposition des peintres impressionnistes et symbolistes à la galerie Le Barc de Boutteville en 1893. Huile sur toile, 89 × 130,2 cm. Collection particulière.

Chronologie

1930-1953
1931 : exposition coloniale internationale de Paris (mai-novembre). Fondation de la Revue du monde noir, créée
par les soeurs martiniquaises Paulette et Jane Nardal.
1935 : invasion de l’Ethiopie par les troupes de Mussolini (octobre).
1939 : parution de Cahier d’un retour au pays natal d’Aimé Césaire dans la revue Volonté (publication du texte
intégral en 1947).
1940 : seize régiments de tirailleurs africains sont engagés au combat dès mai 1940 pour un total d’environ 65 000
soldats, parmi lesquels plus de 24 000 sont tués ou portés disparus.
1947 : fondation à Paris de la revue littéraire et culturelle Présence Africaine à l’initiative de l’intellectuel sénégalais
Alioune Diop.
1948 : publication de Hosties noires de Léopold Sédar Senghor.
1952 : Frantz Fanon, Peau noire, masques blancs.
1953 : Katherine Dunham triomphe à Paris, au théâtre des Champs-Elysées, dans la « Tropical Review ». Actrice,
danseuse et chorégraphe, elle fonde la première compagnie de danse contemporaine exclusivement composée
d’Africains-Américains.


Chronologie - Cinquième tableau


10 - La Négritude à Paris



Scénographie
La Négritude à Paris

Le Paris des années 1920 connaît une véritable vogue pour le jazz et les artistes noirs, dont les corps érotisés figurent dans nombre d’oeuvres Art Déco. Des égéries fugaces de la bohème parisienne - Aïcha Goblet ou Adrienne Fidelin - sont portraiturées. En 1919, la première Conférence panafricaine y est organisée par l’un des acteurs majeurs de la Harlem Renaissance, W.E.B. du Bois, posant les premiers jalons d’une revendication d’autodétermination des Noirs. A partir des années 30, en pleine hégémonie coloniale et montée des périls fascistes, l’affirmation à Paris de la négritude est portée par la création en 1931 de la Revue du Monde noir et par les poètes Léon Gontran Damas, Aimé Césaire et Léopold Sédar Senghor qui fondent en 1935 la revue L’Etudiant noir. Michel Leiris et la revue Document de Bataille revendiquent, quant à eux, une approche ethnographique et sociologique des objets africains ; les surréalistes s’associent au Parti communiste pour organiser une contre-exposition face à la gigantesque Exposition coloniale de 1931. Lors de sa traversée de l’Atlantique qui le mènera à New York, fuyant le régime de Vichy en 1941, André Breton, accompagné des peintres Wifredo Lam et André Masson, découvre, fasciné, à Fort-de-France, le poème de Césaire, Cahier d’un retour au pays natal ; il écrit avec Masson un double hommage syncrétique, à la Martinique et au Douanier Rousseau : Martinique, la charmeuse de serpents (1948).

 
Texte du panneau didactique
 
Wifredo Lam (1902-1982). Femme nue, 1939, détrempe sur papier marouflé sur toile, 107 × 147 cm. Grenoble, musée de Grenoble, MG 3957 ; achat à l’artiste en 1981.
 
André Masson (1896-1987). Antille, 1943, sable et tempera sur toile, 128 × 84 cm. Marseille, musée Cantini, C.85.1.
 
Anonyme. Masque mukuyi, Punu, Gabon, avant 1910, bois de fromager et poudre de kaolin, 28 × 16 × 13 cm. Paris, musée national Picasso-Paris, MP3639 ; dation Pablo Picasso, 1979.
Henri Rousseau (1844-1910). La Charmeuse de serpents, 1907. Huile sur toile, 167 × 189,5 cm.
Paris, musée d’Orsay, RF 1937 7. Photo © Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Hervé Lewandowski.
 
Kees Van Dongen (1877-1968). Jack Johnson, dit aussi The Morning Walk, 1919, huile sur toile, 130 × 81 cm. Monaco, Collections du Palais Princier de Monaco, 13869.
 
Affiche du combat de boxe entre Arthur Cravan et Jack Johnson, 23 avril 1916. Papier imprimé contrecollé sur toile, 168 × 70 cm. Paris, galerie 1900-2000.
Scénographie
 
Man Ray (1890-1976). Rire de rêve [Dreaming Laughter], 1937, huile sur toile, 45,5 × 37,5 cm. Collection Marion Meyer.
 
Lee Miller (1907-1977).  Pique-nique (de gauche à droite): Nusch and Paul Eluard, Roland Penrose, Man Ray and Ady Fidelin, île Sainte-Marguerite, Cannes, France, 1937, tirage moderne, 25,4 × 25,3 cm. Lee Miller Archives.
 
Man Ray (1890-1976).  Portrait nu d’Adrienne Fidelin avec une planche en bois, sans date. Epreuve gélatino-argentique, tirage d’époque, 29,8 × 23 cm. Paris, musée national Picasso-Paris, APPH4440 ; don de la succession Picasso en 1992.
 
Pablo Picasso (1881-1973). Étude pour « Nu debout », début 1908, gouache sur esquisse au crayon graphite sur papier à dessin, 32,4 × 24,9 cm. Paris, musée national Picasso-Paris, dation Pablo Picasso, 1979, MP 569.
Scénographie
 
Moïse Kisling (1891-1953). Portrait d’Aïcha, 1919, huile sur panneau d’acajou, 45,3 × 40,5 cm. Collection particulière.
 
