MEXIQUE 1900-1950
Diego Rivera, Frida Kahlo, José Clemente Orozco et les avant-gardes

Article publié dans la Lettre n° 406
du 7 décembre 2016


 
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MEXIQUE 1900-1950. Diego Rivera, Frida Kahlo, José Clemente Orozco et les avant-gardes. Le Grand Palais nous présente un vaste panorama de la modernité mexicaine, avec pas moins de 202 œuvres réalisées par plus de soixante artistes, y compris quelques contemporains comme Gabriel Orozco dont on voit ses « frottages » pris dans le métro parisien. Divisé en quatre grandes parties, le parcours commence par l’art avant la révolution mexicaine. Avec la restauration de la République en 1867, il faut promouvoir une histoire commune et créer des références nationales. Mis à contribution, les artistes se tournent vers les sujets historiques, le portrait et les scènes de genre. Parmi les œuvres marquantes citons Portrait de la famille Escandón Arango (1867) de Sánchez de la Barquera, La Veillée funèbre (1889) de José Maria Jara, La Dompteuse (1897) de Julio Ruelas et La femme et le pantin (1909) de Ángel Zárraga,
Les artistes les plus prometteurs peuvent se rendre en Europe et se familiariser avec les avant-gardes de l’époque. Une salle est consacrée aux « Mexicains à Paris » avec des toiles de Diego Rivera (Paysage zapatistes, 1915), Zárraga (Petite Fille aux fruits, 1915), Montenegro (Scène de rue nocturne, 1901), qui acquièrent une large reconnaissance au sein du cercle avant-gardiste parisien. Certains artistes abandonnèrent l’avant-gardisme européen pour rentrer au Mexique et créer leur propre style. D’autres, comme Nahui Olin (Autoportrait en étudiante à Paris, 1914) et Agust¡n Lazo (Intérieur avec piano, 1926) se réfugièrent en Europe pour échapper à la révolution mexicaine.
La deuxième partie de l’exposition, à cheval sur deux étages, s’attache à montrer les conséquences de la Révolution mexicaine dans l’art, avec l’apparition du muralisme et l’émergence des femmes dans le paysage artistique. Les artistes phares du muralisme mexicain, los tres grandes, Diego Rivera (La Rivière Juchitán, 1953-1955), David Alfaro Siqueiros (Autoportrait, [Le Grand Colonel], 1945) et José Clemente Orozco (Défilé zapatiste, vers 1930), sont mis en avant, avec une salle pour chacun d’entre eux auxquels se joignent d’autres artistes moins connus. En ce qui concerne les femmes nous avons bien sûr Frida Kahlo (Nature morte avec perruche et drapeau, 1951), mais aussi Olga Costa (La Marchande de fruits, 1951) et les photographes Tina Modotti et Lola Álvarez Bravo. Une salle tout entière est consacrée, au premier étage, à ces « Femmes fortes ».
Avec la troisième partie, « Les autres visages de l’école Mexicaine de Peinture », nous découvrons un ensemble d’œuvres se présentant comme des alternatives aux discours idéologiques de l’époque. Elle met en avant l’un des mouvements les plus avant-gardistes de l’époque, le stridentisme, prônant la supériorité de la ville, de la technologie et de l’industrie ! Parmi ses membres citons  Ramón Alva de la Canal (Edifice du mouvement stridentiste, 1926) et Germán Cueto (Maquette pour Monument à la Révolution, 1936). Les œuvres d’autres artistes, encore plus nombreux, sont présentées dans cette salle.
La dernière partie, intitulée « Rencontre de deux mondes : Hybridation », montre comment la présence d’artistes mexicains aux Etats-Unis, depuis le début du XXe siècle et surtout avec les grands muralistes, a joué un rôle déterminant pour les mouvements d’avant-garde de villes comme New-York ou Los Angeles. On remarque tout particulièrement les caricatures d’Hitler, Staline, etc. de Miguel Covarrubias, Peinture académique (1935) et  Animaux (1941) de Rufino Tamayo, les dessins de Marius de Zayas, le magnifique Nahui et Agacino face à l’Île de Manhattan (sans date) de Nahui Olin ainsi que diverses toiles d’Orozco et Siqueiros.
Après avoir traversé une salle consacrée au cinéma mexicain de cette période, où l’on projette des extraits de films sur trois écrans, le parcours s’achève avec une salle dédiée au surréalisme. À côté d’œuvres d’Orozco (La Fête des instruments, 1945) et Siqueiros (Chichén Itza flamboyante, 1948), on remarque avec intérêt un tableau intitulé Projet de monument pour la Naissance de Vénus (1976) de Juan O’Gorman qui s’est inspiré du Palais idéal du facteur Ferdinand Cheval, représenté dans un petit cadre en haut du tableau. Parmi les autres artistes mentionnons Carlos Mérida (L’Amour libéré, 1940), Leonora Carrington (Fine mouche, 1952), José Horna (Femme araignée, 1956), Mathias Goeritz (Sans titre, 1982) et Wolfgang Paalen dont on voit l’étonnant Le Génie de l’Espèce (os formant un pistolet) (1938), fait avec des os ! Une exposition intéressante et variée qui montre que la peinture mexicaine du siècle dernier n’est pas réduite à Rivera, Frida Kahlo, Siqueiros et Orozco. R.P. Grand Palais 8e. Jusqu’au 23 janvier 2017. Lien : www.rmn.fr.


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