MEDUSA. BIJOUX ET TABOUS

Article publié dans la Lettre n° 439
du 11 octobre 2017


 
Pour voir le parcours en images et en vidéos de l'exposition, cliquez ici.

MEDUSA. BIJOUX ET TABOUS. Cette exposition réunit plus de 400 bijoux de toutes les époques, de la préhistoire au bijou fantaisie d’aujourd’hui, en passant par le Moyen-Âge, les bijoux amérindiens et les diverses modes actuelles (punk, rap …). Si les plus anciens ont été réalisés par des artistes anonymes, dans la mesure où l’on considère le bijou comme une œuvre d’art, la plupart de ceux présentés ici sont l’œuvre de grands artistes (Man Ray, Alexandre Calder, Salvador Dali, Louise Bourgeois, Lucio Fontana, Niki de Saint-Phalle, Fabrice Gygi, Sylvie Auvray …), de bijoutiers d’avant-garde et de designers (René Lalique, Suzanne Belperron, Art Smith, Bless, Tony Duquette …), de bijoutiers contemporains (Gils Bakker, Otto Künzli, Dorothea Prühl, Sophie Hanagarth …) ou de joailliers (Cartier, Van Cleef & Arpels, Buccellati …). Plus de 270 artistes et créateurs sont ainsi exposés.
Il fallait bien sûr un fil conducteur pour présenter autant de pièces. Anne Dressen, la commissaire, a choisi quatre thématiques : l’identité, la valeur, le corps, et le rite. Chacune de ces sections « part des a priori souvent négatifs qui entourent les bijoux, pour mieux les déconstruire, et révéler, in fine, la force subversive et performative qui les sous-tend ». Ainsi, la première section, « Identités et subversions », est divisée en trois parties : Assignation (le bijou est un cadeau qui lie souvent la femme à son donateur) ; Domination (l’homme est au-dessus du bijou, considéré comme « trop féminin », bien qu’il fut longtemps un outil du pouvoir) ; Insoumission (souvent le porteur s’approprie le bijou qui devient un équipement de tous les jours pour les dandys, les homosexuels, les hippies, les punks, etc.).
Il en est de même avec les sections suivantes. « Valeurs et contre-valeurs » se subdivise en Valeurs établies, Contre-valeurs et Autres valeurs. « Corps et sculptures » montre que le bijou peut se passer du corps et être autonome (attribut du pouvoir exposé dans un espace public ou objet volontairement importable par leur taille, leur lourdeur ou leur dangerosité). Enfin « Rites et fonctions » montre que le bijou est un objet fétiche qui participe à nombres de rituels publics ; qu’il devient souvent un objet utilitaire, un bijou-instrument et qu’enfin il peut être aujourd’hui « spéculatif » comme le montrent certains bijoux récents qui ornent nos gadgets contemporains.
A l’appui de cette démonstration, même si certains sont en plastique, les bijoux exposés sont pour la plupart de magnifiques objets d’art, réalisés en or avec des pierres précieuses et d’autres matériaux rares.
En complément à cette exposition, des artistes ont réalisé une vingtaine d’installations qui ponctuent le parcours en écho avec les sections décrites ci-dessus. Une exposition qu’il faut voir car ni les mots ni les images ne peuvent en rendre compte. R.P. Musée d’Art moderne de la Ville de Paris 16e. Jusqu’au 5 novembre 2017. Lien : www.mam.paris.fr.


Pour vous abonner gratuitement à la Newsletter cliquez ici

Index des expositions

Nota: pour revenir à « Spectacles Sélection » utiliser la flèche « retour » de votre navigateur