Felix Vallotton (1865-1925). Aïcha, 1922. Huile sur toile, 100 × 81 cm. Hambourg, Hamburger Kunsthalle, prêt permanent de The Stiftung für die Hamburger Kunstsammlungen, HK-5739. © SHK / Hamburger Kunsthalle / bpk. Foto : Elke Walford.


11 - Matisse à Harlem



Scénographie
Matisse à Harlem

Matisse entreprend en 1930 un long voyage à destination de Tahiti, en passant par les États-Unis. Il découvre pour la première fois New York, il est fasciné par les gratte-ciels, la lumière et les « musicals» de Harlem. Il découvre le quartier noir en pleine « Renaissance » alors que des intellectuels tels que Du Bois ou Alain Locke, des musiciens comme Louis Amstrong ou Billie Holiday, des photographes comme James Van Der Zee, défendent une culture noire moderne et urbaine. Nourri de jazz grâce aux disques
que son fils, Pierre, galeriste newyorkais, lui rapporte, Matisse fréquente les clubs de Harlem, notamment le célèbre Connie’s Inn. Il rentre en France habité par la rythmique du jazz mêlée aux sensations colorées et végétales de Tahiti. Cette expérience forme le creuset de ses dernières oeuvres. Il travaille alors, à partir de plusieurs modèles métisses : Elvire Van Hyfte, belgo-congolaise, qui personnifie l’Asie dans un très beau tableau de 1946, Carmen Lahens, haïtienne, qui pose pour les dessins des Fleurs du mal de Baudelaire, évocation lointaine de la maîtresse du poète, Jeanne Duval ; ou encore Katherine Dunham, la fondatrice des Ballets caraïbes à la fin des années 1940 et qui inspire au peintre un de ses derniers grands papiers découpés, Danseuse créole (1951). Autant de figures concises et graphiques - le dessin de Matisse s’apparentant à la ligne mélodique improvisée du jazz.


 
Texte du panneau didactique
 
James Van Der Zee (1886-1983). Nude, Harlem, 1923, imprimé en 1974, épreuve gélatino-argentique, 24,1 × 19,4 cm. New York, Photographs and Prints Division, Schomburg Center for Research in Black Culture, New York Public Library, Astor, Lenox and Tilden Foundations, 4000.
Scénographie
 
William Henry Johnson (1901-1970). Portrait of a Woman with Blue and White Striped Blouse, vers 1940-1942. Tempera sur carton, 71,1 × 56 cm. Washington, Smithsonian American Art Museum, 1967.59.269 ; don de la Harmon Foundation.
 
Miguel Covarrubias (1904-1957).  Femme à la robe bleue [Black Woman with Blue Dress], 1927. Dit aussi Femme noire à la robe bleue, huile sur masonite, 46 × 38,1 cm. Washington, Library of Congress, Prints and Photographs Division, 2010651502.
Scénographie
 
Henri Matisse (1869-1954). Dame à la robe blanche (femme en blanc), 1946. Huile sur toile, 96,5 × 60,3 cm. Des Moines, Des Moines Art Center, 1959.40 ; don de M. John et Mme Elizabeth Bates Cowles. © Photo : Rich Sanders, Des Moines, IA. © Succession H. Matisse.
 
Henri Matisse (1869-1954). Danseuse créole, 1950, papiers gouachés, découpés, collés, sur papier Canson marouflé, 205 × 120 cm. Nice, musée Matisse, 63.1.4.
Scénographie avec six dessins d'Henri Matisse (1869-1954) réalisés à la Martinique en 1947.


12 - « J'aime Olympia en noire »



Scénographie
« J’aime Olympia en noire »

Olympia de Manet par sa complexité et sa puissance formelle est un jalon de l’art moderne, inspirant et déconstruit à l’envi - depuis les relectures de Cézanne ou la copie de Gauguin dès 1891, en passant par les Odalisques de Matisse, jusqu’aux multiples réinterprétations de la Harlem Renaissance, du pop art et d’aujourd’hui.
La coprésence de la figure blanche et de la figure noire est au centre des relectures du tableau. Les jeux formels de la dualité chromatique, du contraste entre la position couchée et la position debout interrogent les identités raciales, sociales et sexuelles des deux femmes, les rapports entre Occident et Afrique, et forgent de véritables dispositifs plastiques pour les artistes futurs.


 
Texte du panneau didactique
 
Ellen Gallagher (née en 1965). Odalisque (Self-Portrait with Freud After Matisse), 2005. Projection murale fixe avec application de feuilles d’or, dimensions variables. C/o the artist and Hauser & Wirth Gallery.
Larry Rivers (né Yitzroch Loiza Grossberg) (1923-2002). Like Olympia in Black Face, 1970. Huile sur bois, toile plastifiée, plastique et plexiglas, 182 × 194 × 100 cm. Paris, Centre Pompidou – musée national d’Art moderne / Centre de création industrielle, AM 1976-1231 ; don de la Menil Foundation en mémoire de Jean de Menil en 1976.
Aimé Mpane (né en 1968). Olympia II, 2013, peinture murale sur pièces de contreplaqué, 91,4 × 121,9 cm.
Nota : on aperçoit, en bas, l'ombre portée sur le mur des carreaux, non jointifs, de contreplaqué.
Collection Gérard Valérius.


En complément de l'exposition :

Glenn Ligon. Des parisiens noirs, 2019.
Néons et peinture



Vue d'ensemble de la nef du musée d'Orsay avec l'œuvre de Glenn Ligon, sur les tours.
Glenn Ligon. Des Parisiens noirs, 2019. Néons et peinture.
 
Panneau didactique.